Black Mama, White Mama
de Eddie Romero
(1973)
Deux évadées, liées par leur lien d'acier, se retrouvent dans une cavale durant laquelle elles devront faire face à des mafieux, ainsi qu'un groupe de hors-la-loi en relation avec des policiers véreux. Un film traitant de la condition des femmes en prison, voici un début prometteur mais une fois la demi-heure passée, l'action se déroule en dehors du pénitencier, on nous sert un concentré d'idées vaines qui n'aboutit en rien, excepté de provoquer un certain ennui, pourtant la présence de
Pam Grier apporte comme à l'accoutumée une sympathie à l'entreprise, malheureusement insuffisante pour capter l'attention du public.
Il manque deux éléments accrocheurs pour suivre ces aventures comme il se doit, un minimum scénaristique et un rythme déterminé. Le film est assez lent, manquant cruellement de panache, toutefois à noter de légers débordements lors d'une torture aux électrodes ainsi qu'une légitime défense qui finira par un vilain coup de tourne-vis dans le bide.
Nous déplorons également une nudité utilisée dans le but de servir un public particulier (les petits coquins
), ceci contribuera à céder au pessimisme quant à la suite des évènements. Malgré tout ses vilains défauts, il reste un petit divertissement sans grands intérêts à l'exception de sa première partie qui partait pour de meilleurs auspices, c'est aussi l'occasion de découvrir les débuts d'un acteur qu'affectionne particulièrement
Rob Zombie, le beau
Sid Haig.
Le produit est vendu tel un film de blaxploitation et pourtant il ne possède rien de représentatif de ce mouvement abstraction faite de son héroïne,
Pam Grier (toujours aussi exquise) et de l'éclosion de sa violence finale. La pillule se révèle être amère à cause d'un manque de travail pour les dialogues, une réalisation négligée et d'une fin à la conclusion contestable. Les années ont eu raison de ce petit film qui n'est pas celui par lequel il faut se référer pour découvrir le genre.