CAUCHEMARS A DAYTONA BEACH
(NIGHTMARE)
de Romano SCAVOLINI 1982Avec : C. J. COOKE, Mik CRIBBEN, Sharon SMITH, Baird STAFFORD
Parce qu'enfant, il avait surpris ses parents en pleine relation
sado-masochiste et les avait assassiné, George Tattum est soigné en
psychiatrie depuis. Mais le cauchemar de cette scène le hante .
Néanmoins, ces visions s'estompent grâce au traitement médicamenteux
que lui donne son médecin. Relâché par erreur de l'institut
psychiatrique, George se retrouve dehors et privé de son traitement,
les visions cauchemardesques reviennent le hanter : il ne peut y
résister : ces visions sont autant d'appels à tuer, tuer et tuer
encore...
"Cauchemars à Daytona Beach" est une production américaine
attypique du début des années 80. Réalisé par un européen (Scavolini
est italien), ce film se rapproche plus du Maniac de Joe Spinell que de
la tendance slasher de l'époque ! Bien que certains de ses meurtres,
principlement dans la seconde moitié du métrage emprunte quelques
stéréotypes aux Vendredi 13 et consort (tueur masqué, baby sitteuse
persécutée, adolescent fumeur de pétards, etc.) ,le film ne se contente
pas de nous montrer un sérial killer de plus mais s'intéresse
véritablement à l'état mental de son personnage.
Romano Scavolini réussi une oeuvre forte et dérangeante en nous
proposant un procédé certe déja employé dans Maniac mais terriblement
efficace : il associe des prises de vues presque documentaires quand le
tueur se déplace dans ces moments de'errance (a travers les quartier
glauques de N.Y ou sur la route qui le mène en Floride rendantles
paysages de la Floride ensolleillés, froids et sans aucune humanité) a
des prises de vue en caméra subjective proche des slasher classique
quand le meurtrier passe a l'action.
De plus la famille qui va etre persécutée durant une bonne partie
du film nous est montrée de facon trés académique et parfois enjouée
jusqu'a ce que notre assassin s'installe dans leur existence....
Ainsi la progression de l'intrigue qui au départ semble cahotique,
se met doucement en place pour se diriger inexorablement vers un final
d'anthologie jamais égalé dans le cinéma US.
L'image parfois granuleuse a souhait et la bande son, tantot
saturée de sons divers, tantot dénudée de toute musique, rajoute au
sentiment de malaise profond que dégage le film.
Un film glauque et malsain dont la folie de son personnage suinte
a chaque seconde du métrage et crée en nous un profond sentiment de mal
etre que rarement le cinéma nous a offert !
Ici ou la on notera quelques défauts mais qui n'altèrent en rien
l'intéret de ce film qui pose de nombreuses questions sur les relations
médecin/patient et principalement patient/maladie !
L'un des attraits de ce film est de voir le meurtrier qui,
conscient de son état (une fois hors de l'asile, quand ses crises se
font sentir, il essaye de joindre son médecin par téléphone pour éviter
le pire ), tente désespérément de lutter contre ses pulsions
meurtrières.George Tattum n'est pas un criminel sanguinaire, mais un
malade luttant désespérément contre sa maladie, qui lentement s'empare
de son esprit pour lui dicter ses actes.
Mais George ne tue pas simplement au hasard, malgrès quelques
rencontres lors de ses crises qui se révèleront néfastes pour ces
inconnus,il a un but précis que lui dicte certains souvenirs de son
passé : s'attaquer à une famille en particulier, quitte a traverser
tout le pays pour assouvir son obsession.
Ce qui augmente l'intéret du film dans sa seconde partie est la
découverte de la raison de l'acharnement de notre tueur malade sur
cette famille (harcèlement téléphonique, meurtres sauvages dans
l'entourage: baby sitter et son copain, enfants copains avec le gamin
de la famille, etc...) somme toute banale et sans
histoire apparente !
Les meurtres sont trés sanglants et parfois trés dérangeant
(enfants assassinés, final traumatisant, etc...) ont, malgrés son
absence au générique,bénéficié du savoir faire de Tom Savini qui les a
supervisés.
Probablement un des films les plus intéressant de cette époque, ou
le réalisateur réussi a nous présenter son psychopathe non pas comme un
tueur insensible et fou , mais comme un être humain qui souffre, en
conflit perpétuel avec les troubles de son enfance, et qui, conscient
de ses meurtres, souffre encore plus de ne pouvoir résister à ses
pulsions.
Et cela donne une toute autre dimension a son oeuvre.....