Cat’s – Les Tueurs d’Hommes (Killer Cats) – 1991 Réalisé par John McPherson
Écrit par Shaun Cassidy
Musique de Michel Colombier
Avec Kathleen Quinlan, Timothy Busfield, Claudia Christian, William Boyett, Heather & Jessica Lilley
Synopsis :Paul et Lindsey décident un beau jour d’acheter la maison de leurs rêves dans une campagne éloignée de tout. Ils ignorent que celle-ci a été autrefois le théâtre d’une série de meurtres inexpliqués. Après s’être installés avec leur jeune fille, ils se trouvent confrontés à des locataires inattendus… Une bande de chats occupent les lieux et n’a pas l’intention de céder leur place aux nouveaux venus ! Aaaahhh ! Le concept des chats tueurs…
La Nuit Déchirée s’y était risqué et avait relevé le défi avec dignité. Mais que dire de
Cat’s, ou plutôt de
Killer Cats ? Bourdes et défauts s’accumulent au même rythme que notre intérêt décroît pour ce film. Toutefois, malgré son scénario brouillon – une maison abandonnée au passé sulfureux, avec à son bord une famille conflictuelle et des chats assoiffés de sang – le métrage de
John McPherson ne tombe pas dans le gouffre auquel on aurait pu s’attendre. Les acteurs ne se démerdent pas trop mal :
Timothy Busfield joue relativement juste,
Kathleen Quinlan en fait assurément trop mais confère un tant soit peu de crédibilité à son personnage, les jumelles
Heather et
Jessica Lilley s’en tirent assez bien en dépit de leur jeune âge (et en dépit du fait qu’elles incarnent une seule et même gamine dans le film). Certaines prises de vue valent le coup d’œil, notamment celles au ras du sol. Et le scénariste, bien conscient du paquet de clichés que son script véhicule, se permet même quelques plaisanteries au sujet des classiques de l’horreur (citant la demeure d’
Amityville, faisant allusion à des cadavres enterrés dans la cave ou référence au final de
Jaws 2).
Ceci étant,
Killer Cats n’esquive malheureusement pas les tares propres aux films avec animal tueur. On a beau, dans les débuts de l’œuvre, s’identifier assez facilement aux membres de cette famille simple et touchante, cette dernière a tôt fait de se transformer en une caricature de la famille américaine, blanche et friquée : le mari avocat, la femme au foyer, la mère aimante. Qui plus est, les relations mêlant les protagonistes aux personnages secondaires apparaissent parfois tellement troubles qu’elles en deviennent exagérées. Comme la sœur de Lindsey, grossissant l’intimité qui la lie à Paul (l’appelant « chéri », le prenant délicatement par la main, l’embrassant sur la bouche !!!) et rendant, par la même occasion, son beau-frère plus niais qu’il n’y paraît. Pour corser l’affaire,
Shaun Cassidy attribue à ses personnages des dialogues un brin longuets et faisant reculer l’intrigue plus qu’ils ne la font avancer (préférant, par exemple, tergiverser sur le dossier juridique réunissant Paul et sa belle-sœur). La musique ressemble plus à un thème de sitcom des années 80-90 (
Madame Est Servie en tête) qu’à celui d’un film d’horreur. Les attaques félines font peine à voir – trahissant des trucages datés et un traitement sans dynamisme. Enfin, la réalisation semble posséder les imperfections de 2 époques qui ne lui appartiennent pas : le Scope sombre et fade des séries B des années 80 d’une part ; et l’aspect dégueulasse de la vidéo numérique d’autre part (alors que nous ne sommes qu’en 1991). À croire que
McPherson a terminé son métrage avec une caméra familiale…
Très prévisible, mal ficelé, vieillot, rarement intriguant,
Killer Cats nous rappelle à juste titre pourquoi les œuvres impliquant des animaux revanchards sont souvent relégués au rang de navets. Même s’il parvient, de temps à autre, à sortir la tête de l’eau,
Killer Cats n’échappe pas à la noyade et nous entraîne dans le fond avec lui.
Note : 9.5/20