Hors d'Atteinte
(Out of Sight)
de Steven Soderbergh
(1998)
Jack Foley collectionne les braquages de banques ainsi que les visites en prison, jusqu'au jour où il rencontre lors d'une évasion impromptue Karen Sisco, un agent de police judiciaire. Ils vont se chercher malgré les circonstances et tenter une nouvelle rencontre. Mais Jack, aidé de son pote Buddy, compte faire un dernier gros coup... Un grand film policier qui mélange bien les genres en épousant la romance. Un magnifique film bourré de réflexions, tous les acteurs sont merveilleux. Le casting vaut de l'or, les seconds couteaux sont étonnants, c'est d'ailleurs grâce à ce film que j'ai découvert le talent de
Don Cheadle. Pour
Ving Rhames, il est fidèle à sa prestance comme d'habitude on serait tenté de dire.
Steven Soderbergh signe là sa meilleure réalisation, il innove en tentant de réveiller le cinéma policier des années 70, on peut voir qu'il ne se contente pas que de le réveiller mais il l'atomise, son cocktail est succulent, un savant dosage d'humour très subtil qui apporte à l'histoire un fluide positif qui amène à reconsidérer le travail de son réalisateur qui se surpasse dans un genre jusque là inédit pour lui.
C'est bien là que l'on découvre véritablement son potentiel, loin de ces films sans grande saveur qu'il avait à son actif. Voici donc, outre le fait d'être le meilleur film d'un cinéaste, le meilleur film de deux acteurs,
George Clooney et
Jennifer Lopez. Ils épousent chaque image, nous fascinent, nous émouvoient à chaque moments qu'ils partagent ensemble dans un jeu de séduction frissonnant de réalisme.
Jennifer Lopez apporte en plus de son éclatante interprétation, son éblouissante silhouette qui brûle chaque recoin de l'écran quant à
George Clooney, son jeu de séducteur se compare à celui d'un grand acteur qui n'a plus à faire ses preuves, son rôle le montre sous deux angles différents, l'un est un parfait meneur très censé et l'autre un homme quelque peu maladroit en amour mais qui sait se racheter, du moins il essaye.
Le scénario est parfaitement maîtrisé et s'affine à chaque moment, du beau travail que le montage accentue d'une ingénieuse habilité. La musique porte en elle la délicatesse que le film véhicule uniment tout le long de ce joli récit. Efficace et sans temps mort, des moments inoubliables tels que l'illusion de la salle de bain lorsceque que Karen Sisco rejoint Foley dans son bain et se joint à lui tout habillée, quel lyrisme ! Ou encore cette nuit que partagent nous deux comparses, qui là, pour le coup, n'a rien d'une chimère.
Et ce final qui vient conclure dans un dénouement qui laisse le spectateur libre arbitre mais tout en lui laissant entre les mains les clefs du destin via une rencontre opportune - pour laquelle nous avons droit à un guest bienvenue - qui éveillera bien des interrogations.
Hors d'Atteinte provoque nombre de frissons à plusieurs occasions et pour peu que vous soyez sensible au sens d'une telle mélodie, préparez-vous à vivre un instant magique, un association des genres plus que maîtrisée et envoûtante qui laisse après sa vision un doux parfum d'espérances qui égaie bien même après son générique de fin.
Bravo !!! Enième visionnage, encore un peu et je lâchais la larmichette. Je vais sûrement essayer de mettre la main sur la nouvelle de
Elmore Leonard dont s'inspire ce film. Pour information le comédien qui fait son caméo n'est pas crédité et n'a pas été payé pour ce court instant de présence à l'écran qui toutefois a son importance, une participation amicale en quelque sorte.
L'un de mes films préférés qui ne perd pas de sa superbe à chaque redécouverte. Un pur joyau, impérissable à mes yeux.