Stop-Loss de Kimberly Peirce Synopsis: À son retour d'Irak, un sergent originaire du Texas apprend qu'il fait l'objet d'une mesure l'obligeant à retourner au combat. Abasourdi, le jeune homme déserte et vole une voiture pour aller à Washington, afin d'y solliciter le soutien d'un sénateur.Depuis le début du conflit en Irak, il y a eu bons nombres de films sur ce sujet. Ceux qui me viennent en tête sont
Redacted,
In the Valley of Elah et
Home of the Brave. La réalisatrice de
Boys Don’t Cry,
Kimberly Peirce, a elle aussi voulut réaliser son film sur ce conflit. Après son visionnement,
Stop-Loss est un film fort intéressant et émouvant!
Stop-Loss débute assez fortement, en plein cœur de Tikrit, en Irak. Par souci de réalisme, la réalisatrice a choisit d’utiliser le style caméra-amateur, pour les scènes de combats ou de camaraderies entre soldats, en Irak. Alors, ça donne droit à des scènes avec un montage très nerveux et de l'action, qui explose littéralement au cœur de ces jeunes soldats. De retour à la maison, la réalisatrice s'intéresse aux sorts de quelques soldats, dont leur séjour en Irak les a profondément bouleversé. Le traitement se veut direct et adroit. Le drame est souvent de la partie, mais il y a également quelques éclaircies plus comiques pour alléger la tension. Si quelques séquences finales jouent drôlement avec la vraisemblance, le regard se veut adroit et sincère.
Le scénario, de
Kimberly Peirce et de son comparse
Mark Richard, se fait militant. Prenant le parti pris du jeune rebelle avec cause, la réalisatrice tire à boulets rouges sur le gouvernement, l'armée et le patriotisme aveugle. Si le dernier tiers du film est loin d'être parfait, en raison des dialogues, pas toujours subtils et prenant de plus en plus de place,
Stop-Loss n'en demeure pas moins une réflexion à la fois vibrante, musclée et viscérale sur les raisons d'envoyer des hommes et femmes au front. Il y a presque du Rambo dans la révolte de ce sergent trompé par ses dirigeants et robotisé par l'armée. Mais dans un souci de bien faire comprendre, et d'offrir un spectacle, on sent une symbolisation appuyée des personnages et une dramatisation lourde.
Entre lieux communs et révélations troublantes, ce sont les excellents interprètes qui donnent un cachet si unique à l'ensemble. Rarement
Ryan Phillippe aura été aussi convaincant. Autour de lui, il y a la jolie
Abbie Cornish et le toujours excellent
Joseph Gordon-Levitt pour l'obliger à se surpasser.
Channing Tatum offre lui aussi une brillante performance. La musique solennelle sert bien le propos. Elle est lyrique et tragique, demeurant toutefois un peu poussive.
Le deuxième long métrage de
Kimberly Peirce fait partie de ces œuvres, qui prennent d’abord aux tripes avant de lancer le débat sur de grands thèmes de société.
Stop-Loss est un film intelligent, qui n'est certes parfait, mais qui laissera sans aucun doute des traces.
Note: 4/5