Film d'horreur psychologique, Session 9 fait avant tout preuve d'une subtilité rare! En effet, si le métrage exploite une idée de départ relativement simple et déjà vue à de multiples reprises, Brad Anderson, aidé dans l'écriture du scénario par Stephen Gevedon, signe une œuvre où, plus encore que l'ambiance générale, tout repose sur l'interprétation de son quintette d'acteurs, très à l'aise dans des rôles assez différents les uns des autres, bien que très complémentaires. C'est de cette alchimie, point d'encrage qui aurait pu s'avérer précaire et précipiter le naufrage du film que Session 9 puise toute sa force, alors que le spectateur se prend rapidement de sympathie pour ces "messieurs tout-le-monde", tandis que l'action s'étire sans grande matière vers le drame, plus que vers le film d'horreur, néanmoins de prime abord.
Le cadre assez unique de cette asile désaffecté, appuyé par son historique développé par un Stephen Gevedon qui s'est lui-même octroyé le rôle du personnage le plus développé mais aussi le plus attachant de l’œuvre, recentre cependant l'intrigue vers quelque chose de plus mystérieux et inquiétant. Mais les auteurs de ce Session 9 ont l'art de tisser leur toile patiemment et de mener le spectateur dans différentes directions afin de donner du coffre à leur histoire et mieux expliquer les événements relatifs au passé du lieu, ou néanmoins les patients qu'il a abrités, et le malaise de plus en plus palpable.
La tension monte de façon progressive au fur et à mesure que le film avance mais, là encore, Anderson œuvre en toute maîtrise, dévoilant une dernière partie fascinante, voire même hypnotique, tandis que le puzzle s'emboîte doucement et que les zones d'ombre se font plus claires. L'horreur est cependant très diluée dans Session 9 et le métrage s'apprécie probablement plus en connaissance de cause. Et donc, loin d'un final enlevant dans le sens premier du terme, la conclusion du métrage, toute en sobriété, démontre un peu plus le caractère unique de ce film très réussi.
4/5.