Vous connaissez
Spasm ? Si votre réponse est non, voici une brève explication. Le
Festival Spasm a été créé il y a neuf ans. Son but était d’offrir la chance à un public Québécois de pouvoir vivre leur passion pour plusieurs genres très restreints ou inaccessibles. Qui seraient entièrement Québécois, comme l’action, science-fiction, trash et surtout, l’horreur. Depuis sa création, ce monument pour les fans de cinéma accueille bon nombre de cinéastes, autant novices que connus (
Maurice Devereaux). À faire découvrir multiples courts-métrages et longs-métrages. À partir de 2008, le Festival a pris la décision de s’agrandir encore plus. Maintenant, La France, Les États-Unis, etc. Peuvent faire découvrir leur talent. L’an dernier, en avant–première, ils accueillirent à bras ouverts
Burn Paris Burn, long-métrage originaire de Paris (tout est dans le titre). Maintenant offert sur dvd, les amateurs de science-fiction et d’horreur pourront le découvrir en grand nombre en Amérique du Nord.
Dans un Paris actuel, nous découvrons un jeune homme, Romarik de Malkhange, qui vit une bonne partie de son temps dans sa chambre et, surtout, à travers son jeu virtuel. Devant malgré tout vivre, il décide d’aller à la bibliothèque. Parlant à une ancienne amie avant de partir à ses occupations, il tombera amour dès le premier coup-œil d’une jeune femme gothique et avec un regard étrange. Celle-ci se nomme Venus Flytrap. À leur premier rendez-vous, Romarik lui racontera sa fascination pour un rêve qu’il fait et l’univers éclaté qui l’obsède. Intriguée, Venus décide de faire une visite dans son rêve en mangent une fleur magique. Le monde surréaliste qu'elle découvrira la chamboulera en la faisant changer complètement de perspective. C’est en voyant le véritable visage de Romarik avec un profond s désir de devenir musicien dans son rêve, qu’un véritable lien se formera pour eux. Dans cette partie cachée de son amoureux, elle verra son rêve de musicien pouvoir être possible. Grâce à sa nouvelle flamme, lui et son groupe Satan System deviendront vite le plus gros hit à Paris et sur tout le globe. Cette expérience hors du commun le rendra arrogant et très puissant, à un tel point qu’un monstre très puissant, en lui, sortira de sa tanière.
Si nos deux réalisateurs avaient pris l’initiative de faire leur film entièrement en animation,
Burn Paris Burn aurait sûrement pu devenir une grande réussite. En mélangeant la réalité et l’animation, ils se sont tout simplement plantés sur toute la ligne. En plus, la réalisation manque cruellement de ressort. Chaque plan possède un petit quelque-chose qui enlève un quelconque intérêt. À mon avis,
Lucio Fulci n’a pas tant que ça abusé de la technique qui consiste à rester attentif sur les yeux de ses personnages. Dans ce film, il doit y avoir dix focus de ce genre dans chaque scène. En fait, on pourrait presque croire qu’il s’agit d’un
Repo ! The Genetic Opera mis en scène par
Rob Zombie. Le tout cherche à devenir poétique, éclaté et coloré visuellement, les ingrédients sont bien présents, mais le rendu n’a aucune âme.
Les monteurs du son se sont également tirés dans le pied. Je n’ai jamais été aussi gêné d’entendre des voix aussi mal refaites (elles ont été refaites au montage). On dirait que les acteurs ne sont pas des Français. Ce petit problème est des plus amateurs et enlève de la crédibilité. C’est encore pire dans les choix musicaux. On n’éprouve aucune tension envers les moments de suspens qui nous sont offerts à plusieurs reprises. Pour ce qui est de la musique chantée, elle est insupportable ! Bien entendu, les chanteurs sont bons, le problème se situe en fait dans l’assemblage et mixage final des haut-parleurs le tout sort tellement faux que c’est plus fatigant que délicieux.
L’acteur qui joue Romarik,
Laurent Sebelin (également réalisateur), donne l’impression d’être un jeune arrogant qui se croit le centre de l’univers. Non mais pitié, on dirait un vilain de
James Bond qui utiliserait de longs monologues pour avoir l’air encore plus méchant Il n’y a pas une scène où je n’avais pas envie de lui refaire le portrait. Même ses expressions faciales donnent le même résultat de prétention. De tous les acteurs, c’est
Élodie Briet (une tatoueuse qu’ils ont contactée par internet) qui s’en sort le mieux avec la voix redoublée qu’elle est dans l’obligation d’avoir. En ce qui concerne la chimie et l’histoire d’amour entre les deux personnages, ont n’y croient tout simplement pas !
Laurent Sebelin et
Pierre Massine ne savent tous simplement pas comment mettre en scène un film. En plus de se servir de la méthode excessive des yeux. Ils mettent en pratique la fameuse réalisation MTV. Le film a bien de rares plans fixes, mais à chaque fois que l’occasion se présente pour offrir un moment freak ou surréaliste à l’écran. Les jeunes cinéastes pensent immédiatement à l’utiliser à son paroxysme. Ce qui en fait un long vidéo-clip intéressant pour n’importe quel jeune ayant un déficit de l’attention. Tout compte fait cette méthode de réalisation ne doit pas être étrangère à l’extrême minceur du scénario. À voir mon résumé on pourrait croire que l’histoire est compliquée, mais c’est le contraire. Il n’y aucune intrigue ou sous-intrigue qui vale réellement le coup.
En ayant presque qu'entièrement passé ma rage sur le film, je peux finalement parler des qualités ! La direction photo mérite à elle seule le visionnement du film. Ça ressemble à un croisement entre
Repo! The Genetic Opera et
Dellicatensen. Très léchée et élaborée celle-ci offre un divertissement pour les yeux. Bien entendu, une fois mélangé à la réalisation et le fait en animation. Le tout marche encore une fois très mal. Ajoutez à ça de grosses explosions, destructions d’édifices dignes de
Power Rangers et un hommage boiteux à
Godzilla pour rendre le tout très peu alléchant. L’univers par ordinateur vers la fin semble avoir été fait avec un vieux modèle complètement passé date. Il aurait été très bien de faire n’importe quoi dans un univers imaginaire et Cartoonesque, mais une fois dans un univers sombre et très sérieux, ça passe affreusement mal.
Burn Paris Burn ne sera définitivement pas dans mes grosses réussites horrifiques de l’année. Pourtant, celui-ci avait ses chances avec moi. Sa direction photo mérite à elle seule le visionnement du film. La réalisation, sans être exceptionnelle, a de bons plans quand nos deux réalisateurs ne font pas en sorte de mettre une quantité incalculable de mouvements de caméras MTV. On s’arrêtera là pour les qualités !
NOTE: 1/5