Je suis fan des films d'horreur mettent en vedette une tribut ou un village fermé où on met en pratique l’occulte! Si le classique The Wicker Man et son compagnon spirituel, The Wicker Tree, demeurent des incontournables dans le sous-genre, il ne faudrait pas en oublier certains! De mon côté, dans ce sous-genre, j'ai toujours été un immense fan de The Serpent and The Rainbow de Wes Craven. Bien entendu, je n'en n'est pas vu des tonnes et en faire une liste précise serait vin et difficile! Même s'il avait l'air d'aller dans une toute autre trajectoire, Jug Face, du petit nouveau Chad Crawford Kinkle, avait l'air de rendre un hommage indirect à The Wicker Man de Robin Hardy... ne restait qu'à savoir jusqu'à quel point!
Jug Face suit Ada, une jeune femme vivant dans un village reculé. Celui-ci est dirigé par son père, Sustin, qui suit depuis des lustres un rituel sacré qui nécessite une « Jug Face » et une personne sacrifié dans un puits pour leur dieu! Ce rituel se fait avec le plus grand hasard (puisque le dieu décide lui-même qui il veut) et personne ne sait d'avance qui est-ce. Ada, ayant trouver sa « Jug Face », prend peur et décide de la cacher. Ce geste va mettre en danger son village et bien des personnes mourront de la main du dieu. Se décident à fuir le village pour sauver son bébé, Ada sera sans cesse harceler par le dieu qui lui met des visions horribles en tête!
Jug Face n'est vraiment pas un mauvais film et ne manque d'attrait et de bonnes idées. Par exemple, son plus grand problème est d'être la première pellicule de Chad Crawford Kinkle. Le jeune homme est débutant et utilise trop souvent des méthodes artistiques étranges et un scénario très décousu qui fini par perdre son spectateur! On sent que Jug Face veut offrir de l'originalité et un style horrifique expérimental bien au-dessus de la moyenne, mais au-travers de tout cela, la compréhension de ces idées et de son concept n'arrivent jamais à aboutir de manière satisfaisante. C'est surtout le cas du fameux choix du dieu, la méthode semble aléatoire et le pourquoi il ne se satisfait de personne d'autres ou la cause de ces meurtres semble être du remplissage!
Le problème de Jug Face est aussi d'être profondément ennuyeux et de sembler n'avoir aucun avancement dans son intrigue! Surtout quand vient la finale, c'est une véritable insulte de vouloir autant tourner autour du pot. On dirait que le scénariste Chad Crawford Kinkle n'avait aucune idée précise et expérimentait tout bonnement au hasard!! Ironiquement, même si j'aime l'expérimental, Jug Face en abuse peut-être beaucoup trop dans son produit fini. Cela se fait sentir avec la musique répétitive de Sean Spillane ou la réalisation de Kinkle qui semble reprendre sans cesse les mêmes plans!
Je suis conscient que je suis dur envers Jug Face, mais s'il ne fessait pas tant de surplace jusqu'à son dénouement final, il serait probablement un long-métrage digne de mention. Même si Kinkle abuse parfois de certains plans, il faut avouer que son style visuel est sacrément avant-gardiste et qu'il offre du beau visuel à un long-métrage ordinaire! Autrement, ces goûts artistiques ont un certain charisme, les fameuses visions de Ada mettent un côté psychédélique qui décoiffe et montre des séquences de meurtres très brutales. Autrement, j'adore le fameux générique d'introduction avec les dessins aux crayons de couleurs en bois qui montre toute l'exécution du fameux rituel!
Jug Face mérite aussi des mentions grâce à ces jolis paysages somptueux qui se mêlent à l'impeccable direction photo de Chris Heinrich. Sur ce point, Jug Face se mérite des grosses éloges, on ne sent jamais un côté "fake" dans la nature que le long-métrage expose sans cesse et on arrive facilement à croire à cette histoire de redneck dans un village reculé qui procèdent à des massacres une fois par an!
La distribution est aussi un atout! Bien qu'étant plus un réalisateur et producteur qu'un acteur, Larry Fessenden (You're Next, Trigger Man) donne une performance impeccable qui lui donne un avenir directement dans une carrière d'acteurs. Bien que certains vont adoré Lauren Ashley Carter, je l'ai trouver très ordinaire et avec un côté "je m'en foutisme". Sean Bridgers est très crédible et à l'aise dans son rôle d'idiot du village.
Le plus gros défaut à Jug Face est son montage! Sans être minable, Zach Passero en offre un qui donne sans cesse un effet agonisant et avec des très grosses longueurs. Si on l'ajoute au scénario déjà très "surplace" de Chad Crawford Kinkle, on se retrouve avec un résultat chaotique.
Vous l'aurez deviner, sous ces qualités et ces défauts, Jug Face est le style de long-métrage ennuyeux dont on ressort avec un désintérêt constant! Je ne dirais pas que c'est mauvais ou que j'ai perdu mon temps, mais il demeure qu'avec mes attentes et mon envie de le découvrir, c'est une grosse claque en plein visage! On donnera au moins à Chad Crawford Kinkle d'offrir un premier long-métrage visuellement convaincant et avec des intentions louables et sincères... malheureusement, c'est pas mal tout!
Note : 2/5