The Keep est un véritable ratage sur toute la ligne quand on y pense! Michael Mann avait comme projet d'adaptation le roman de F. Paul Wilson du même nom. Cela se fit sans problème, Mann écrivit la totalité du scénario, Paramount accepta de le produire et de tourner dans les lieux voulus... c'est là que le bordel débute! Les températures inadéquates, les heures de tournage épuisantes, la mortalité et un tournage interminable ! Ça ne s'arrête même pas là, ayant fait un premier montage satisfaisant de 210 minutes, Mann se fait enlever le montage final des mains pour une version très écourté de 90 minutes (qu'il reniera du revers de la main!)! La bête noire ne semblent pas vouloir s'arrêter, le film sort au cinéma et il obtient un accueil totalement négatif et ne récolte que 4 millions pour un budget de 6 millions! Encore maintenant, la mal chance opère avec la disponibilité de The Keep qui s'arrête à la VHS et le Laserdisc (Paramount garde les droits, mais le renie totalement!)! Est-ce que avec tout ceci le premier film d'horreur de Mann est bon ?
Nous sommes en 1941, dans le pays de la Roumanie. Le capitaine Klaus Woermann et sa troupe prennent possession d'une forteresse ressemblent à une caverne. Dès qu'ils en prennent possession, le gardien de l'endroit leur demande de partir et de ne pas rester dans l'endroit! Dans la nuit, deux soldats décrochent les fameuses croix répartit dans toute la caverne croyant qu'il s'agit d'argent. Ils réveillent ainsi une créature dangereuse qui fera un carnage chaque nuit! Contre toute attente, le capitaine Klaus Woermann reçoit la visite du major Kaempffer et sa troupe de S.S. En investiguant dans la caverne, ils découvrant une inscription que seul le Dr. Theodore Cuza peut comprendre! L'amenant dans l'endroit, Theodore est vite interpellé par la créature qui lui demande du service contre sa jeunesse d'antan! Il accepte, croyant que les actions de la créatures seront bénéfiques pour tuer les S.S! Un étranger, Glaeken Trismegestus, viendra tuer la créature...
Même avec un montage ayant perdu plus de 60% de ces scènes, The Keep est très difficile à digérer d'une traite! La faute en vient à un scénario beaucoup trop long et sillonnant les coins ronds de façon obsessive! Visiblement attaché au roman de F. Paul Wilson (qui déteste cette adaptation!), Michael Mann (Manhunter) semble avoir voulu garder tous les éléments qui étaient la clé essentielle de l'intrigue du bouquin sans avoir compris que tout ne s'adapte pas! C'est ainsi que The Keep s’embourbe dans une histoire principale franchement sans intérêt et des sous-intrigues qu'on ne comprendra jamais! Cela doit être la faute des producteurs, mais The Keep est un bordel incompréhension qui fini par rendre irritable! J'ai l'impression en regardent ce long-métrage de lire un livre où près de 600 pages (sur un roman de 700) ont été arrachées!
D'un autre côté, le film souffre de son environnement! On sent que les soldats vivent une incompréhension avec un sentiment d'ennuie! La fameuse forteresse accentue sans arrêt les longueurs, nous limitent presque toujours à ce lieu étroit et aux couleurs sombres! Bien que Michael Mann tente par tous les moments de rendre son film angoissant ou avec une philosophie prononcée sur le mal incarner... rien ne fonctionne sur ce point! L'ambiance est tellement agonisante qu'on se demande comment il fut possible pour Mann de rendre son projet possible et tenir une année entière avec une histoire aussi répétitive! Au-delà de cela, vous avez des personnages antipathiques dont il est difficile de s'identifié ou sentir le moindre positivisme... ils sont tous méchants ou inconnus! C'est surtout le cas avec ce fameux Glaeken Trismegestus, le scénario le rend tellement secondaire et inintéressant!
Par contre, le pire ennemi du film : les effets spéciaux! Bien qu'on sache que Wally Veevers est mort pendant le tournage, cela n'empêche pas le monstre d'être ridicule, sentent le plastique à plein nez et avec des yeux rouges avec une lanterne acheter chez Walmart! Également, The Keep souffre de plusieurs effets visuels médiocres qui ne l'aident pas du tout! C'est surtout visible dans la première apparition du monstre avec un total brouillard sur lui et l'héroïne qui empêche de comprendre ce qu'on voit à l'écran! La direction photo est aussi un gros point faible, soit elle trop claire et rend illisible certaines séquences importantes ou trop sombre empêchent toujours de bien voir.
S'il n'y avait que cela! the Keep suggère pendant toute sa durée une confrontation finale entre le monstre et l'armée de S.S qui s'annonce jouissive et sans retenue... tout le contraire! Michael Mann suggère la totalité du combat, nous montrent les deux chefs faire des confrontations verbales digne d'enfants de maternelle dans la cour de récréation! Pire encore, le combat ne dure que 30 secondes donnent ensuite un combat finale entre le monstre et Glaeken Trismegestus digne d'un Master of The Universe sans la "coolitude"! C'est quasiment stupide de voir Glaeken Trismegestus agir avec son bâton rempli de lumières vives!
Fort heureusement, le côté technique sauve le film du naufrage! Bien que son scénario soit épouvantablement agonisant, Michael Mann offre une réalisation très inventive et avec un grand sens du détail! Bien que ces scènes de suspense ne marchent pas, il les rends très soutenues et intéressantes à voir progresser! Tangerine Dream à beau offrir plus souvent qu'autrement des partitions lentes qui accentuent le côté agonisant du film, il en donne des louables qui impressionnant! Malheureusement, c'est dommage, je risque de les oubliés très rapidement! La totalité des décors sont somptueux et donnent un sens de la découverte dans les rares fois où l'on sort de cette caverne répétitive. Bien que leur montage soit rendu à la limite du catastrophique, je ne doute pas que Dov Hoenig, Chris Kelly et Tony Palmer devait avoir une bonne base au départ!
Les acteurs sont très talentueux malgré leur personnages antipathiques! Scott Glenn joue un personnage très mystérieux et aux origines nébuleuses qu'il rend très bien. Jürgen Prochnow (House of The Dead) est très charismatique et donne des pétages de coche mémorables. Gabriel Byrne (Ghost Ship, In Treatment) donne un personnage détestable qu'il rend bien. Mais c'est Ian McKellen (la saga X-Men) qui donne la meilleure performance du film avec ce scientifique machiavélique! De plus, Mckellen à été solidement vieilli dans ce long-métrage, il paraît plus vieux qu'il ne l'à jamais été, même maintenant!
Avec un résultat aussi longuet et agonisant, je ne peux même croire que Michael Mann avait dans l'idée d'offrir un premier montage de 210 minutes! Si la version actuelle est difficile à digérer, je n'imagine même pas celle d'origine! Malgré que je suis des plus acerbes avec The Keep, il n'en reste pas moins que je suis content d'avoir découvert un des pires films du début des années 80! Non seulement je comprends mieux pourquoi il s'agit de la bête noire dans la filmographie de Mann, mais aussi sa réception négative et son manque de visibilité! Par-contre, s'il venait à sortir sous le label de Scream Factory, je ne serais pas contre de le revoir dans un montage plus adéquat et une restauration totale en ce qui concerne le son et l'image... ce serait déjà la base!
Note : 1/5