L'histoire : Manipulée par un mari amoureux et jaloux, Gloria s’est sauvée avec sa fille et a refait sa vie loin des hommes et du monde. Poussée par son amie Madeleine, Gloria accepte de rencontrer Michel via un site de rencontre. La première fois qu’ils se voient, il se passe quelque chose. Michel, le petit escroc bas de gamme, est troublé et Gloria tombe éperdument amoureuse. Par peur, Michel se sauve mais Gloria va le retrouver et lui faire promettre de ne plus jamais la quitter. Prête à tout pour sauvegarder cet amour, elle abandonne sa fille et se fera passer pour la sœur de Michel afin que celui-ci puisse continuer ses petites arnaques. Mais la jalousie gangrène peu à peu Gloria …
Le film s'inspire librement de l'histoire de Raymond Fernandez et Martha Beck qui ont tué une vingtaine de veuves pour leur argent, entre 1947 et 1949.
Je suis loin d'être fan du cinéma de Fabrice Du Welz (j'avais très moyennement aimé
Calvaire et totalement détesté
Vinyan). Et pourtant, curieusement, j'attendais son nouveau film avec une certaine impatience.
J'ai pu voir le film au festival de Cannes, et je dois dire que c'est le film de Du Welz que j'ai le plus apprécié.
Tourné en 16mm, le film baigne dans une atmosphère pessimiste, terne et presque crade, qui nous met mal à l'aise dès le début. Et des les premiers instants, on sait que cette histoire d'amour va mal se terminer.
Le film est porté par des personnages parfaitement bien écrits, et dont l'interprétation de Laurent Lucas et Lola Dueñas est bluffante de justesse.
Si dès le début, Michel se fait inquiétant, Gloria, naïve, provoque l'empathie. L'amour qu'elle porte à Michel la pousse à le suivre dans ses escroqueries, et a délaisser sa petite fille. Amoureuse, d'une jalousie extrême, elle bascule dans la folie la plus totale, la poussant au meurtre. Et pourtant, malgré ses actes atroces (les scènes de meurtres sont frontales, et hyper réalistes), elle continue à provoquer l'empathie.
On retrouve la touche d'absurdité propre à Du Welz, qui m'avait un peu irrité dans
Calvaire, mais qui passe ici, beaucoup mieux, car totalement à l'image de la folie du duo.
Malgré un dernier acte palpitant, le final déçoit quelque peu. Mais
Alléluia demeure une histoire d'amour sincère et macabre, que je vous conseil d'aller voir dès que possible.