Bien que j'apprécie énormément les années 90 en termes de films d'horreur, je suis peut-être bien le seul! En effet, lors de cette décennie, le sous-genre du cinéma d'horreur n'était pas très populaire et les producteurs déguisaient et commercialisaient leur film d'horreur en "thriller". Le sous-genre était tellement pris en risée que des longs-métrages comme The Silence of The Lambs, Se7en ou Jacob's Ladder n'ont été considéré comme des films d'horreur que lorsque internet est devenu ce qu'il est! Donc, quand on parle de cette décennie, les fans ont tendance à être difficiles! Pourtant, quand on fouille légèrement dans les thriller, on découvre des films d'horreur déguisés à la pelleté! C'est le cas de Sleeping with The Enemy, un thriller d'horreur avec Julia Roberts (Flatliners, Mary Reilly) qui doit affronter un stalker.
Ce long-métrage de Joseph Ruben suit Laura Burney, une jeune femme vivent dans une maison luxueuse avec son mari, Martin. Bien qu'en apparence Martin soit un excellent mari, patient et qui lui donne une attention dont toutes femmes rêveraient... ce n'est qu'une apparence bien entendu! Sous ces traits se cache un homme manipulateur, maniaque de l'ordre et très possessif! Ne supportent plus les agressions physiques de Martin, Laura décide, lors d'une ballade en mer, de ce faire passer pour morte! Elle ira dans une banlieue paisible, trouvera un travail adéquat et vivra une romance avec Ben, son voisin. Malheureusement pour elle, Martin, ayant découvert sa magouille, fera des pieds et des mains la retrouvée!
Bien qu'essayent très fort de ne pas être un film d'horreur, Sleeping with The Enemy ne pourrait pas être plus adéquat dans le genre! Dès le début, on offre une tension puissante à certaines séquences pour montrer à quel point Martin soumet Laura à chacun de ces caprices. Par après, le réalisateur Joseph Ruben n'est pas subtil pour un sous, présentent des séquences de suspense langoureuses, des rafales de vent, des coups de tonnerre stridents et un stalker qui se cache tel un tueur de slasher! Puis, difficile de ne pas sentir de l'horrifique avec Jerry Goldsmith qui délivre un thème aussi dramatique qu'horrifique et des compositions qui glaçant le sang!
Mais même si je décris les éléments qui le mettent dans l'horreur, est-ce que Sleeping with The Enemy est bon ? Sincèrement, même en cherchent très fort, je ne trouve que très peu de suspense ou de films de stalker aussi efficaces. La puissance de l'oeuvre est surtout présente grâce à Joseph Ruben qui livre une réalisation impeccable et des plans minutieux et franchement professionnels. C'est surtout lors des moments où Martin apparaît à l'écran que Joseph lâche son fou pour offrir un suspense graduel. Mention honorable à celle où une vieille dame aveugle perd son aiguille à tricoté, la cherche par terre et on filme les pieds, puis le visage de Martin! Génial!
Autrement, Sleeping with The Enemy tire son efficacité grâce à son scénario. Bien que s'inspirant du livre de Nancy Price, Ronald Bass offre un scénario ficelé et qui amène une intrigue imprévisible qui mène à un dernier acte angoissant! J'aime surtout les petits éléments anodins qui mènent Martin à la conclusion que Laura est en vie. C'est langoureux, mais le développement est parfait! Comme je l'ai dis plutôt, Martin est réellement mis en valeur grâce à la réalisation. Bien que les gens le voyant comme un sympathique veuf, on le démontre sans cesse visuellement, grâce à l'ambiance ou la musique, que celui-ci est terrifiant et fou.
Bien que j'adore toute les petites subtilités visuellement effrayantes, ils ne battent pas le dernier 20 minutes qui arrive quasiment à la cheville de certains slasher des années 80. C'est terriblement efficace, subtil et on atteint le summum de la peur avec des petits détails anodins sur le fait que Martin est un maniaque de l'ordre et son goût étrange pour une musique épeurante.
Niveau technique, c'est du génie! Comme dit plus haut, Jerry Goldsmith tire son épingle du jeu grâce à ces compositions musicales effrayantes et qui, sans cesse, rehaussent le suspense. J'adore également l'utilisation de la musique Dream of a Witches' Sabbath de Hector Berlioz pendant les scènes de sex entre Martin et Laura ou pendant la finale. Si vous ne la connaissez pas, il s'agit simplement du thème de The Shining de Stanley Kubrick! Le montage de George Bowers demeure assez basique et banale. Pour autant, c'est surtout la direction photo de John Lindley qui demeure le gros défaut du film.
En ce qui concerne les acteurs, c'est très bien! Julia Roberts est excellente dans son rôle. Bien que je la considère souvent comme la Céline Dion Américaine, ces prestations dans des films d'horreur viennent me faire taire à chaque fois! Par exemple, elle à beau être excellente, Patrick Bergin la surclasse dans le rôle de Martin. Celui-ci est glacial, enragé et peu rassurant... il est parfait!
Bien que n'étant pas du tout parfait, Sleeping with The Enemy fait parti sans hésitation de mes thriller ou films de stalker préférés! Même si j'adore des Unlawful Entry, One Hour Photo, Fear ou Pacific Heights aucun de ces films de stalker n'aura réussit à être aussi efficace que Sleeping with The Enemy... sauf peut-être Cape Fear de Martin Scorsese! Si vous n'avez jamais vu ce film d'horreur du réalisateur de The Good Son, The Stepfather (1987) ou Dreamscape (tous des films d'horreur), je vous le conseil fortement!
Note : 4/5