THE TERROR (1963) Réalisé par
Roger CormanÉcrit par
Leo Gordon & Jack HillMusique de
Ronald SteinAvec
Jack Nicholson, Boris Karloff, Sandra Knight, Richard Miller, Dorothy Neumann, Jonathan HazeSynopsis :Un jeune lieutenant devient malgré lui l’hôte indésirable du Baron von Leppe. Ce dernier va tenter de dissimuler à ce visiteur inattendu l’horrible vérité qu’abritent les murs de son sinistre château. Voilà un titre que les scénaristes ne sont pas allés chercher très loin ! Paradoxalement, la terreur n’est pas le qualificatif qui correspondrait le mieux au métrage de
Roger Corman. S’il est vrai que certaines séquences se montrent particulièrement osées pour l’époque (énucléation, liquéfaction de visage, corps pourrissants, squelettes poussiéreux), elles ne font que susciter au mieux quelques frissons – âge du film oblige. D’autre part, la légende voudrait que
Francis Ford Coppola,
Jack Nicholson et
Monte Hellman se soient joints à
Roger Corman pour réaliser
The Terror (alors qu’il semble plus probable qu’ils aient été chargés de la production !). Seulement, si tel est le cas, ce n’est certainement pas pour flatter leur talent. Vu la mise en scène très théâtrale et les effets spéciaux éculés de l’œuvre, autant tout mettre sur le compte de
Roger Corman (qui est d’ailleurs le seul à être crédité comme réalisateur).
Outre son atmosphère particulière,
The Terror ne présente aujourd’hui rien de bien exceptionnel. Intrigue simpliste. Récit mou du genou. Et, comble de tout, la dernière partie laisse place à des retournements plus alambiqués les uns que les autres – à base d’esprits transposés dans le corps d’un autre et de spectres contrôlés par une partisane de Satan. À croire que les scénaristes ne savaient plus quoi inventer pour clore l’histoire… Reste un final assez surprenant, contournant (avec raison) l’happy-end de rigueur.
En réalité, l’intérêt majeur de
The Terror réside dans la bande-son intense de
Ronald Stein mais aussi et surtout dans le casting mis en scène.
Boris Karloff prête son charisme à l’immensité de son personnage (en dépit de l’évolution regrettable de ce dernier).
Sandra Knight n’est pas sans évoquer la
Barbara Steele du
Masque du Démon. Avant tout,
The Terror permet de découvrir un
Jack Nicholson à l’aube de sa carrière. S’il se montre d’une grande justesse dans son interprétation, force est de constater que
Nicholson aura besoin d’un peu plus d’expérience et de maturité avant de devenir l’acteur que l’on connaît.
En bref, on ne saurait affirmer si
The Terror est en avance sur son temps (pour ses passages presque gore) ou appartient désormais à un cinéma vieillot (en raison d’un scénario et d’une réalisation basiques). Ceci étant, l’œuvre de
Roger Corman mérite que l’on s’y attarde quelques instants. Ne serait-ce que pour son charme et sa troupe de comédiens.
Note : 13.5/20Ce paysage ne vous rappelle-t-il pas celui de
La Planète des Singes de
Franklin Schaffner ?