A.I. – Intelligence Artificielle (A.I. : Artificial Intelligence) – 1997
A.I. – Intelligence Artificielle, film de
Steven Spielberg, est une œuvre magnifique, que j’avais vu bien trop jeune pour en saisir toute la poésie et toute la psychologie. En le revisionnant, j’ai donc corrigé mon erreur et assisté à un métrage parfois longuet mais d’une grande beauté que ce soit en matière de réalisation que d’écriture. À voir par tous les fans de SF, de robots et d’intelligence artificielle, mais pas seulement, car ce film est avant-tout une œuvre d’une beauté incontestable et d’un intérêt certain.
Histoire : 4.5/5 La compagnie d’intelligence artificielle Cybertronics vient de concevoir un nouveau modèle de robot. Celui d’un enfant capable de sentiments et d’attachement. David, le premier cyborg enfant, est confié aux soins de Monica et de son mari, un couple dont le fils, suite à un accident, s’est retrouvé dans le coma. Alors que Monica s’attache de plus en plus à David, petit être toujours souriant et plein d’entrain, Martin, l’enfant biologique de Monica, surgit de son coma. La place de David dans cette petite famille devient bien vite hasardeuse, et le fait que Martin profite de la naïveté de David n’y est pas pour rien. Bientôt, Monica devra faire un choix : garder David ou le rendre à Cybertronics pour être détruit.
Rassurez-vous, ce synopsis – bien trop classique – ne rend compte ni de la beauté du film ni de sa réalisation magnifique ni de l’histoire en elle-même.
En effet,
A.I. a ceci de particulier qu’il soulève des questions éthiques bien connues, renvoie à des notions de psychologie cognitive poussées, et l’on est pris dans l’histoire du début à la fin.
A.I. se compose de quatre actes : arrivée et départ de David du foyer familial ; rencontre avec Joe, un « robot d’amour » au grand cœur ; arrivée à Manhattan ; 2000 ans plus tard.
L’histoire souffre certes de quelques longueurs et aurait été d’autant plus appréciable avec 15 minutes en moins. Mais le résultat final vaut vraiment le coup et l’histoire demeure très belle.
Réalisation : 4.5/5 Spielberg au meilleur de sa forme ! Le réalisateur d’
E.T – L’Extraterrestre, Jurassic Park et
Rencontres du Troisième Type, pour ne citer que ceux-là, nous fait une fois de plus part de son immense talent.
Spielberg ne se contente pas d’une réalisation plate ou ponctuée par quelques touches personnelles comme dans
Munich. Le réalisateur joue avec la caméra et le spectateur, nous offre des décors majestueux, des plans et des mouvements de caméra talentueux, un rythme soutenu et entraînant, des effets spéciaux grandioses mais réalistes. Ainsi,
A.I. fait dans le grand art, et
Spielberg signe ici l’une de ses meilleures réalisations cinématographiques.
Acteurs/Personnages : 5/5 Les acteurs savent ce qu’ils font, les personnages sont fouillés en plus d’être intéressants et terriblement humains. Que dire de plus si ce n’est qu’
A.I. regorge d’acteurs talentueux et de personnages crédibles, réalistes et cohérents. La mise en scène est aussi bonne que leur jeu, et ça se sent à l’image.
Spielberg reprend son protégé
Haley Joel Osment, déjà présent dans
Forrest Gump et acteur principal du
Sixième Sens de
Shyamalan ;
Osment nous prouve encore une fois son talent d’acteur et son personnage, celui de David – l’enfant robot, lui va comme un gant.
Jude Law, dans le rôle du robot d’amour, est excellent. Idem pour les autres acteurs qui délivrent à coup sûr une prestation exemplaire.
David est donc un enfant-robot aux cheveux blonds, aux yeux bleus et au sourire permanent. Il est accompagné de Teddy, sorte de nounours ultra moderne doté d’une intelligence artificielle.
Joe, le robot d’amour de ses dames, se met dans le pétrin et fait la rencontre de David, rencontre qui l’emmènera plus loin qu’il ne peut l’imaginer.
A.I. vous réserve encore toute une panoplie de personnages secondaires touchants ou rebutants.
Musique : 4/5Comme toujours,
Spielberg fait appel à
John Williams pour le score musical du film. Le moins qu’on puisse dire, c’est que
Williams a réussi à égaler la réalisation impeccable de
Spielberg. Les thèmes tristes sont touchants sans jamais virer au larmoyant, les thèmes d’action ne font pas dans l’explosif et
Williams préfère opter pour une musique soutenue et entraînante.
John Williams fait montre d’une très belle musique de film mais demeure assez classique dans ses compositions, innovant peut-être insuffisamment au regard de ses autres œuvres musicales.
A.I. est un film qui se ressent et qui doit être vu ! Les fans de
Spielberg comme ceux de SF, d’aventure et de tous les genres confondus, y trouveront grande satisfaction, sinon un divertissement.
Note : 18/20