Berbian Sound Studio (2013, Peter Strickland)

Synopsis : 1976 : Berberian Sound Studio est l'un des studios de postproduction les moins chers et les plus miteux d'Italie. Seuls les films d'horreur les plus sordides y font appel pour le montage et le mixage de leur bande sonore. Gilderoy, un ingénieur du son naïf et introverti tout droit débarqué d'Angleterre, est chargé d'orchestrer le mixage du dernier film de Santini, le maestro de l'horreur. Laissant derrière lui l'atmosphère bon enfant du documentaire britannique, Gilderoy se retrouve plongé dans l'univers inconnu des films d'exploitation, pris dans un milieu hostile, entre actrices grinçantes, techniciens capricieux et bureaucrates récalcitrants. À mesure que les actrices se succèdent pour enregistrer une litanie de hurlements stridents, et que d'innocents légumes périssent sous les coups répétés de couteaux et de machettes destinés aux bruitages, Gilderoy doit affronter ses propres démons afin de ne pas sombrer…

Trailer :

BSS...un hommage à tous les niveaux?

Si le synopsis sent le cinéma d'horreur italien des années 70, l'affiche du Blu-Ray fait irrémédiablement penser à celle du Body Snatchers d'Abel Ferrara.

Gregg a écrit:

l'affiche du Blu-Ray fait irrémédiablement penser à celle du Body Snatchers d'Abel Ferrara.

Oui et non! C'est encore le giallo auquel on fait écho par cette image :

Et vu le synopsis du film, 4 Flies on a Grey Velvet me semble une alternative plus crédible.

En tout cas, la bande sonore du défunt groupe Broadcast ( la chanteuse du groupe est décédée ) vaut vraiment la peine d'être écoutée.

GRmax a écrit:

Gregg a écrit:

l'affiche du Blu-Ray fait irrémédiablement penser à celle du Body Snatchers d'Abel Ferrara.

Oui et non! C'est encore le giallo auquel on fait écho par cette image :

Plus encore, effectivement.

Je ne connaissais même pas cette affiche!

Est-ce que le film va sortir un moment donné au Québec? Ça fait 3-4 mois que je l'attend.

Berberian Sound Studio ou l'ennui à son paroxysme!

Plus encore dans le cas de Berberian Sound Studio que d'Amer, le rapprochement avec le giallo ne semble être qu'une manoeuvre commerciale, puisque seule la musique du film (le point positif du métrage avec les dix minutes d'une introduction prometteuse) pourrait prétendre à un quelconque hommage au sous-genre, alors que BSS est une "oeuvre" expérimentale dont le côté horreur est finalement bien peu présent.

BSS se fourvoie dans de longues séquences de découpage de légumes (si, si!), d'hurlements d'actrices opérant sur le doublage d'un film en production et de dialogues aussi creux que les personnages les récitant sont ennuyeux et sans charisme.
L'un des intérêts de BSS réside dans l'utilisation de deux langues (dont forcément l'italien, l'action se déroulant dans un studio d'enregistrement de la grande botte), mais ce qui est essentiel au métrage aura plutôt tendance à perdre le spectateur.
Le film n'a aucun rythme et réussir à le finir relève de la performance tant il se veut répétitif, d'un vide total et d'une incroyable lourdeur.

Berberian Sound Studio est un film "d'horreur" terrifiant (de médiocrité).

0,5/5.

Gregg a écrit:

Plus encore dans le cas de Berberian Sound Studio que d'Amer, le rapprochement avec le giallo ne semble être qu'une manoeuvre commerciale, puisque seule la musique du film (le point positif du métrage avec les dix minutes d'une introduction prometteuse) pourrait prétendre à un quelconque hommage au sous-genre, alors que BSS est une "oeuvre" expérimentale dont le côté horreur est finalement bien peu présent.

En effet, une oeuvre expérimentale qui mise peu sur ce que l'on voit et beaucoup sur ce que l'on entend.


N'était-ce pas là la définition d'un certain... Suspiria?

Bob Boyle a écrit:

Gregg a écrit:

Plus encore dans le cas de Berberian Sound Studio que d'Amer, le rapprochement avec le giallo ne semble être qu'une manoeuvre commerciale, puisque seule la musique du film (le point positif du métrage avec les dix minutes d'une introduction prometteuse) pourrait prétendre à un quelconque hommage au sous-genre, alors que BSS est une "oeuvre" expérimentale dont le côté horreur est finalement bien peu présent.

En effet, une oeuvre expérimentale qui mise peu sur ce que l'on voit et beaucoup sur ce que l'on entend.


N'était-ce pas là la définition d'un certain... Suspiria?

Non, je ne crois pas.

Si la musique de Suspiria est indissociable de l'oeuvre, le film me semble être avant tout un spectacle visuel, et comme dans beaucoup d'autres films, la bande sonore habille les images. Après, je vois en Suspiria un film d'épouvante mais en rien un giallo, de même qu'il ne m'apparaît pas expérimental, mais très conventionnel malgré son esthétique recherchée.

Gregg a écrit:

Bob Boyle a écrit:

Gregg a écrit:

Plus encore dans le cas de Berberian Sound Studio que d'Amer, le rapprochement avec le giallo ne semble être qu'une manoeuvre commerciale, puisque seule la musique du film (le point positif du métrage avec les dix minutes d'une introduction prometteuse) pourrait prétendre à un quelconque hommage au sous-genre, alors que BSS est une "oeuvre" expérimentale dont le côté horreur est finalement bien peu présent.

