Bien que Brian De Palma à connu très souvent la reconnaissance pour chacun de ces longs-métrages comme Carrie ou Scarface, il n'en reste pas moins que le fervent cinéaste connu aussi une période bien creuse! Ceci débuta ironiquement avec Blow Out, long-métrage qui amenait son style préconisé dans Sisters et Dressed to Kill, tout en ramenant ces acteurs de Carrie! Pour autant, celui-ci fit un flop monumental en salles. Bien que cela va s'améliorer un peu (le film va connaître un aspect culte et Scarface viendra), le style Hitchcockien de De Palma semble déranger les gens et il sera démolit par la critique avec Body Double! Mine de rien, ces deux flops le mettront en dehors du cinéma d'horreur pendant des années et il se contentera de films de gangters et d'action! Mais est-ce que ce Blow Out méritait vraiment ce manque d'attention ?
Ce film méconnu suit Jack Terry, un preneur de sons très expérimenté qui travaille pour des productions! Travaillent toute la journée sur des sons utilisables, Jack est du genre à être un bourreau de travail la nuit! Ainsi, il décide de se servir de son micro, sur un pont, en pleine nuit, pour capté certains sons banals! Vite comme l'éclair, un conducteur perd le contrôle de sa voiture et Jack voit celle-ci tomber dans une rivière! Paniquer, Jack saute dans la rivière et sauve de justesse Sally, une jeune femme prostituée. Bien vite, Jack Terry deviendra obsédé par cet événement étrange ayant enregistré l'accident sonorement parlent. C'est ainsi que Jack et Sally tomberont dans une affaire sordide et sale où un tueur à gages, Burke, les poursuivra jusqu'à ce qu'il trouve l'enregistrement qui l'incrimine!
Dès le début, Blow Out met en évidence toute les qualités qui font majoritairement partie du style de Brian De Palma! Commencent avec un faux-film d'horreur rendent hommage à Alfred Hitchcock (la douche!), le Giallo qui caractérisait Dressed to Kill et le slasher movie des années 80, Blow Out prouve que son cinéaste est une mine d'or et ne livrera pas que la marchandise paresseusement! Blow Out utilise un concept assez peu commun avec son personnage preneur de sons qui sera témoin d'un accident. Cette manière que Brian De Palma et Bill Mesce Jr. ont de mettre en place l'enquête permet d'avoir bien des surprises, mais aussi d'être plus attentif aux sons qui émanent du film!
En effet, puisque tout tournera autour du personnage de John Travolta qui est obsessif envers les sons utilisables pour ces tournages, Blow Out devient un peu une expérience sensorielle qui se vit à-travers tous les porcs de la peau! Il est impossible de ne pas devenir attentif, mais aussi vivre un cours en cinéma mené par De Palma lui-même (nous apprennent à quel point le preneur de sons est important dans une production filmique)! Si on rajoute à ça l'excellente trame sonore de Pino Donaggio (Carrie, Dressed to Kill, Body Double), nous sommes devant un spectacle sonore dynamique et à la perfection dans le tapis! Grâce à cette obsession pour le son, nous sommes surpris d'être sans cesse sur le qui-vive et dans un suspense constant pendant les enquêtes où Travolta analyse chaque parcelle près l'enregistrement de l'accident. C'est aussi un véritable délice sonore de voir Travolta poursuivre le tueur que grâce à un micro et découvrir, par la biais de sons, où se cache ledit tueur dans un centre-d'achats!
Bien entendu tout ceci ne serait aussi bon sans la réalisation de Brian De Palma! Comme à son habitude, De Palma utilise toute son ingéniosité dans les "split screen" et les plans langoureux pour offrir une intensité constante! Bien que je déteste les ralentis, De Palma à toujours su offrir ceux-ci avec classe et parcimonie. On gardera aussi en mémoire son excellent angle 360 degré où Jack cherche ces bobines qui sont toutes effacées! Bien que cela va paraître long pour certains, la passe finale où Travolta s'élance vers le tueur au ralentit donne toute l'excellence de De Palma!
Autrement, bien que cela à rapport à l'excellent jeu de John Travolta, j'adore la paranoïa que développe Jack Terry au compte-goûte! Sa grande obstination liée à ces théories farfelues pour son entourage accentuent un énorme suspense qui progresse vers un dernier quart d'heure excentrique! La fameuse scène où Jack passe les barrières de police pendant un défilé est probablement la meilleure séquence du long-métrage après la scène du centre-d'achats! Autrement, bien que Blow Out soit Rear Window où on remplace les longueurs-vues par un preneur de sons, Blow Out ne souffre pas (bien que cela soit une qualité pour ceux-ci) de l'énorme hommage à Psycho comme Sisters, Dressed to Kill ou Body Double où la structure est identique. On serait même prêt à dire que Blow Out est très original et frôle sans cesse l'avant-gardisme!
Bien que les critiques ont été à l'époque très difficile à ce sujet (le bouche-à-oreille fut négatif!), la finale pessimiste et dramatique de Blow Out où l'on sent une folie croissante du personnage et un côté "ça n'à servi rien" me satisfait beaucoup et va à l'encontre des clichés et rappel d'une certaine manière la finale de Body Double!
Outre la réalisation, le scénario et la musique, Blow Out est une mine d'or sur d'autres aspects! Vilmos Zsigmond donne une direction photo excellente et qui est aussi coloré que terne à des moments opportuns! La fameuse séquence de faux-film d'horreur au début bénéficie d'un traitement coloré qui met de la gueule à terre! Bien que objectivement on sent bien des longueurs et qu'un montage plus serré aurait été utile, Paul Hirsch mérite une certaine éloge pour son travail et faire autant sentir l'identité de De Palma!
Bien que je sois un fan fini de Carrie, il clair que John Travolta et Nancy Allen (Robocop 1 à 3) donnent des performances surpassent à tous les niveaux celles offertes dans l'adaptation de Stephen King! Surtout Allen qui possède une fragilité et un côté tendre qui font du bien à voir! John Lithgow (Raising Cain, Dexter) offre un personnage excentrique et à l'imprévisibilité autant comique qu’inquiétante! Dennis Franz (Dressed to Kill, Body Double) est vraiment hilarant dans son rôle de journaliste véreux! Bien que ça n'à aucun rapport avec son rôle, il est fascinant de voir passer dans sa chambre d'hôtel Murder A La Mod, le premier film d'horreur de De Palma!
Pour ce qui est des défauts, je dois dire que le long-métrage est peut-être un peu trop long pour son idée! Si la première heure est parfaite et une véritable leçon de cinéma instructive, on sent un désintérêt au fur et à mesure par après, même si le tout se rattrape à bien des reprises!
Bien que Blow Out soit cité très souvent comme un "remake" du film du même nom avec David Hemmings (qui joue dans l'excellent Deep Red de Dario Argento!), je pense de mon côté qu'il s'agit d'un hommage évident que De Palma à l'habitude de faire avec Hitchcock! Même si la réception en salles fut mauvaise, Blow Out vit aujourd'hui avec le titre de film culte et fait parti des films préférés de Quentin Tarantino qui aurait engager John Travolta sur Pulp Fiction après avoir vu ce film! Donc, même si Blow Out ne fut pas aussi populaire qu'un Carrie ou Dressed to Kill, sa qualité lui confère presque une comparaison avec ceux-ci. Rien que pour le concept qui vous donnera presque un cours en cinéma, il serait idiot que vous passiez vôtre chemin sur Blow Out!
Note : 4.5/5
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