Cette année, j'ai eu bien des attentes horrifiques, que ce soit Oculus, The Sacrament, Thanatomorphose ou Knights of Badassdom, j'ai eu autant de bonnes surprises que de désagréables moments! En effet, 2014 se révèle en ce moment une année pas si mauvaise et qui offre des projets vraiment intéressants! Sorti dans l'ombre, l'un de ces nombreux projets m'intéressais grandement : House of Good and Evil. Sorte de long-métrage à la The Amityville Horror, celui-ci semblait offrir un côté psychologique et sérieux au "classique" de 1979. J'ai même lu un avis à moment donné qui le comparait, dans sa tension progressive, à The House of The Devil de Ti West! Il n'en fallait pas bien plus pour que ce projet obscur se mérite un achat et un visionnement rapide pour découvrir si la pellicule de David Mun tenait tant que cela la route ou si j'aurais un navet solide!
Après un incident ayant provoquer une fausse couche à celle-ci, Maggie et son mari, Chris Conley, décident d'aller en pleine campagne où ils seront tranquilles et serains en dehors des grandes villes! La maison en question est spatieuse et très belle, le seul bémol est une chambre impossible à ouvrir. Bien que Chris et Maggie s'aiment beaucoup, l'incident en question refait surface et les plans respectifs de Maggie et Chis tombent à l'eau! Le lendemain, Chis est dans l'obligation de retourner en ville pour son métier de pompier, laissent Maggie seule pour quelques jours. Pendant ce temps, celle-ci est victime de phénomènes paranormaux étranges et ces voisins, Mr et Mrs. Anderson, semblent cachés des secrets nébuleux! Devenant progressivement folle et découvrant des vérités affreuses, Maggie devra affronter les démons autour d'elle et ceux qui lui veulent du mal!
House of Good and Evil, c'est comme si Ti West avait voulu offrir ces services sur un remake de The Amityville Horror ou Rosemary's Baby! C'est un long-métrage très progressif, qui prend beaucoup de temps pour mettre ces pions et qui possède bien des surprises au fur et à mesure de sa progression. Au départ nébuleux sur ces intentions, on découvre clairement que le but de David Mun (The Lycanthropist) est de mettre à l'avant un côté réaliste et dramatique à son intrigue, mettent un développement accru à son couple principal. Ce dit couple est très réaliste et va à l'encontre des clichés Hollywoodien. C'est aussi dans son horreur offerte avec parcimonie que Mun mérite des éloges. Bien que l'horreur soit présente, il l'utilise avec sobriété, mettent au départ des bruits de téléphones fatigants, des rêves agressifs et le couple d'à côté qui est foutrement étrange!
La grande réussite de House of Good and Evil est clairement le scénario de Blu de Golyer (The Lycanthropist) qui offre un regard différent des films de maisons hantés. Au lieu de s'en servir pour effrayer sans cesse son spectateur, son but de mettre l’emphase sur la folie croissante de son personnage principal féminin! Celle-ci est d'ailleurs très attachante et avec des faciès qui font bien rire! Tout comme Jocelin Donahue dans The House of The Devil, Maggie va découvrir des étrangetés autour d'elle qui la feront devenir incrédule et rendra la tension progressivement haute et avec un mystère qui rend curieux! C'est également grâce à sa déchéance mentale que House of Good and Evil devient si intéressant, la subtilité vers cet état d'esprit est réaliste et ancre le récit vers un dernier 20 minutes intéressant!
Par exemple, David Mun peut être fière de son premier travail de réalisation. Propre, fluide et aux séquences lentes et effrayantes, on peut dire que son talent vient surprendre! La fameuse séquence où Maggie va dans un lac vers la fin est extrêmement bien réalisée et donne un aperçu bien défini du talent de Mun. On sent sans cesse que Mun à bien compris le style de Golyer et tente d'offrir la sobriété et le progressif de son scénario avec justesse! Parce que, on se l'avouera, bien que bon le scénario de Blu de Golyer reste assez sobre et dans les mains d'un débutant comme Samuel Bayer, nous serions devant un navet incommensurable!
L'autre part de génie de House of Good and Evil est sans contredit ces acteurs! Rachel Marie Lewis est très sexuellement attractive, dynamique et avec un charisme que bien des acteurs voudraient. Elle semble avoir comprise toute les facettes de son personnage, même celles suggérées, et offre celles-ci avec une justesse adroite! Christian Oliver (un sosie de Ryan Kwanten) est tout aussi crédible, avec un côté passif-agressif qui surprend sans cesse et possède un delivery crédible. Pour autant, la palme d'or revient sans contredit à Marietta Marich et Jordan Rhodes qui jouent les Anderson! Si l'une est émouvante et triste dans sa performance, l'autre est creppy et donne la frousse avec ces quelques scènes.
Le côté technique est également un atout! La musique de Austin Creek est effrayante dans les moments les plus opportuns et avec une justesse dramatique intense dans d'autres. Elle est parfaite et bluffante! Jared Noe offre une direction photo sobre, mais qui confère un style visuellement intéressant et beau à House of Good and Evil. Dans le but d'offrir une expérience cinématographique lente et progressive, Dan Graham et David Mun offrent un montage qui marche avec cette intention!
Bien que je ne ferais pas l'unanimité là-dessus, je crois que j'aime beaucoup plus le premier 1h40 (vous avez bien lus!) qui développe l'intrigue vers sa finale que sa finale elle-même! Un peu comme Ti West, David Mun semble très adroit et avec une réalisation impeccable pour ce qui concerne les scènes de tensions et de développement de personnages, mais ce qui l'handicape est définitivement quand il veut mettre de l'action dans son récit! À ce moment précis, on sent les faiblesses du réalisateur et du scénariste qui galérant à offrir des scènes de bagarre et de meurtres!
House of Good and Evil perd par exemple bien des plumes avec son revirement final! Jusque-là parfait et quasiment mon film préféré de l'année (oui, oui, surpassent Oculus ou The Sacrament!), le long-métrage de David Mun surprend par un revirement final très peu crédible et qui amène plus de questions que de réponses! C'est d'ailleurs un revirement très commun et qui, personnellement, m'agace depuis toujours! Si ce n'était du fait que le premier 1h45 est autant de qualité et original, ma note aurait probablement dégringolé bien plus. J'espère sincèrement que David Mun et Blu de Golyer améliorons leur approche pour The Lycanthropist.
Bien que n'étant pas parfait, House of Good and Evil est une expérience cinématographique assez peu commune et originale qui risque d'avoir autant de partisans que de détracteurs dans l'avenir! Bien que le revirement final soit une plaie ici, tout ce qui le précède est tellement excellent et de qualité qu'il serait difficile d'être dur à son endroit. Même si je vous conseil vivement ce projet aux lenteurs progressives, si vous détestez le cinéma de Ti West ou qui privilège beaucoup le côté technique à l'histoire, fuyez vite! Par exemple, il sera rare dans le cinéma d'horreur d'aujourd'hui de découvrir une écrite avec tant de justesse et un couple dépeint avec autant de réalisme.
Note : 4/5