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 Silent Night (2012, Steven C. Miller)

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Silent Night (2012, Steven C. Miller) - Page 4 Empty
MessageSujet: Re: Silent Night (2012, Steven C. Miller)   Silent Night (2012, Steven C. Miller) - Page 4 EmptyLun 1 Fév - 12:34

Le jeune réalisateur Steven C.Miller s'empare du petit classique malgré lui "Douce nuit, sanglante nuit" connu aussi en France sous le titre de "Du sang dans les souliers" pour nous livrer sa version des méfaits d'un père-Noël meurtrier. L'original de Charles Sellier était déjà un bien mauvais film mou,paresseux, plutôt mal fichu et qui connu le succès en partie à cause de ligues de vertu et de parents horrifiés que l'on utilise l'image à priori positive de Santa Claus pour le métamorphoser en psychopathe sanguinaire.

Rien n'a vraiment changé en vingt-huit ans et ce "Silent night" n'est pas beaucoup mieux loti que son prédécesseur. Miller, fidèle à sa mise en scène chaotique qui pourtant fonctionnait dans son impressionnant premier film "Automaton transfusion", s'avère rapidement incapable de donner de l'ampleur à ses images et s'excite comme un fou derrière sa caméra dés qu'il y a un peu d'action. Alors on n'y voit plus ni ne comprend grand chose à ce qui se déroule sur l'écran. La ville où se déroule le carnage manque elle aussi cruellement de présence visuelle et il semble difficile à croire que l'intrigue se déroule le vingt-quatre décembre. Les personnages ont beau porter des bonnets et dire qu'il fait froid, ils ne sont pas crédibles tant cela ne ressent jamais à l'image, malgré un tournage à Winnipeg (mais au printemps).

Les acteurs ne sont pas extraordinaires mais font leur travail même si Malcolm McDowell, en shérif irascible, en fait beaucoup trop comme souvent et devient vite insupportable. Jaime King joue une frêle adjointe victime d'un traumatisme éculé qui la rend faible mais la comédienne ne semble pas impliquée. La présence de Donal Logue n'est absolument pas indispensable et il est agréable de revoir Ellen Wong après "Scott Pilgrim". Les autres comédiens sont surtout là pour se faire tuer de manière souvent sanglante.

C'est d'ailleurs le principal point fort du film, sa violence crue. Décapitation dans le sens de la hauteur, empalements, cadavre découpés en plusieurs morceaux, passage d'une jeune femme dans un broyeur, amputations sauvages, éventrations..."Silent night" égraine les séquences gore sans scrupules, n'hésitant pas à s'attaquer à l'enfance. La scène plus ou moins mythique de la tête de cerf du film original répond de nouveau à l'appel en guise de clin d’œil.

Sinon, on s'égare trop souvent devant ce remake qui ne sait lui-même pas vraiment où il va. Certaines scènes incohérentes n'ont rien à faire là. Quid du vieillard mutique qui se réveille soudain devant son petit fils pour le mettre en garde avant de replonger dans la catatonie ? Quid de la vengeance du père-Noël et de ses petits cadeaux d'avertissement aux futures victimes ? Quid du personnage de Donal Logue, père-Noël fauteur de trouble qui n'a finalement et absolument aucune espèce d’intérêt ? Quid de la façon dont le psychopathe choisit ses victimes ? Quid du trauma de la femme policier ? Et beaucoup d'autres questions qui demeurent sans réponses. Pourtant impressionnant, le meurtrier n'est jamais réellement mis en valeur par une mise en scène trop hésitante, un montage haché et des choix esthétiques douteux, comme ce final hideux dans un commissariat sous filtres vert et rouge.

Slasher lambda à la fois brouillon et appliqué, qui cherche trop à s'orienter vers les années quatre-vingt et qui donc perd toute forme de personnalité intrinsèque, "Silent night" ne séduit pas mais se laisse regarder distraitement. Sa violence, l'aspect glauque de certaines scènes et une musique plutôt réussie détournant les thèmes de Noël en y ajoutant de l'angoisse lui permettent de ne pas sombrer trop vite dans l'oubli et le mauvais gout absolu.
Supérieur même à un original calamiteux (et une suite confinant à l’escroquerie), le film de Steven Miller ne remuera pas les associations bienpensantes ni les outragés du premier banc, malgré l'emploi par ailleurs assez ridicule d'un révérend libidineux et pervers. Il y a pire dans le genre et il ne fallait pas s'attendre à des merveilles. "Silent Night", ce n'est pas un cadeau.
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Silent Night (2012, Steven C. Miller)
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