Cauchemars Mortels (Ripper 2 – Letter From Within) – 2004 Réalisé par
Lloyd A. Simandl & Jonas QuastelÉcrit par
Jonas Quastel, John Sheppard & Pat BermelD’après une histoire de
Jonas Quastel & Evan TylorMusique de
John CarollAvec
Erin Kapluck, Nicholas Irons, Jane Peachey, Mhairi Steenbock, Colin Lawrence, Mayfanwy Waring, Daniel Coonan, Richard BremmerAttention, c’est du lourd !
Plutôt que de nous amener un slasher sans âme ni créativité né de la connerie d’un pseudo-scénariste, les auteurs de
Ripper 2 font bien pire en introduisant un slasher sans âme ni créativité né de la connerie de 3 pseudo-scénaristes et s’inspirant d’une histoire vraie, celle de Jack l’Éventreur. Rien que les crédits de début ne laissent présager rien de bon : 2 réalisateurs et 3 scénaristes pour une histoire créée par 2 personnes. Ça fait beaucoup de monde pour une suite téléfilmique… Et ces craintes se voient rapidement confirmées.
Alors, quand je dis que c’est du lourd, je suis loin de mâcher mes mots. Prenons d’abord la réalisation en considération. Sur 1h30 chiante comme la mort, un seul et unique mouvement de caméra vaut la peine d’être vu (la caméra tournoie à 180° dans le dos d’une fille en train d’ouvrir une porte, puis effectue un nouveau 180° devant la fille une fois la porte ouverte), tout le reste est plat, éculé ou emprunté à diverses productions.
Oui, car question plagiat éhonté, il me semble qu’on ne fait pas mieux. Rien que l’histoire : un petit groupe de psychotiques est amené dans un château pour étudier leurs rêves, mais Jack l’Éventreur s’introduit dans leurs cauchemars pour les trucider. Enfin quoi, ça ne vous rappelle pas un certain Freddy ? Ou l’épisode
Maitreya (First Person Shooter) de la saison 7 d’
X-Files ? Ou encore
Matrix, dans le sens où ceux qui meurent dans leurs rêves (la matrice) meurent dans la réalité ? Mais le plagiat ne s’arrête pas là. En effet, ces 3 scénaristes dépourvus d’imagination ne se privent pas pour piquer le look de Jack l’Éventreur à la silhouette d’
Urban Legend, ni pour reprendre la réalisation saccadée propre au film
The Ring.
Et quand vous pensez qu’on ne peut plus rien copier après l’histoire et la réalisation, vous n’avez pas encore découvert la musique du film. Inutile d’être mélomane pour se rendre compte que
John Caroll ne s’emmerde pas pour incorporer le thème de
L’Exorciste dans chacune de ses compositions. Il vous suffira moins de 10 secondes pour le reconnaître.
Bon, maintenant, passons au plus marrant : l’histoire et ses personnages. Si les acteurs adoptent un jeu dépourvu de talent mais presque correct, c’est surtout leur personnage qui fait défaut. Rien que le fait qu’une bande de jeunes fréquentant un hôpital psychiatrique se retrouve dans un château éloigné de tout et de tous, devrait vous mettre la puce à l’oreille sur ce que vous réserve
Ripper 2. Mais, croyez-moi, vous n’êtes pas au bout de vos surprises.
Niveau persos, on a donc droit à une post-ado prétendument agressive – qui ressemble plus à une jeune fille en fleurs qu’à une délinquante. Au gangsta noir de service, habillé en
50 Cent du pauvre, prêt à tout moment à nous sortir des ses-phra en verlan pour les besoins de la production. Une pyromane sans troubles psychologiques apparents, et dont l’obsession pour le feu se résume à approcher ses doigts d’une bougie (waouh, elle est pas mal, celle-là !). Une schizophrène habitée par l’esprit de Jack l’Éventreur, mais qui se porte évidemment bien aux niveaux psychique et intellectuel (ben oui, vous êtes nuls ou quoi ? La schizophrénie n’a aucune répercussion sur la vie de tous les jours… comment ça, non ?). Un jeune paranoïaque dont le délire ne semble pas entraver sa logique (on n’a encore jamais vu ça). Une masochiste qui cache bien ses penchants. Enfin et surtout, un blaireau dont on dit qu’il est déviant sexuel alors qu’il est un obsédé sexuel (confondre tout ce qui tourne autour de la zoophilie et de la pédophilie avec ce qui touche au voyeurisme et à l’obsession, c’est tout de même balèze !). Sans oublier ce cher Dr Weisser qui, tout en se prétendant psychiatre, semble ne pas avoir suivi un seul cours de neuro-psycho-physiologie.
En bref, les 3 scénaristes de
Ripper 2 se sont contentés de piocher dans le DSM IV (manuel américain des troubles mentaux) les pathologies qui les intéressaient et en ont fait de gros clichés pitoyables. Mais les absurdités ne s’arrêtent pas là. Puisque le Dr Weisser n’a de meilleure idée que d’emmener sa petite horde de timbrés dans un musée d’appareils à torture (ben voyons…), en plus de les faire loger dans une bâtisse ornée d’armes à feu et d’épées. Et ce n’est pas tout. Car les scénaristes sont capables de vomir des débilités sans même s’en rendre compte, comme le passage où Jack l’Éventreur frotte sa machette contre un mur pour provoquer des étincelles (au moins, dans
La Cité de la Peur des
Nuls, c’était fait exprès et drôle !). Pour résumer, un seul conseil : fuyez !
Ripper 2 est un navet merdique qui ne peut que vous faire perdre votre temps.
Réalisation : 0.5/5
Histoire : 0.5/5
Acteurs : 2/5
Musique : 1/5Note : 4/20