Larry Cohen : un nom qui me disait pas grand-chose. Oui, on le considère comme un maître incontesté du cinéma d'horreur (à un tel point qu'il a réalisé Pick Me Up pour la série télévisée Master of Horror!), mais je n'avais rien vu d'horrifique de son cru outre ma nostalgie d'enfance : Wicked Stepmother (un film qui aura une critique de ma part un jour!). Dont, maître de l'horreur ou pas, Larry Cohen avait une grande indifférence de ma part. Malgré tout, il semble que le destin aille compris mon inintérêt et c'est ainsi que pas moins de 4 films de lui sont dans ma pile d'écoutes! Dans ceux-ci, vous pouvez inclure l'un de ces premiers films, It's Alive. Sorte de cri d'amour pour Rosemary's Baby, It's Alive avait une très bonne prémisse et pouvait être un très bon cru horrifique! Film culte de son temps, cette oeuvre aura eu deux suites réalisées par Cohen et un remake de Josef Rusnak! Est-ce que toute cette attente aura valu la peine finalement ?
Alors que Frank et Lenore attendent leur enfant impatiemment, le jour arrive enfin, Lenore tombe en contraction. Ce rendent à l’hôpital pour l'accouchement, ils laissent leur fils, Chris, chez un voisin qui semble très samaritain. C'est là que les choses se compliquent, alors qu'ils extraient le bébé du corps... le nourrisson tue l'entièreté des docteurs sur place et s'échappe! Alertée, la police se met sur le cas de cette enfant anormalement difforme et mangeur de chairs. Pendant ce temps, le couple vit un deuil très difficile qui demande du temps. Lenore reçoit même des traitements spéciaux pendant sa post-partum. Bien que Lenore semble souhaiter que l'enfant lui soit rendu, Frank décide à contre-cœur de signer les papiers autorisant la mort de son enfant difforme. Est-ce que la police et le couple réussiront à détruire cette erreur de la nature ?
It's Alive avait comme je disais plus haut le potentiel d'être un bon cru horrifique! Mais j'ai bien peur que la prémisse ne soit qu'un supplément à un soap opera très indigeste. L'enfant n'étant qu'une analyse poussée sur la difformité et l’inacceptation de ceci... l'horreur est diluée en masse! Dès le début, le film de Larry Cohen n'attire aucun sympathique face au manque flagrant de naturel de ces acteurs. Jamais depuis longtemps je n'aurais senti des acteurs sortir simplement une ligne de texte sans passion au-travers! C'est particulièrement visible pour le couple jouer par John P. Ryan et Sharon Farrell, leur jeu est affreux à voir! Autrement, le scénario de It's Alive, écrit par Larry Cohen, ne parvient jamais à capté nôtre attention ou avoir de la passion dans son élaboration. Au contraire! Au lieu de mettre l'action sur l'horreur, Cohen décide de mettre l'emphase sur le couple en dépression et la police qui cherche le monstre! C'est aussi le moment de mettre l'enquête policière la plus conne que j'ai vu dans ma vie... la scène où les policiers braquent un bébé innocent me vient en tête! Désolé, mais quand un rip-off comme 12/12/12 de The Asylum est plus divertissant... ça part mal!
Mais la grosse épine dans le pied demeure la réalisation très soporifique et inadéquate de Cohen. Au même titre que Kevin Tenney ou Renny Harlin, on sent une passion dans l'exécution, mais aucun talent dans les faits! Mais Larry Cohen demeura une couche au-dessus puisque son film s'embourbe de moments inutiles et de plans dont l'utilité semble discutable de façon régulière! Et n'allez pas croire que les scènes d'horreur changeront la donne! Soit Cohen tourne le tout de façon inepte, ou tout simplement de façon suggérée et ennuyeuse. En fait, la seule scène de meurtre véritablement bonne (bien que possèdent un préambule presque agonisant!), c'est celle du marchand de laits... c'est la seule fois que vous en n'aurez pour vôtre argent!
Malgré mon bon vouloir de trouver des qualités à It's Alive, il semble que la production voulait faire pire que pire! La direction photo de Peter Honess est d'une atrocité rare! C'est pas juste un résultat dégeulasse visuellement, on sent que le film a été tourner de façon paresseuse et sans conviction! Rick Baker (An American Werewolf in London, Videodrome, Thriller, The Fury, The Funhouse) a beau avoir son nom d'inscrit aux effets pratiques, le bonhomme voit son talent gaspillé par la suggestion du monstre et des meurtres hors-champs! Ce n'est pas la première fois que Rick Barker se fait donner un coup dans le dos de la sorte (le très ennuyeux Wolf avec ce cher Jack reste bien en mémoire), mais c'est encore plus insultant ici! Pire encore, le make-up du monstre ressemble à celui de The Funhouse... et celui-ci était milles fois mieux fait!
It's Alive a comme seules qualités (oui, il en a!), la trame sonore de Bernard Herrmann (Psycho, Cape Fear (1962), Sisters, Taxi Driver) dont plusieurs compositions donnent un léger suspense! En même temps, quand vous l'entendez, même une comédie serait hyper effrayante avec ces compositions! Dont, semi-mérite, sans plus! Autrement, même si ça semble un coup de luck, la connexion paternelle et fils en fin de parcours est très émouvant et bien fait... on sent même enfin une émotion dans le visage de John P. Ryan! Autrement, j'ai aimé le décor de la garderie où se passera un événement majeur! Elle est creepy!
It's Alive est une sacrée claque en plein visage pour moi! Un classique culte, ça ? Si tel est le cas, la ballon à dégonfler assez vite avec les années! C'est non seulement proche de l'amateurisme, mais sans compter le côté soap opera très indigeste qui frappe au fond de la gorge. It's Alive n'est pas juste surestimé, il trompe dans sa publicité horrifique! Je serais bien tenter de voir les deux suites (que j'ai en ma possession!) rien que pour voir si le côté inexpérimenté de Larry Cohen sera aussi agressant avec plus de films sous la cravate! Je suis peut-être un éternel optimiste, mais il me semble que son statue de maître de l'horreur, il doit pas l'avoir eu dans une boîte de Cracker-Jack!
Note : 1.5/5