Le Caméraman
(The Cameraman) – 1928 Réalisé par
Edward Sedgwick & Buster KeatonÉcrit par
Clyde Bruckman, Joseph Farnham & Richard ShayerAvec
Buster Keaton, Marceline Day, Harold Goodwin, Sidney Bracey, Harry Gribbon S’il y a un comédien à ne surtout pas oublier, c’est bien
Buster Keaton, au-delà même de
Charlie Chaplin – qui, lui, a réussi à s’imposer en tant scénariste et réalisateur de talent ! Empli de romance, de joie de vivre, et peint d’un humour toujours aussi frais,
Le Caméraman, alias
L'Opérateur, se révèle être une comédie tordante de bout en bout. Pour résumer, un photographe s’éprend d’une jeune journaliste, Sally, travaillant pour la
Metro Goldwin Mayer. Puisque l’homme prétend vouloir entrer à la
MGM (pour pouvoir se rapprocher de sa dulcinée), Sally l’incite à s’acheter une caméra et à filmer tout ce qui lui est possible de filmer. Et il faut voir
Buster Keaton, avec son air de chien battu si irrésistible, manipuler une caméra et son trépied (brisant la vitre du patron de la
MGM à chaque passage !), ou encore aller à la piscine, mimer un match de base-ball devant un public invisible, partager le même vestiaire avec une personne plus corpulente que lui… Tout autant de passages hilarants qui nous rappellent que
Buster Keaton n’était pas qu’un bon comédien mais également un excellent cascadeur, n’ayant pas peur d’encaisser les coups pour assurer une prise.
Bien que l’acteur porte l’essentiel du métrage sur son dos, il serait injuste d’omettre le travail accompli par les autres tenants du métrage. En effet,
Le Caméraman profite également d’une mise en scène calculée avec une précision déroutante et, plus surprenant encore, de travellings somptueux, de caméras embarquées, et de mouvements s’établissant sur les différents étages d’une maison. N’oublions pas non-plus cet accompagnement au piano de qualité ni ce scénario admirable, à l’imagination débordante, et dont la diversité des séquences fait que les 70 minutes de l’œuvre sont ressenties comme des heures de rires francs et de très bons moments. Inégalé et inégalable,
Le Caméraman nous pousse à croire que les réalisateurs et scénaristes d’aujourd’hui s’époumonent inutilement : les meilleures comédies sont déjà là ! Plus qu’une option, il est de notre devoir de faire découvrir un tel héritage cinématographique à la postérité. Car des artistes comme
Buster Keaton ne méritent pas moins que l’éternité…
Note : 16.5/20