Il faut garder à l'esprit qu'avant que Michael Myers ne prenne véritablement forme et que le métrage ne montre ses atours, dévoilant ainsi qu'il est l'oeuvre la plus représentative d'un sous-genre tel que le slasher, Halloween reste avant tout un film atmosphérique. Il n'est point question ici de nuit orageuse et de sous-sol de maison hantée, carpenter se répand en antinomies et démontre le génie de sa mise en scène en filmant une rue en plein jour, tout en instaurant, finalement avec rien, un climat oppressant pour le spectateur.
Alors, certes, par rapport à ce qui à été dit plus haut, on ne peut que saluer le très bon travail de Rob Zombie, que ce soit dans sa relecture d'Halloween ou plus généralement pour l'ensemble de sa carrière de réalisateur, et ce, d'autant qu'il fait preuve d'une personnalité propre en s'éloignant du cinéma d'horreur actuel et de sa pauvreté affligeante, véritable manifeste de surenchère de toute nature. Cependant, si Zombie montre des qualités indéniables, n'est pas big John qui veut, et si ses deux volets d'Halloween sont capables de rivaliser sur plusieurs points avec l'original, la mise en scène de Carpenter reste, elle, inégalable, tant est si bien que nul ne semble en mesure d'atteindre un tel niveau d'ambiance avec si peu, soit cette première partie où il ne fait que "filmer une rue en pleine journée" pour le résultat que l'on connait.
En résumé, les versions de Zombie sont très satisfaisantes, résolument, mais il paraît surprenant qu'on puisse les considérer comme supérieures au film de 1978 alors qu'elles ne soutiennent finalement pas la comparaison sur ce qui fait l'identité première d'Halloween.