Full Metal Jacket – 1987
De Stanley Kubrick Stanley Kubrick, défunt réalisateur qu’on ne présente plus, présente une filmographie pour le moins hétéroclite. Ainsi,
Kubrick pond
Full Metal Jacket, film dénonçant à la fois la stupidité de l’Armée et la connerie d’aller faire la guerre au Vitenam.
Réalisation : 4/5Kubrick n’est pas au mieux de sa forme. L’image est un peu terne, les plans sont parfois insuffisamment éclairés. Cela dit, il serait dommage de passer à côté de certains travellings ahurissants, de caméras embarquées au cœur de l’action, et de jeux de lumière intéressants. Bien sûr, on est loin des prises de vue très personnelles d’un
Orange Mécanique, mais la réal’ est loin d’être plate ou ennuyeuse. Tout est parfaitement millimétré et la première moitié du métrage se savoure en non-stop !
Histoire : 3.5/5Autant la première partie – le stage de formation militaire – est détonante, autant le reste du film s’essouffle peu à peu pour se contenter de n’être qu’un film de guerre de plus. En effet, la partie sur le service militaire est démente. Les personnages sont à la fois attachants et rebutants. Et s’il fallait noter les meilleures répliques du film, il faudrait relever toutes celles du Colonel.
Full Metal Jacket se compose donc de deux parties. La première permet d’introduire toute une panoplie de personnages subissant les affres du service militaire. La seconde se concentre sur « Guignol », l’un des militaires formés, parti au combat.
La première partie est sublime, la deuxième trop banale et ne suscite que peu d’intérêt.
Acteurs/Personnages : 4/5Si l’on devait retenir une performance d’acteur dans
Full Metal Jacket, c’est bien celle de l’ « Engagé Baleine », sobriquet humiliant attribué au soldat grassouillet et ingénu des jeunes recrues. Le personnage s’impose doucement dans la première partie avant d’en devenir le perso central. Subissant les humiliations du Colonel, les « traitements particuliers » de ses pairs, « Baleine », alias Leonard, va lentement basculer dans la psychose jusqu’au glacial dénouement final.
Les autres acteurs et personnages sont intéressants mais bien mal exploités, je trouve. Ainsi, l’on trouve « Guignol », le petit rigolo du groupe, ambivalent par ses attirances égales pour la guerre et la paix ; « Cow Boy », le binoclard texan ; « Blanche Neige » ; « La Brute », campée par
Adam Baldwin (le super-soldat Knowle Rohrer de la série
X-Files), sorte de macho invétéré adorant tirer sur tout ce qui bouge ; et toute une galerie de personnages déjantés ou désabusés.
Les acteurs sont convaincants, c’est une évidence, mais seule la performance de « Baleine » est véritablement mémorable.
Musique : 3.5/5Full Metal Jacket est sans doute le seul film dans lequel je préfère les musiques additionnelles au thème principal. Ce dernier est peu convaincant, trop basique (quelques notes et le tour est joué…), et plus énervant qu’autre chose. Heureusement,
Full Metal Jacket se rattrape via ses superbes chansons additionnelles, nous plongeant d’emblée dans l’ambiance de l’époque, dans l’esprit de la guerre du Vietnam. Et ces musiques permettent à
Kubrick d’instaurer un certain cynisme à son œuvre, comme ce fut le cas dans
Orange Mécanique. Une musique douce, sensuelle, pleine de chaleur, vient couvrir les bombardements, les morts, les exécutions sommaires. Si l’on est loin de la satire sociale, la musique de
Full Metal Jacket nous rappelle quel réalisateur est
Kubrick, et son regard critique vis-à-vis de la guerre du Vietnam.
Full Metal Jacket n’a donc rien d’extraordinaire en soi. On se contentera d’une performance d’acteur inouïe, d’une première partie originale et saisissante, et de quelques mouvements de caméra chiadés de-ci de-là. Sinon,
Full Metal Jacket est un film de guerre tout ce qui a de plus banal, avec ses bons et ses mauvais côtés. Personnellement, dans le même registre, je préfère
Il Faut Sauver Le Soldat Ryan (Saving Private Ryan) de
Steven Spielberg, bien que
Full Metal Jacket soit plus engagé.
Note : 15/20