LES DEUX MONDES (2007) Réalisé par
Daniel CohenÉcrit par
Daniel Cohen & Jean-Marc CuliersiMusique de
Richard HarveyAvec
Benoît Poelvoorde, Florence Loiret-Caille, Augustin Legrand, Michel Duchaussoy, Natacha Lindinger, Daniel Cohen, Pascal Elso, Arly JoverTandis que le genre horrifique peine à sortir la tête de l’eau, la science-fiction et le fantastique français poursuivent leur bonhomme de chemin et semblent s’améliorer au fil des années.
Les Deux Mondes se trouve être un savoureux mélange entre heroic fantasy, comédie et aventure.
Pour la petite histoire, Rémy est un individu comme les autres, anonyme, invisible aux yeux de son entourage comme à ses propres yeux. Du moins jusqu’à ce qu’il soit aspiré dans un monde parallèle où d’aucuns le considèrent comme l’Élu, venu secourir un peuple tout entier de la tyrannie et la misère. S’il continue à penser que les habitants de ce 2e monde se trompent de personne, Rémy – trouvant plus de satisfaction dans cette dimension parallèle que dans sa propre vie – accepte de se prendre au jeu et de les aider. Pour cela, il devra apprendre et enseigner l’art de la guerre afin de mettre un terme au calvaire de son nouveau peuple.
Ne vous méprenez pas,
Les Deux Mondes ne cherche nullement à concurrencer
Le Seigneur des Anneaux. Au contraire, le métrage de
Daniel Cohen se veut une comédie fantastique pourvue d’un humour solide et d’un développement plutôt étonnant pour une boîte française. Il faut dire que la performance de
Benoît Poelvoorde en anti-héros – passant du statut de lambda pathétique à celui de roi à l’ego démesuré – n’est pas étrangère à l’affaire. L’acteur nous délivre une prestation aussi juste qu’hilarante (à voir absolument le passage où il appâte le peuple ennemi, habillé d’un caleçon, d’un débardeur et d’une couverture en guise de cape !).
Mais
Les Deux Mondes ne repose pas non-plus sur les seuls épaules de
Poelvoorde puisque
Cohen et
Culiersi nous réservent des séquences à se tordre de rire (l’immobilisation du chat dans les airs, l’« envol » de Rémy…) et, de son côté,
Richard Harvey signe un score époustouflant, dont la beauté et la majesté n’ont rien à envier aux compositions de
John Williams et
Hans Zimmer. Qui plus est, l’équipe entourant
Daniel Cohen fait montre d’un travail somptueux au niveau de la photographie et des effets spéciaux.
Il ne faudrait pas trop s’enthousiasmer non-plus.
Les Deux Mondes a aussi ses faiblesses, à commencer par son scénario, parfois répétitif et sous-ambitieux (l’affrontement avec le peuple ennemi, le combat entre Rémy et le Géant, et l’épilogue paraissent bâclés). Mais le résultat semble suffisamment probant pour être acclamé haut et fort. De plus, le film de
Daniel Cohen nous laisse penser que le genre fantastique a encore de belles années devant lui.
NOTE : 14.5/20