Je ne sais pas si ce film est connu, et j'aimerais avoir les impressions des nombreux membres de ce forum... Aussi je vais me permettre de vous livrer ici le petit topic que j'ai consacré à ce film sur un autre forum,http://horreurnet.jeun.fr/index.forum?sid=b8c4d5bedd45147fa0be6243bbd5a0ba , sachant qu'en France le film est sorti sous le titre Le Mort vivant...
La famille Brooks reçoit un télégramme lui annonçant la mort d’Andy, soldat au Viet-Nam. Cependant, dans la même nuit, Andy revient au bercail. Pensant que les informations de l’armée étaient erronées, ses parents et sa sœur l’accueillent, le cœur débordant de bonheur. Mais très vite le comportement du jeune garçon va s’avérer étrange, tandis que des meurtres étranges sont commis dans la région. Andy est bel et bien mort, mais il a besoin de sang pour empêcher son corps de se putréfier. Tandis que le père prend lentement conscience de la situation, la mère sombre dans une folie proche de l’hystérie…
On le comprend, Dead of Night est un film d’horreur qui revendique une portée politique évidente. Difficile en effet de ne pas voir dans cette histoire tragique une métaphore du traumatisme des jeunes vétérans du Viet-Nam revenant au pays, des problèmes de toxicomanie qu’ils rencontrent souvent, ainsi que de l’éclatement de la cellule familiale que leur état finit parfois par provoquer.
Mais ce film n’est heureusement pas qu’un pamphlet purement didactique, et si son contenu est clairement engagé, il n’en demeure pas moins, dans la forme, un film magnifique. On est dans le cinéma américain indépendant des années 70, qui refuse les conventions des grosses productions et qui, avec peu de moyens, nous offre des films inventifs, courageux et puissants. Bob Clark, avec trois dollars en poche, sa bite et son couteau – si j’ose m’exprimer ainsi – crée dans son Dead of night une ambiance morbide, parfois malsaine, qui imprègne le spectateur et le tient en haleine. Par certains aspects, ce film n’est pas sans rappeler les œuvres du sieur Cronenberg, ou évidemment des films de Romero comme The Crazies ou (encore plus marquant) Hungry wiwes. On ne sera d’ailleurs pas surpris d’apprendre que le préposé au maquillage de Dead of night n’est autre que… Tom Savini !
Les amateurs de gore seront déçus : le film se concentre bien plus sur la pression psychologique ou le traitement des personnages que sur des effets sanguinolents. Pour ma part, je pense qu’avoir recours à trop d’hémoglobines n’aurait fait qu’alourdir le propos et le rendre bien moins percutant.
La lenteur volontaire de certains plans, un jeu sur les luminosités habile, ainsi qu’une bande-son stridente, uniquement composée d’instruments à corde ou de voix chuchotantes, créent ainsi à eux seuls cette atmosphère vaseuse qui fait la force du film. — Quant aux acteurs, ils sont frappants par leur justesse de ton, en particulier Richard Backus dans le rôle d’Andy, mais aussi John Marley en père désabusé. Nul doute qu’ils ont été merveilleusement bien dirigés.
Oui, ce Dead of the night est une bombe. Je ne m’attendais certainement pas à un film de cette qualité, j’ai été pris en traître et j’en suis ravi ! — Il me tarde à présent d’avoir l’occasion de voir d’autres films de ce Bob Clark dont j’ignorais jusqu’à l’existence, en particulier son Children shouldn’t play with dead things… Reste à savoir si ce film (et quelques autres, Clark compte une trentaine de films dans sa filmographie…) sortira un jour en dvd zone 2. Neo Publishing, au secours !
Pour le moment, Le Mort Vivant semble encore disponible, dans une édition tout à fait valable, avec des boni qui semblent intéressants mais que je n’ai pas encore eu l’occasion de regarder.
Bref, un bon, un vrai, un beau film d’horreur comme je les aime ! Et vous, qu’en pensez-vous ?