LA MORTE-VIVANTEde Jean Rollin 1982avec avec Marina Pierro, Françoise Blanchard, Mike Marshall, Carina Barone.
Dans un vieux château, des émanations toxiques ramènent à la vie Hélène, une jeune femme décédée prématurément. Cette créature va alors semer la terreur et l'horreur dans son entourage.
Bien que ses actes sanguinolents soient dictés par son seul instinct de morte-vivante, Hélène n'accepte pas sa condition et reste tiraillée entre ses actes barbares et le reste d'humanité qu'elle a en elle....
Jean Rollin délaisse son thème favori du vampire pour celui du mort-vivant et contre toute attente réussi un film de bonne qualité.
Meme si ce métrage n'est pas un grand film, il restera parmis les plus belles réussites de son auteur. Et ceci pour plusieurs raisons :
Tout d'abbord, contrairement a Romero ou Fulci apporte une approche plus intéresante a son monstre. Ici pas de zombie au visagre bleu/gris ou putréfiée, mais une belle et sensuelle jeune femme que seul son comportement et sa faim de chair humaine trahi son état de morte-vivante.
De plus elle possède encore intacte sa conscience (tout comme l'héroine du Retour des morts-vivants 3 de Yuzna),ce qui lui permet de choisir ses victimes, augmentant incontestablement l'intéret du film.
Car avant tout ce film plutot sombre nous parle de la difficulté de ne plus être et la souffrance de son héroine...
Le coté érotique de l'oeuvre de Jean Rollin est plus discret qu'a l'accoutumé
la relation qu'entretien Hélène avec Catherine son amie, est avant tout une histoire d’amitié, menant leur affection ( le spectre du saphisme plane sur ce film sans y etre étalé) jusqu'a un final, mélant fort habilement la dualité de l'amour et de la douleur.
LA MORTE-VIVANTE est également un film très sanglant, parfois gore, dont les effets, assurés par Benoit Lestang (Baby Blood ou St Ange) sont assez crédibles et renforces l'impacte des scènes de meurtres, bien que celles si soient trop prévisibles.
De plus l'interprétation, ce qui habituellement était le point faible dans les productins de Jean Rollin, des deux héroines, l'une blonde et l'autre brune, est plutot convaicante, donnant un véritable intéret au film.
On retrouve également le penchant naturel de son réalisateur pour les scènes poétiques (sa scène finale véritable hymne au désespoir et a la douleur...) qui sont tout de meme moins présente qu'a l'accoutumée, rendant ainsi le rhytme de son métrage plus fluide et constant.
A l'inverse de la série du Retour des morts-vivants (dont on notera de curieuses similitudes) initiée par Dan O Bannon qui traitait le sujet avec un certain humour, Jean Rollin, lui, prend trés au sérieux sont histoire pour mieux nous faire ressentir la souffrance, tant physique que morale, de ses personnages.
En conclusion probablement l'un des meilleurs films de Jean Rollin (peut-etre meme le meilleur tout simplement, qui mérite d'etre vu et pourrait réhabiliter enfin son auteur, qui malgrès la faiblesse de certaines de ses oeuvre reste un des rares poètes du genre qui possède un univers très personnel, que l’on n’y adhère ou pas.