"Rites of spring" est une série B d'épouvante qui suit deux intrigues parallèles qui évidemment vont se rejoindre à un moment donné du récit. Dans la première, deux jeunes femmes sont kidnappées à leur sortie d'un bar par un individu qui les emmène dans ce qui semble être une vieille ferme perdue au milieu des champs de maïs. Là, il les attache dans une grange et se prépare à un rituel destiné à satisfaire une entité demeurant cachée dans les sous-sol de la ferme. La seconde s'inscrit dans le film de rapt classique où un gang s'en prend à une riche famille du Mississippi en s'emparant de leur fillette contre la somme de deux millions de dollars. L'échange doit avoir lieu dans une raffinerie abandonnée mais le père ne l'entend pas de cette oreille.
A partir de ce double postulat, Padraig Reynolds installe une ambiance plutôt angoissante surtout que le générique d'ouverture donne le ton, présentant son patelin reculé d'une façon particulièrement effrayante. Une zone rurale reculée où se terrent les pires entités démoniaques et les rites de Printemps, hélas pas assez exploités, donne une touche particulière au film. La mise en scène est efficace en dépit d'un budget très modeste et ne succombe pas aux artifices contemporains en vigueur. Pas de caméra hystérique ni d'effets visuels inutiles ici.
Néanmoins, il est dommage que "Rites of Spring" s'égare dans sa seconde partie, une fois que les deux intrigues n'en fassent plus qu'une justement, peinant à trouver un rythme suffisamment rythmé pour convaincre et satisfaire, le film s'évertuant dés lors à jouer la carte du chat et de la souris dans la vieille raffinerie et l'aura de son croquemitaine, dont nous ne saurons finalement pas grand chose, en est altérée car il devient alors ni plus ni moins qu'un tueur masqué de plus maniant un objet tranchant, sorte de crosse de hockey avec une lame à son extrémité, très pratique pour trancher les têtes des truands.
Et l'attitude et les décisions des infortunés protagonistes, qui se jettent dans la gueule du loup avec une absence de scrupule effarante, n'aide pas à pleinement apprécier le film.
A partir de là, nous nous retrouvons devant un classique jeu de massacre qui dans son dernier quart-d'heure reprend sa dimension fantastique avec l'apparition d'éléments inexplorés jusqu'à présent, impliquant semble-t-il une communauté de villageois. Mais Padraig Reynolds choisit de terminer son film alors que l'on aurait bien souhaité en savoir un peu plus.
Le mélange des genres ne nuit pas à "Rites of Spring" même si son rythme et son intérêt en pâtissent. Il apparait flagrant que Reynolds n'a pas su trop bouclé son œuvre, oscillant entre "Massacre à la tronçonneuse", le film de monstres et le thriller d'enlèvement. Il s'agit clairement d'un film d'horreur avec une première partie véritablement réussie, possédant sa propre atmosphère et sa tonalité, laissant augurer du meilleur pour retomber dans la routine. Mais dans l'état, ce n'est absolument pas déshonorant pour l'équipe impliquée puisque les comédiens font leur travail et la technique est à l'avenant. Recommandable, regardable mais oubliable.