Tetsuo / Tetsuo : The Iron Man (1989, Shin'ya Tsukamoto)

Je viens de visionner Tetsuo : The Iron Man et, franchement, je ne comprends pas la réputation du film. Ça n'a essentiellement rien à voir avec l'horreur ou la science-fiction, sinon une apparence esthétique lointaine.

Le film, 100% expérimental, présente une narration entièrement décousue, dont l'intérêt repose en totalité sur les effets de montage et les images chocs. Bien qu'il dure plus de 60 minutes, il aurait pu aisément se passer en moins de 15 minutes, tellement le récit est mince. La plupart des scènes tournées en avance-rapide, par exemple, sont parfaitement inutiles - du moins, au niveau de la narration.

Bref, il s'agit essentiellement d'un clone survitaminé de Eraserhead, qui puise sa raison d'être dans le désir d'innover au plan du contenant cinématographique. Je ne remets pas son existence en cause : on en dit beaucoup de bien à cause de son influence sur PI, entre autre.

Malheureusement, je ne peux recommander l'écoute de ce films qu'aux amateurs de cauchemars expérimentaux et autres passionnés d'art étrange.

Tetsuo: The Iron man: la claque que j'ai prise la première fois que je l'ai découvert. Effectivement décousu, mais tel un film de Lynch, c'est possible de retrouver la trame principale en assemblant les morceaux du puzzle. J'adore la photo du film; noir et blanc avec un gros grain (16 mm oblige). Des angles de caméra improbables, ça bouge à 100 000 à l'heure, ça gueule fort et la musique composée de "sons industriels" épouse parfaitement cet univers cyber punk.
Il me semble avoir lu que tous les effets spéciaux ont été créés par Tsukamoto et quand on voit le résultat final, c'est impressionant.

Tetsuo à engendré des petits et c'est possible de retrouver le même genre (cyber punk japonais) en se penchant sur 964 Pinocchio et Rubber's Lover de Shozin Fukui ainsi que Electric Dragon 80.000 V de Sogo Ishii entre autre.

Moi j'ai vraiment apprécié "l'expérience" Tetsuo !

Car plus qu'un film, c'est littéralement une expérience cinématographique dans un univers très particulier (un peu comme Eraserhead pour son époque).
Un film ou la narration n'est qu'un élément secondaire, prétexte a un trip visuel et auditif que j'ai vraiment aimé.

Après ou on adhère et on a la sensation d'avoir vécue une expérience "privilégiée" ou on n'accroche pas et bien évidemment on reste sur sa faim !

Perso, j'adhère à 100% à ce film de malade. Voici une petite review que j'avais rédigée à propos de Tetsuo il y a quelque temps:

Il faut le voir pour le croire. Tetsuo, c'est comme si votre cerveau tombait à l'intérieur d'une machine à laver en marche et tournoyait pendant une heure. Une véritable défonce filmique, dépourvue d'une quelconque issue, qui laisse pantois, fasciné ou frustré. Rappelons que le film s'inscrit dans le mouvement dit « cyberpunk » japonais, dont il se veut l'un des pionniers. Aux manettes, un dénommé Shinya Tsukamoto, que personne ne connaît encore, et qui va révolutionner le cinéma expérimental en l'espace de deux ouvrages, Tetsuo et Tokyo Fist, réalisé six ans plus tard.

Le vrai génie de Tsukamoto ne réside pas tant dans l'inventivité et la débrouillardise hors du commun dont peuvent témoigner chaque instant, chaque plan, de la bande, mais dans le fait de transcender une simple succession d'effets visuels éléphantesques (c'est le mot) en un authentique film d'horreur ultramoderne - ou plutôt futuriste -, à l'atmosphère oppressante jusqu'à l'insupportable. N'ayons crainte de le dire, insupportable est le terme qui convient le mieux pour définir les sensations que l'on éprouve à la vision de Tetsuo. Mais il s'agit d'insupportable mêlé à de la stupeur, de la fascination sans fin, si bien que l'expérience en vaut sacrément la chandelle. Ainsi, l'on assiste aux mésaventures ignobles de cet homme se fusionnant progressivement avec des résidus de métal dans une société urbaine de plus en plus déshumanisée. Mais cette supériorité industrielle par rapport à la nature humaine, Tsukamoto ne la traite en aucun cas sur un ton péjoratif, même si le climat cauchemardesque de l'œuvre tend à nous faire imaginer l'inverse. Tetsuo n'a rien d'un plaidoyer écolo, le fond du film nous apparaît bien vite purement nihiliste, et tout se joue sur la forme.