En effet, une oeuvre expérimentale qui mise peu sur ce que l'on voit et beaucoup sur ce que l'on entend.


N'était-ce pas là la définition d'un certain... Suspiria?

Non, je ne crois pas.

Si la musique de Suspiria est indissociable de l'oeuvre, le film me semble être avant tout un spectacle visuel, et comme dans beaucoup d'autres films, la bande sonore habille les images.  Après, je vois en Suspiria un film d'épouvante mais en rien un giallo, de même qu'il ne m'apparaît pas expérimental, mais très conventionnel malgré son esthétique recherchée.

Suspiria est à mon avis très expérimental en cela qu'il vise à créer une peur sans objet.

Pour reprendre ton image, il s'agit au contraire de l'un des rares films où les images habillent la bande-sonore, en cela que la musique de Goblin EST un personnage à part entière. La seule première scène devrait suffir à te convaincre de cela. La trame sonore est l'ennemi. Le maléfice. C'est le réel élément fantastique du film.

Dans Suspiria, on voit peu (malgré les fameuses couleurs qui ont fait la réputation du long) et on entend beaucoup.

La scène du meurtre de l'aveugle est une belle représentation de cela. C'est la trame sonore qui crée l'anticipation, l'anxiété.

Même l'enquête du film, pas si loin de celle d'un film comme Deep Red, progresse grâce à des repères sonores plutôt que visuels.

La confrontation finale avec une ennemie invisible renchérit dans cette veine.

Je t'invite fortement à revisiter le film avec cette idée en tête, même en sachant que le détestes et que les probabilités que cela arrive sont minces.

Berberian Sound Studio a donc repris le concept et l'a amené ailleurs.

Si l'on ajoute à cela le pitch de BSS, difficile de nier que le cinéma italien ait été une inspiration.

Bob Boyle a écrit:

Gregg a écrit:

Bob Boyle a écrit:

Gregg a écrit:

Plus encore dans le cas de Berberian Sound Studio que d'Amer, le rapprochement avec le giallo ne semble être qu'une manoeuvre commerciale, puisque seule la musique du film (le point positif du métrage avec les dix minutes d'une introduction prometteuse) pourrait prétendre à un quelconque hommage au sous-genre, alors que BSS est une "oeuvre" expérimentale dont le côté horreur est finalement bien peu présent.

En effet, une oeuvre expérimentale qui mise peu sur ce que l'on voit et beaucoup sur ce que l'on entend.


N'était-ce pas là la définition d'un certain... Suspiria?

Non, je ne crois pas.

Si la musique de Suspiria est indissociable de l'oeuvre, le film me semble être avant tout un spectacle visuel, et comme dans beaucoup d'autres films, la bande sonore habille les images.  Après, je vois en Suspiria un film d'épouvante mais en rien un giallo, de même qu'il ne m'apparaît pas expérimental, mais très conventionnel malgré son esthétique recherchée.

Suspiria est à mon avis très expérimental en cela qu'il vise à créer une peur sans objet.

Pour reprendre ton image, il s'agit au contraire de l'un des rares films où les images habillent la bande-sonore, en cela que la musique de Goblin EST un personnage à part entière. La seule première scène devrait suffir à te convaincre de cela. La trame sonore est l'ennemi. Le maléfice. C'est le réel élément fantastique du film.

Dans Suspiria, on voit peu (malgré les fameuses couleurs qui ont fait la réputation du long) et on entend beaucoup.

La scène du meurtre de l'aveugle est une belle représentation de cela. C'est la trame sonore qui crée l'anticipation, l'anxiété.

Je ne suis pas d'accord.

On ne peut pas mettre en avant l'idée "d'une peur sans objet" dans Suspiria. Au contraire, l'esprit de la sorcière est évoquée rapidement dans le film et on voit des meurtres sanglants dés le début de celui-ci. De plus, le spectateur prend vite conscience du lien évident entre ladite sorcière et la directrice de l'école de danse. La scène où nous voyons "les yeux dans la nuit" prend alors toute son importance, puisqu'elle symbolise bien l'idée d'une présence démoniaque qui se rendra coupable des différents meurtres. Penser que le film développe une peur sans objet viendrait à avoir une vision identique d'un grand nombre de films, notamment traitant de fantômes. Nous ne sommes absolument pas en présence d'un film atmosphérique qui reposerait uniquement sur des ambiances. Pour donner un exemple concret et très significatif, le récent Lovely Molly se retrouve totalement dans cette définition, pas Suspiria.

Pour ce qui est de la musique, son utilisation n'est pas foncièrement différente d'une majorité de films. Là encore, pour l'exemple, celle d'Halloween, d'ANOES ou Friday The 13th annonce leur boogeyman comme celle de Suspiria sa sorcière. La différence est juste dans le contenu, puisque dans Halloween, il est question de montrer le tueur, alors que Suspiria s'inscrit dans un développement identique au film de fantômes avec pour seule représentation de l'antagoniste le combat final. Une autre scène qui a une nouvelle fois son importance et qui va à l'encontre de ta vision, est celle où l'on cherche à pénétrer dans la pièce en levant le loquet de la porte. Evidemment, on ne voit pas l'antagoniste, mais cela va avec ce que j'explique plus haut, et ici, il est bien question de la personnification de la menace et non d'une simple question d'ambiance.