Contagion 2009 (Sci-Fighters) – 1996 Réalisé par
Peter SvatekÉcrit par
Mark SeviMusique de
Milan KymlikaAvec
Roddy Piper, Billy Drago, Jayne Heitmeyer, Tyrone Benskin, Richard Raybourne, Donna Sarrasin, Karen ElkinSynopsis :Adrian Dunn aurait dû purger sa peine, à perpétuité, dans un pénitencier situé sur la Lune. Mais, en cette année 2009, le sort en décide autrement. Le sort ou plutôt un parasite qui s’introduit en lui, le laissant pour mort aux yeux de tous. Rapatrié sur Terre, son cadavre reprend vie. Dans les rues de Boston, il erre et tue, menaçant de répandre le virus qui vit en lui, un mal ultime susceptible de décimer la population de la Terre entière. Pour Cameron Grayson, le flic qui l’a envoyé derrière les barreaux, une nouvelle course contre la mort commence…Un titre ringard, un synopsis bateau,
Contagion 2009 ne présageait rien de beau à l’horizon. Et l’on ne s’y trompera guère bien que le résultat s’avère moins catastrophique que dans nos craintes. En réalité,
Contagion 2009 parvient à maintenir sa tête hors de l’eau grâce aux nombreux plagiats dont il nous fait part. À commencer par son univers futuriste cradingue, fauché, glauque, dépourvu de Soleil ; rappelant étrangement la Cité des mutants de
Total Recall. Ou encore les bas-fonds de
Demolition Man – d’autant plus que l’un des loubards noirs se veut la pâle copie du personnage de
Wesley Snipes… Le look et l’attitude du détective (qui se la pète) ont été piqués à
Blade Runner. La lente mutation d’Adrian Dunn s’inspire discrètement de
La Mouche de
Cronenberg (on y retrouve le même arrachage d’ongles !). Les parasites s’extirpant de l’abdomen de leurs hôtes ne se privent pas pour parodier copieusement
Alien. Et quitte à plagier le premier opus d’une saga, autant se faire le second volet au passage. Ainsi,
Aliens n’est pas en reste via cette attaque lancée contre le mutant par la protagoniste, à dos de chariot-élévateur. À notre grand étonnement,
Mark Sevi parvient à transformer ce cumul de plagiats en un scénario relativement cohérent et s’emboîtant plutôt bien, malgré une tendance à se répéter (le mutant s’échappe, tue des gens, se fait attraper, s’échappe à nouveau pour tuer encore et se refaire choper) ainsi qu’un final bâclé et fort convenu.
L’autre « surprise » (le mot reste fort !) de
Contagion 2009 réside dans la réalisation personnalisée de
Peter Svatek. Même si le visuel est souvent flou, l’image rarement stable, et si les maquillages spéciaux font montre d’une précarité exemplaire,
Svatek prend le temps de « soigner » son approche (en terme de créativité, non de qualité !) via certains passages filmés caméra à l’épaule (conférant un aspect nerveux aux séquences) et des prises de vue en contre-plongée notables. Soit de menues qualités devant faire face à un bon paquet de faiblesses. Telles que cette bande-son minable, nantie de morceaux dignes d’un
Walt Disney, et d’autres indubitablement kitsch, à bannir. Ou comme ce casting branlant, composé d’un
Billy Drago qui aurait pu être convaincant s’il n’en faisait pas des tartines, d’une
Jayne Heitmeyer merdique, et d’un
Roddy Piper aussi mauvais que son personnage – un flic au passé pathétique, nouant une relation mi-amicale mi-amoureuse (mais entièrement cucul-la-praline) avec l’héroïne.
Pour résumer,
Contagion 2009 enjambe la case des séries Z (après y avoir laissé quelques plumes, cela dit) pour siéger sur la place des séries B. L’histoire n’étonnera personne mais a au moins le mérite de divertir convenablement l’audience. À regarder un jour de pluie, de préférence le dimanche après-midi…
Note : 10.5/20