Même si je concède être un fanatique de Dario Argento depuis que je découvre amplement sa filmographie, je ne peux pas dire que tout est parfait et bon! En effet, bien que la carrière de Argento soit impeccable dans les années 70/80, c'est lorsqu'on continue dans la décennie suivante que le constat et le style change drastiquement! En effet, lors de sa venue aux États-Unis, Dario Argento à pris un tournant à partir de Truama, une oeuvre quand même intéressante. L'oeuvre a été comme un disque qui saute pour la plupart de ces admirateurs, prennent une tournure où le visuel terne, les plans sobres et le scénario plus étoffé étaient de mises! Par après, ce fut le tour de The Stendhal Syndrome, Phantom of The Opera, Sleepless et le cas qui nous intéresse : The Card Player. Bien que souvent vu comme le plus détesté des longs-métrages de Argento avec Phantom of The Opera, Do You Like Hitchcock ? et Giallo, The Card Player semblait intriguant.
Ce thriller d'horreur moderne suit Anna Mari, une femme travaillent pour la police Romaine, qui reçoit un email étrange. Quand elle l'ouvre, il s'avère que The Card Player, un tueur excentrique, l'invite à faire une partie de poker virtuel. Cette dite partie à un enjeu dans les deux cas : Si Anna perd le jeu, la victime séquestrée par The Card Player, qu'on voit à la web-cam, sera tuer, sous les yeux des autorités, par celui-ci. Dans l'autre cas, le tueur reste bon joueur et relâche la victime. Ayant perdu deux parties déjà, Anna et l'équipe de police reçoivent la visite de John Brennan, un homme blasé et alcoolique qui aidera dans l'enquête. Par exemple, Anna n'aura d'autres choix que de choisir un champion de poker virtuel... et le choix se pause sur Romeo, un jeune adulte! Malgré ces nouvelles cartes que sont John et Romeo, Anna sera vite déjouée par le tueur!
Les années phares de Dario Argento sont déjà bien loin depuis 1987! Pour autant, les longs-métrages qui suivant par après ont vraiment un grand attrait. Bien que possèdent un scénario stupide et une gimmick qui ferait rire n'importe qui, The Card Player est un petit thriller horrifique aux accents Giallos bien sympathique! Dès le départ, Dario Argento ajoute un nouveau style de réalisation avec ces plans hyper rapides et qui font "contemporain". En effet, sa réalisation s'adapte parfaitement au style de l'oeuvre qui met en évidence la technologie et les appareils électroniques performants! D'ailleurs, le fait qu'il utilise la gimmick du tueur qui se sert d'un jeu de poker virtuelpour tuer ces victimes... est remplis de tensions!
En effet, au lieu de mettre l'accent sur le tueur et son entre, Argento préconise plutôt son suspense vers les policiers et l’as du poker, tout en nous montrent l'écran d'ordinateur! Bien que cela pourrait paraître long et répétitif pour certains, Argento réussit pour ma part à offrir des plans assez rapides et avec une ambiance puissante! D'ailleurs, sa technique se fait ressentir sans cesse pendant certaines scènes de suspense clés où il utilise le point de vue de ces personnages principaux, ne montrent le tueur que comme un attrait secondaire... ce qui aide aux jump-scares et aux surprises!
Autrement, la puissance de cette oeuvre se fait ressentir grâce à la soif de gore de son réalisateur! Ayant toujours eu la réputation d'être violent envers ces victimes, Argento ne démord pas sur The Card Player! En effet, même si les meurtres se révèlent assez ordinaires, les après-meurtres sont dégoûtants. Dans ce long-métrage deux séquences d'autopsie m'ont lever le cœur. Également, la fameuse séquence où un certain personnage découvre l'entre du tueur et reçoit un piège en pleine gueule est graphique!
The Card Player, c'est également la chance d'avoir plusieurs moments over-the-top dans son sérieux! Pendant une passe où le tueur affronte la police à une partie de poker et qu'une victime se détache de ces liens pour lui foutre une volée est magistrale! Oui, on se croirait dans un long-métrage de Jean-Claude Van Damme... mais pourquoi pas ? Sinon, le duel final opposant l’héroïne au tueur est stratégique et plutôt inusité dans une oeuvre de Argento. D'ailleurs, cette confrontation ne pourrait pas être plus over-the-top et à la fois logique avec le propos hyper technologique et contemporains de l'oeuvre, Bien que cette dite confrontation ne surpasse pas celle où l’héroïne est victime d'invasion de domicile... c'est pas mal!
Côté technique, c'est pas mal ce que Dario Argento nous habitue depuis Trauma! Benoît Debie offre une direction photo plutôt terne et ordinaire, elle n'à comme seul mérite que d'offrir un aspect sombre et très pessimiste au long-métrage. Walter Fasano offre un montage adéquate et qui est juste parfait. Celui qui risque d'être le défaut de certains est pour ma part l'une des principales qualités. Claudio Simonetti (Deep Red, Suspiria, Tenebre, Phenomena, Opera, Dracula 3-D) offre une trame sonore assez étrange et qui semble mélanger du techno à de la musique dramatique! Je vous jure, j'aime et je suis septique devant cette musique en même temps!
Au niveau des acteurs, c'est très bien! Stefania Rocca est excellente dans le rôle principale et sa performance est sidérante alors que son personnage passe par toutes les émotions possibles! Liam Cunningham (Game of Thrones, Dog Soldiers, Centurion) est excellent et donne une performance de blasé alcoolique très juste. Pour autant, c'est Claudio Santamaria qui leur vole la vedette! Bien que peut présente, Fiore Argento (Phenomena, Demons, Trauma) est sympathique à l'écran sachant qu'il s'agit de l'autre fille de Dario.
Pour les défauts, c'est pas mal les mêmes que sur les Argento des années 90 et 2000! Bien que possèdent des qualités indéniables, on sent que celles-ci manquent de tonus visuellement et opèrent beaucoup plus sur le scénario que sur le visuel! Bien qu'offrent une réalisation inventive et puissante ici, Argento ne touche même pas à un Trauma ou The Stendhal Syndrome! Autrement, The Card Player est définitivement le Argento qui se tient le moins dans l'intrigue, surtout vers la séquence de la mort d'un personnage qui doit suivre les directives du tueur pour choisir une porte!
Mais bon, cela reste des petits défauts hyper minimes! Dans les faits, The Card Player est une bonne petite oeuvre sympathique qui s'écoute très bien. Sa grande qualité demeure son scénario intensément stupide, mais qui va jusqu'au bout dans sa gimmick, tout en gardent du sérieux! Bien que les détracteurs le mettent dans les pires longs-métrages de Dario Argento, je dirais de mon côté que ceux-ci sont difficiles! De mon point de vue, c'est un peu Giallo où Argento s'amuse et donne une maîtrise adéquate! Recommandable pour les fanatiques du réalisateur.
Note : 3/5