La Horde Sauvage
(The Wild Bunch)
de Sam Peckinpah
[1969]Interdit aux moins de 12 ansDéguisés en soldats, Pike Bishop et sa bande de hors-la-loi cherchent à s'emparer de la paie des ouvriers du chemin de fer. Mais un piège leur est tendu par Deke Thornton, un ancien compagnon d'arme de Pike. Pour se refaire de leur coup raté, Pike et ses hommes s'allient alors avec un chef mexicain, Mapache, pour attaquer un convoi d'armes de l'armée américaine. Mais Deke est à leurs trousses ; il a 40 jours pour les rattraper et éviter ainsi de retourner en prison. S'il fallait un film référence pour répondre avec qualité aux codes qui régieraient le genre,
La Horde Sauvage serait la leçon à apprendre.
Sam Peckinpah a non seulement personnalisé le western à sa sauce mais avec une maestria inégalable. On ne peut pas comparer ce film avec d'autres grands films du genre tels que
Le Bon, La Brute et Le Truand,
Il Etait une fois dans l'Ouest ou encore les films de
Ford ou
Hawk.
La Horde Sauvage dépeind une réalité déconcertante de cruauté, d'inhumanité, enfin tout ce qui fait le cinéma de
Sam Peckinpah (dans la plupart de ses films l'homme et la femme ne sont pas fait pour vivre ensemble, il était d'ailleurs étiquetté de misogyne), une expérience qui mériterait un visionnage en salles avec l'image de l'époque, tout celà afin de garder cette poussière dans l'image qui pousse à plisser les yeux devant ses hommes qui crèvent à l'écran en mordant la poussière.
La violence n'est pas l'élément principal du film, pourtant très présente, même si elle engendrait à l'époque de mauvaises critiques envers cette oeuvre, mais plutôt le traitement du parcours atypique de ces gros durs que rien ne peut arrêter même pas la mort.
Les acteurs sont fabuleux, imprègnent l'écran de leur sueur et possèdent au travers de leur tenacité une humanité qui peut les pousser aux pires décisions, tout comme nous le prouve son tétanisant final. Même 40 ans après sa sortie en salles, le spectateur ne peut qu'en sortir sonné. Ce film atteint un lyrisme rare qui tantôt émerveille, tantôt attriste péniblement car ce qui se passe à l'écran déchire la cornée pour imprégner l'âme.
L'humain peut se montrer cruel mais peut également se racheter. La voyoucratie du western ne répond jamais à ce genre de raisonnement mais heureusement que
Peckinpah ouvre les yeux au monde entier à travers son oeuvre la plus controversée. Quasiment tous ses films ont été descendus et aujourd'hui on crie au génie.
Un pur bijou irréprochable à la mise en scène soyeuse, maîtrisée, aux acteurs hantés par leurs personnages. Se cache derrière ce concentré de nervosité, un message d'espoir, un message d'amour même. Et dire que Sam Peckinpah réinventa le genre en ajoutant des ralentis qui seront, bien plus tard repris par des réalisateurs de renom tels que John Woo.
La Horde Sauvage est un chef d'oeuvre à ne surtout pas rater.
20/20