The Unnamable (1988, Jean-Paul Ouellette)

Au XVIIe siècle, un sorcier meurt chez lui, le coeur arraché par une créature démoniaque qu'il retenait prisonnière. Trois cent ans plus tard, des étudiants de l'université Miskatonic toute proche, pénètrent dans la bâtisse délabrée ne prêtant guère d'intérêt pour la légende qui raconte que la seule personne à y être depuis retournée a perdu la raison après avoir aperçu un reflet monstrueux emprisonné dans une vitre...

Adapté d'une nouvelle de H.P. Lovecraft, The Unnamable est le tout premier long métrage de Jean-Paul Ouellette, qui signe également le scénario. Si l'idée de départ est relativement simple, avec cette maison hantée par une créature qui tue tous ceux qui y pénètrent, encore fallait-il réussir à captiver ou plutôt effrayer le spectateur et on ne peut que penser que le cinéaste débutant s'accommode parfaitement de sa tâche, son film étant une bien belle réussite.

The Unnamable pose rapidement son ambiance dérangeante par les plaintes de la créature, mais aussi par son excellente et très présente musique. Techniquement irréprochable, le film développe tout autant l'aspect visuel avec une superbe photographie, principalement dans les tons d'un bleu éclatant qui restera comme une caractéristique majeure de l'oeuvre. Les décors ne sont pas en reste, et Ouellette donne vie à la maison qui devient presque un personnage à elle seule avec son aura glaciale et ces effets à l'ancienne (qui ne sont pas sans rappeler les bons vieux films d'épouvante d'une erre révolue) tels que les portes qui claquent, les escaliers qui grincent, les toiles d'araignées dissimulées un peu partout...

Le réalisateur n'a pas cherché à atteindre quelque chose d'original, et c'est finalement ce qui fait la grande force du film qui tire toute la quintessence des clichés du genre. On regretterait même ne plus beaucoup voir dans des oeuvres récentes des plans en caméras subjectives comme c'est notamment le cas ici pour un résultat qui respire le cinéma d'horreur d'une autre époque.
La construction du film est aussi somme toute très classique, la première partie étant une exploration de la fameuse maison hantée, alors que le monstre ne se dévoile qu'en partie afin de laisser le spectateur imaginer à quoi il pourrait ressembler, avec comme seules indications ses mains aux longs doigts pointus et ses sabots en guise de pieds.

La fin du film nous montre enfin le monstre (Alyda Winthrop, dont l'identité à une certaine importance), et force est de constater qu'il est l'un des plus "beaux" du cinéma d'horreur. Malheureusement, ce final est quelque peu déconcertant car il me semble trop vite expédié pour ce que je qualifierai comme étant le défaut d'une oeuvre jusque là sans failles, puisant son inspiration au travers de The Evil Dead et The House By The Cemetery.

The Unnamable est une perle méconnue que tout amateur de cinéma d'horreur des années 80 se doit de voir!

4,5/5.

Film vu il y a tres looooongtemps
Impossible de donner mon avis dessus car je ne me rappel partiquement de rien (à part le design de la bete à la fin), mais dans mon souvenir le film n'était pas aussi bon que l'avis que tu viens de poster...

Il me semble d'ailleur que le film a connu une suite (mais j'en suis plus sur ? faudrait que je vérifie...)

Chromekiller59 a écrit:

Il me semble d'ailleur que le film a connu une suite (mais j'en suis plus sur ? faudrait que je vérifie...)

Effectivement, The Unnamable 2: The Statement Of Randolph Carter, également réalisé et scénarisé par Jean-Paul Ouellette. Je n'ai pas vu ce film et n'ai appris son existence que tout récemment.

Citation :

The Unnamable 2: The Statement Of Randolph Carter

Oui voilà en france ils avaient retitrés le film par Le témoignage de Randolph Carter : Créature des Ténèbres
Je me souviens qu'il y avait le necronomicon dans cette suite (il me semble qu'il réveille la créature avec le livre des morts) tjs avec des étudiants insoucient du danger.

Merci pour ta kro, je ne connaissais que de nom et la cover vhs ne m'inspirait pas confiance!