La force plastique de cet ovni au noir/blanc apocalyptique et à la musique métallique destructrice nous inflige pour ainsi dire une belle claque droit dans la figure. Le « défoulorium » séduit ou suscite le mépris, apporte la plénitude ou le l'agacement le plus total; qu'importe, le grand talent d'esthète de ce cinéaste résolument unique qu'est Tsukamoto ne s'avère plus à prouver depuis déjà fort longtemps, et il demeure important de voir et revoir son premier tour de force pour s'en apercevoir sensiblement.

19/20

Ce film là, c'est vraiment pervers comme réalisation. Quand on regarde ce film, on se retrouve dans quelque chose de complètement différent de ce que nous avons l'habitude de voir. Il faut oublier toute logique et essayer d'entrer dans cette nouvelle forme d'art. C'est un ami qui m'a fait découvrir le film et je ne regrète pas du tout de l'avoir vu. Il y a beaucoup de scènes qui dérangent. Une belle expérience cinématographique.

4,5/5

Je ne pense pas que le film est censé entrer en relation avec d'autres films de genre. Personnellement, quand je l'ai vu, ça m'a fait énormément penser aux films d'animation de stop moton de l'europe de l'est.. j'ai beauoup aimé le côté "tactile" du film. Il est beaucoup comparé à Eraserhead mais je pense qu'on peut repêcher plusieurs éléments de la culture populaire Japonaise dans ce film.. D'ailleurs il a inspiré Akira. Ce qui m'a vraiment frappé dans le film c'est la relation étrange au corps humain, un peu à la Cronenberg..

J'ai acheter le DVD collector de Tetsuo 1 & 2 recemment (45 euros aie aie aie !!) et jai franchement adoré non seulement le concept du film mais aussi l'univers cyberpunk qui règne dedans, voila ma critique:

"Tetsuo" est une experience sensorielle visuel et auditif. On remarque parfaitement l'univers déjanté de Shinya Tsukamoto qui s'est inspiré de plusieurs film (Metropolis, Videodrome, Blade Runner en particulier) pour réalisé (en 3 ans) ce chef d'oeuvre incontournable. William Gibson (écrivain du Neromancien) considere ce film comme le premier et LE film proche du mouvement cyberpunk, cet univers apocalyptique où la machine prend le dessus de l'homme afin d'améliorer le monde est parfaitement représenté. Shinya Tsukamoto a tout compris et nous dévoile son personnage qui subit une mutation cybernetique de manière horrible et dérangeante (certaines scènes sont assez gore et choc attention). Le scenario et quasi-inexistant et les dialogues de même et le point principal du film et de montrer une série d'images choc et captivantes accompagnées d'une bande son métallique époustouflante ! (Attention épileptiques s'abstenir). Les décors sont parfaitement travaillés tout comme les costumes des hommes-machines. Tout dans une ambiance malsaine et dérangeante, "Tetsuo" nous montre qu'il n'y a pas de bonheur sans la douleur (idée typique des japonnais) et que la fusion entre l'homme et le métal ne pourrait que le rendre plus évolué. Domage que le film dure qu'une heure car ce travail artistique represente l'idéologie du cyberpunk sous une forme déjantée et déchainée (l'horreur sexuel est très présent dans le film ce qui a impressionné Clive Barker), cette évolution lente et progressive du métal envers l'être humain est considéré comme une forme liberatrice et on le remarque parfaitement quand le personnage principale, absorbé par un tas de morceau de métaux controlé par le personnage fétichiste, sort la phrase "Quelle merveilleuse sensation !". "Tetsuo" est plus qu'un film, plus qu'une simple oeuvre, c'est une révolution du genre ayant inspiré plusieurs films et qui se caracterise par son originalité, son déchainement, son monde métallique post-apocalyptique et ses images incroyables ainsi que le son qui l'accompagne parfaitement. Un chef d'oeuvre incontournable à voir en boucle ! 5/5

Après on peut très bien comprendre que ce film ne plaira pas à tout le monde, il faut avant tout savoir quel genre de film c'est vant de le visionner. Moi j'adore la mouvance cyberpunk c'est pour ca que j'ai été faciné par Tetsuo. Par contre le 2ème Tetsuo est vachement moins bien...(mais pas inutile) mais il est plus accessible grace à son histoire plus limpide mais bon, bof bof...