Nombre de messages : 2595 Age : 29 Localisation : DERRIÈRE TOI !!! Date d'inscription : 02/12/2009
Sujet: The Alphabet (David Lynch,1968) Ven 11 Déc - 16:45
Lors de ses jeunes années de vie, un certain David Lynch faisait des films par lui-même. Il les montait, écrivait, finançait, montait et il les filmait au monde par tout son talent de cinéaste. The Alphabet, fait en 1968 lui est son deuxième court-métrage.
Ça commence par un homme qui dit chaque lettre de l’alphabet latin (le nôtre) sur une animation papier photo par photo qui ne fait aucun sens mis à part la présence de lettres. Il arrête jusqu’à la lettre Z dont il ne prononce pas. S’ensuit une chorale d’enfant qui font de même mais dont l’image est sur celle d’une fille humaine dans un pyjama blanchâtre qui la rend fantôme. Ensuite, les lettres apparaissant depuis la noirceur l’entourant et elle chante aussi la comptine complète jusqu’à même finir par demander; -Do whatever you want to make of me… À cela, main couverte sur la bouche, elle vomie d’un rouge qui jaillit sur son lit. Fin.
The Alphabet de David Lynch est pour moi la copie originale de la casette maudite dans Ring de Koji Suzuki (et/ou celle du film Le Cercle pour les incultes). C’est glauque, amateur et ça ne fait aucunement de sens au premier degré. Il n’y a juste que des éléments en communs, des lettres de l’alphabet.
Ça passe à une réalité virtuelle en animation photo et dessin, puis ça vient au monde « réel » et ensuite sa revient à l’art photographique. Déjà que dans la chambre de la fille, nous ne sommes pas dans un lieu proche de notre réalité. La couleur de sa peau, le rouge vif de ses lèvres, elle est dans un corps d’humanoïde semblable à une humaine. D’ailleurs, comme la bouche de la femme dans l’écran le dit; -You are in a human form now…
Le son est un élément crucialement important dans un film et ça, David Lynch le sait. Comme Eraserhead et The Grandmother, la trame sonore d’arrière-plan est constamment là, grave, lourd et dérangeant. Lorsqu’on entend l’homme chanter l’alphabet, on est vraiment en train de regarder une animation photo tout en étant dans la même pièce que celui qui nous chante à côté de nous. Pareil à la chorale d’enfant dont l’élément symbolique me manque à l’esprit.
The Alphabet est une des premières œuvres de Lynch. Le jeune cinéaste a comme bien d’autres commencé avec des courts-métrages et ses débuts prouvent qu’il est toujours un cinéaste sous-estimé du grand publique. Même s’il a fait des œuvres populaires tels que Dune ou The Elephant Man, ses premiers films restent injustement sous-estimés comme bien d’autres. Croyez-moi, lorsque je dis que The Alphabet est la copie originale du film maudit à visionner. Je ne mâche aucunement mes mots.