Je me retrouve dans ton avis.
J'ai revu le film d'Adrian Lyne il y a environ un mois à l'occasion d'une nuit "Dance movies" entre filles (il y avait aussi au programme "Footloose" et l'indispensable "Dirty dancing"). C'est très sympathique, "Flashdance". La réalisation urbaine et vaporeuse de Lyne (qui réutilisera les mêmes tics deux ans plus tard dans "9 semaines 1/2") s'adapte au sujet et à l'époque. C'est définitivement un long-métrage ancré dans les années quatre-vingt, "Flashdance".
Jennifer Beals est effectivement douée, belle et craquante. Michael Nouri incarne un beau chevalier servant et les comédiens de second rôles font leur travail tout à fait honnêtement. Néanmoins, c'est au niveau de l'histoire et de la construction dramaturgique qu'il faut chercher des carences. En effet, "Flashdance" n'a pas grand chose à raconter. Un petit train-train s'installe donc assez rapidement, une routine qui fait que ça ne décolle jamais vraiment. En plus, les scénaristes Eszterhas et Hedley truffent leur script de plusieurs petites sous-intrigues pour faire vivre les personnages d'arrière-plan mais ces intrigues sont sans grand intérêt. Enfin, la crédibilité n'est pas le fort des auteurs car comme indiqué par Rico, l'héroïne vit d'un petit boulot de soudeuse à Pittsburgh et vit dans un appartement immense.
C'est certes un détail mais ça nuit un peu, en tout cas de nos jours, à l'aspect "Cendrillon" de l'histoire d'Alex. Mais d'une certaine manière, on retrouve dans l'architecture outrancière du film d'Adrian Lyne tout ce côté tape-à-l’œil d'une indéniable idée des années quatre-vingt ou même des flics de bas étage roulent dans des voitures rutilantes qu'ils ne sont pas supposés pouvoir se payer !
En définitive, "Flashdance" est un produit tout à fait honorable, le film d'une génération qui a vieilli et se raccroche sans doute à une nostalgie utopique. Mais il faut le voir pour ce qu'il est : un spectacle de danse peu inspiré par son sujet mais formidable au niveau des chorégraphies car ces dernières demeurent de gros moments de bravoure technique.