‘Salem’s Lot (2004)
Réalisé par
Mikael SalomonÉcrit par
Peter FidalertiD’après l’œuvre de
Stephen KingAvec
Rob Lowe, Donald Sutherland, James CromwellStephen King est probablement le seul écrivain dont les adaptations filmiques sont les plus longues.
La Ligne Verte (3h),
Shining – Les Couloirs du Temps (4h),
Le Fléau (4h),
Ça – « Il » Est Revenu (3h),
La Tempête du Siècle (4h), et
‘Salem’s Lot (3h). Malheureusement, la quantité n’équivaut jamais à la qualité. Certaines adaptations valent le coup, d’autres beaucoup moins. Mais alors que penser de
‘Salem’s Lot ? À vrai dire, mon avis reste très mitigé. Ce film de 3h est constamment tiraillé entre du bon, du moins bon et du mauvais. Disons tout de suite que 3h étaient inutiles, un moyen-métrage ou un film d’1h30 aurait largement fait l’affaire. Du coup, l’histoire démarre en trombe mais peine à remettre le moteur en marche. Une once d’intrigue surgit au bout d’1h15 mais s’estompe tranquillement. Jusqu’à une dernière demi-heure qui vaut vraiment le détour sans briller de mille feux non-plus.
La réalisation – signée
Mikael Salomon – est elle aussi partagée entre du bon et du moins bon. Les débuts du film sont saisissants, certains passages présentent de jolies prises de vue ou des mouvements de caméra intéressants, mais beaucoup (trop) de moments sont fades. Bien filmés mais fades, sans originalité, trop académiques. Et autant ne pas parler des effets spéciaux qui semblent dater d’une quinzaine d’années. Les yeux luminescents des vampires rappellent
Le Village des Damnés première version, et c’est à peine si l’on aperçoit les filins en plastique quand ils sont censés flotter dans l’air.
Du côté de l’histoire, on sent bien la marque de fabrique de notre cher
Stephen King. Mais la réécriture de
Fidalerti laisse à désirer, faisant souvent ressortir ce qu’il y a de plus mauvais dans la nouvelle de
King.
Un homme, cloué à son lit d’hôpital, raconte à un interne de garde ce qui lui est arrivé à ‘Salem’s Lot, diminutif de la ville de Jerusalem’s Lot. Bourgade tranquille jusqu’à ce qu’une horde de vampires débarque et répande son « virus » sur cette petite communauté.
Les influences du
teleplayer sont clairement établis :
‘Salem’s Lot ne cache pas ses inspirations du
Vampires de
Carpenter (une maison délabrée dans laquelle se réfugient les vampires dans la journée), d’
X-Files (regardez l’épisode
2x07 – Vampires (Three) si vous voulez voir la scène où le vampire est enfermé dans une cellule et qu’il brûle aux rayons du soleil ; l’épisode
1x03 – Compressions (Squeeze) pour voir un mec se glisser dans des conduits d’aération étroits), et des films de morts-vivants de
Romero (l’auteur de ‘Salem’s Lot va jusqu’à confondre vampires et morts-vivants puisque ces premiers se mettent à déambuler en ville d’un pas lent, à dévorer des vivants, à se mettre sous la canine tout ce qui passe…).
Bref, comme je disais : du bon et du mauvais…
Question musique, rien à redire. Les thèmes sont puissants, captivants, variés et placés au bon moment pour soutenir justement une scène. On ne dénote qu’une chanson bien ringarde en plein milieu du film mais bon, 2 minutes sur 3 heures, je crois qu’il n’y a pas photo !
Certains acteurs sont convaicants (
James Cromwell, Donald Sutherland au début du film), d’autres beaucoup moins tels que le personnage principal, Ben Mears, alias
Rob Lowe, au faciès de bellâtre bourgeois et irritant, et à l’héroïsme mal placé, ou encore Barlow, le grand vampire de ‘Salem’s Lot, sorte de Dracula au rabais.
Au final,
‘Salem’s Lot aurait mieux fait de rester à l’état de nouvelle littéraire, ou de s’amputer d’une bonne heure et demi pour être appréciable, ou encore de ne pas s'essayer en tant que remake du
Salem's Lot de 1980 de
Tobe Hooper. Le résultat n’est pas mauvais mais beaucoup trop long, peu cohérent (la faute en revient aux acteurs, au développement pompeux et à la faiblesse des personnages), ponctué par beaucoup de parlotte et peu d’actions. On retiendra tout de même un bon début, quelques bons passages et une dernière demi-heure intéressante. En clair, vous risquez de rester sur votre faim…(okay, plus de jeux de mots, j’ai compris !)
Réalisation : 3.5/5
Histoire : 2.5/5
Musique : 4/5
Acteurs/Personnages : 2.5/5Note : 12.5/20