X-Files_Arpanet Mort Vivant!!!
Nombre de messages : 3459 Age : 37 Localisation : Dans la Zone 51... Date d'inscription : 15/09/2006
| Sujet: Anatahan (1953,Josef von Sternberg) Lun 10 Sep - 4:11 | |
| Fièvre sur Anatahan (The Saga of Anatahan) – 1953 Écrit & Réalisé par Josef von SternbergD’après le roman de Michiro MaruyamaMusique d’ Akira Ifukube Avec Akemi Negishi, Radashi Suganuma, Soji Nakayama, Hiroshi Kondo, Kisaburo Sawamura, Jun FujikamaVoilà un film qui aura connu bien des péripéties avant de connaître sa version définitive. Son échec lors de sa sortie pousse le réalisateur/scénariste à remonter intégralement son projet à plusieurs reprises – qu’il renomme différemment au passage –, y adjoignant même une voix-off ou faisant tourner à son actrice principale des scènes de nu. Après la mort de Sternberg, ce sera finalement une copie de 1956 qui servira de version finale, avec la voix-off mais (heureusement) sans les séquences érotiques. Mais, avant d’être un film, le livre de Michiro Maruyama raconte l’histoire vraie de ces soldats échoués sur l’île d’Anatahan au cours de l’année 1944. Là, ils font la connaissance d’un couple, vivant en autarcie sur cette île déserte. Derrière ce fait divers historique – qui n’est pas sans évoquer Sa Majesté des Mouches – se dessine une fable sur l’isolement de l’homme, ses retranchements sauvages, animaux, et sa plongée dans l’alcoolisme. Où la seule femme de l’île, Keiko, devient l’objet de toutes les convoitises, la Reine de la ruche, l’entité sacrée, à la fois mère et désir de tout un chacun – désir qui peut être aussi flatteur (chaque homme la dévorant des yeux) que pratique (la jeune femme usant de ses charmes pour s’affirmer) ou dangereux (les survivants s’entretuant tour à tour dans le but de « s’approprier » Keiko). Malgré un développement un peu long et répétitif (deux hommes s’engueulent au sujet de Keiko, s’affrontent, l’un des deux meurt ; un autre amant fait son apparition, provoque le duel, et ainsi de suite), Fièvre sur Anatahan permet une réflexion assez chargée sur le patriotisme ainsi qu’une remise en cause de la Guerre 39-45. Vu son âge, le film de Sternberg ne s’exempt pas de toute imperfection – qu’il s’agisse de ces fonds d’écran datés, ces maquettes miniatures, ces décors de studio ou cette attitude caricaturale affectant les personnages, en dépit d’acteurs vrais et touchants – mais la force de son récit, la beauté de son final, et l’ambiance musicale (où des chants japonais se mêlent à de douces mélodies) viennent contrebalancer ces tares. À mi-chemin entre un Kurosawa et Les Chasses du Comte Zaroff, Fièvre sur Anatahan mérite d’être redécouvert et reconsidéré. Et vous, avez-vous vu The Saga of Anatahan ? Note : 13.5/20 | |
|