Si vous me demandez si Uwe Boll est le meilleur réalisateur du monde, je répondrais par la négation. Boll à un certain talent, il a la qualité d’offrir des divertissements potables qui ont un certain bon sang! Vous commencez à le savoir, autant je trouve ces réalisations adaptés de jeux vidéo mauvaises une fois sur deux, autant ces films subversifs, d'auteur ou acerbes, j'adhère beaucoup plus! Dans le lot, je défendrais mon point pour dire que Rampage et Postal valent vraiment le coup d’œil! N'arrêtent pas de me le faire recommander, j'ai fini par prendre attention à Stoic, un long-métrage de prison basé sur une histoire vraie. Sachant exactement à quoi m'attendre, je n'étais pas chaud sur le moment de le découvrir. En ayant vu et revu plusieurs films de Uwe Boll pour des critiques sur A Critic on Elm Street, l'oeuvre la plus sérieuse et dure de Uwe Boll pouvait finalement se mérité un visionnement pour voir si l'avis général était vrai!
Harry, Peter et Jack se réveillent un matin, ils trouvent leur compagnon de cellule, Mitch Palmer, pendu! En panique, ils sonnent l'alarme et les gardiens de cellule viennent enlever le cadavre. Bien vite, on les interroges pour savoir comment leur compagnon de cellule en est venu à ce geste. Entre-coupé de scènes d’interrogatoires et de flash-backs, nous découvrons les dix heures avant le suicide de Mitch, qui à débuter par une partie de poker inoffensive. Puis, la tension à monter vers un événement tragique où Harry, Peter et Jack ont commis l'irréparable...
Tout d'abord, je dois applaudir Uwe Boll, peut-être est-ce un coup de luck, mais il offre enfin une réalisation excellence. Son style de réalisation que l'on trouvait mauvais pendant près de 10 ans fonctionne parfaitement avec le style faux-documentaire qu'il veut mettre en place, nous fessent sentir comme un voyeur (et cinquième personne dans la pièce)! À la manière d'un épisode Docu-D sur Canal D, Uwe Boll nous met la tête dans l'eau froide, nous montrent une réalité très crue sur l'intimidation, le viol et la mort. C'est une boucherie visuelle où l'on découvre au compte-goûte la cruauté que peuvent avoir nos trois détenus. Tel un Das Experiment (mais entre détenus), nous commençons doucement par une blague, qui s'accentue au fur et à mesure jusqu'à l'explosion qu'on voulait tant voir repousser!
C'est aussi grâce à ces trois « monstres » que Stoic tire fort dans sa réussite! Grâce aux interrogatoires et flash-backs, nous voyons à quel point ceux-ci, en apparence docile et sans histoire, ont pris un "U-turn" assez drastique. Sincèrement, en voyant leur justification, regret ou explication mêler à leur acte, nous avons juste envie de bondir de nos divans et de frapper ceux-ci à mort! Uwe Boll tentera de mettre leur véritable personnalité au grand jour, rendent nos rages que plus fortes! D'ailleurs, rien ne semble faux dans l'exécution, nos trois détenus corroborant une version différente de leur acte immonde et de voir que chacun à un taux de regrets différents donne mal au cœur.
Mais on ne croirait en aucun cas à ce film basé sur une histoire vraie sans les trois acteurs principaux! Visiblement dans l'idée de rendre son film le plus réaliste possible, Uwe Boll laisse-tomber le 90% de ces réguliers pour l'occasion (Pas de Michael Paré dans un rôle secondaire!)! Steffen Mennekes (Rampage, Far Cry) est certainement celui qui possède le mieux son rôle. Il donne toute l'inconfort, la rage et la cruauté que son personnage doit avoir. Sam Levinson (Bandits) donne un acting extrêmement puissant, donnent certaines scènes de monologues et de pleurs touchent la corde sensible. Edward Furlong (Terminator 2, Brainscan, Pet Semetary 2) est vraiment inexpressif et mauvais, pour autant « inexpressif » et « mauvais » sont ici des qualités rendent son personnage encore plus détestable! Pour ce qui est de Shaun Sipos (Final Destination 2, Rampage, The Vampire Diaries), il donne certainement la performance la plus difficile et émouvante qu'il pouvait donner!
Sachant que les acteurs ont improvisés totalement et que chaque situation, dialogue et séquence à été pris en main par eux ajoute en réalisme et en puissance! En fait, si vous vous le demander, Uwe Boll n'à fait que faire le traitement du scénario et la trajectoire.
Mon prochain paragraphe risque de vous faire fuir, mais je dois en parler. Le film possède des scènes de viols, humiliations et moqueries qui sont très dures pour le morale et la tolérance. Cette fameuse scène où Edward Furlong utilise un balai, avec aucun sons visibles et un ralentit, donne un grand coup psychologique. En fait, chaque scène nous donne une solide réaction de dégoût qui se décuple par le caractère cru et sale que Boll préconise. Boll à d'ailleurs un grand mérite pour avoir fait autant de scènes dures et froides sans que cela devienne du « choquer pour choquer » comme il a l'habitude de faire. Au contraire! Son film est assez sobre et délivre une puissance dramatique et horrifique qu'on supporte pendant 90 minutes.
Le côté technique lui n'à rien de parfait, mais il fonctionne avec le ton sobre et minimaliste du film. Thomas Sabinsky donne un montage alterner très dynamique, le rendent au départ très rapide et difficile de compréhension... il faut être très attentif! Mathias Neumann donne une direction photo presque digne d'un vieux transfert vhs terne et délavé. C'est un visuel dépriment qui risque d'en perdre plus d'un malheureusement. Jessica de Rooij (Postal, Blubberella) donne des bruits de fonds et musiques sobres qui frappent fort.
Par exemple, la plus grande qualité de Stoic, c'est d'avoir un montage hyper alterner et être un film agressif dans son ambiance! Tout comme Rampage, il faut être serein pour découvrir Stoic, sinon vous taperez dans les murs comme des fous! Autrement, même si je déteste cette pratique gratuite d'habitude, Stoic possède un grand atout en débutant par la fin de manière très stratégique.
Si une personne me dit que Stoic est le pire film qu'il à vu, je vais dire "d'accord", comprenant parfaitement son avis et sa réaction... et vise-versa! Je tiens quand même à vous avertir, Stoic est certainement le film le plus insoutenable que j'ai eu la chance de voir dans ma vie, ça m'à psychologiquement atteint, autant pour les bonnes que pour les mauvaises raisons. C'est le genre de film inclassable où on ne ressort pas avec indifférence! Ce n'est pas aussi pire qu'un The Human Centipede, A Serbian Film ou autres longs-métrages trash, mais Stoic touche la cible de manière aussi forte! Avec The Experiment, Stoic est un huis-clos tout aussi fort en émotions.
Note : 5/5