Le Retour de la Mouche (Return of the Fly) – 1959 Écrit & Réalisé par
Edward L. BerndsD’après la nouvelle de
George LangelaanAvec
Brett Halsey, Vincent Price, David Frankham, John Sutton, Dan SeymourSynopsis :Philippe, fils d’André et Hélène Delambre, est bien déterminé à poursuivre les travaux qui ont coûté la vie à son père, en dépit des avertissements de son oncle. Cependant, les motivations de l’assistant qu’il a recruté ne semblent pas aussi vertueuses que les siennes. Seuls son oncle et l’inspecteur de police, détendeurs du terrible secret de la famille Delambre, peuvent lui venir en aide et le faire échapper du tragique destin qui frappa son père. Succès au box-office oblige, 1 an après
La Mouche Noire, la
20th Century Fox sort
Le Retour de la Mouche, une série B aussi cheap que son prédécesseur. De la même manière que
Cronenberg s’est inspiré du film de
Neumann pour construire son remake, nul doute que
Mick Garris ait pris exemple sur
Le Retour de la Mouche pour aboutir au scénario de
La Mouche 2. Dans ce dernier, le fils du scientifique transformé en mouche poursuit les travaux de son père, subit la même mutation que celui-ci mais parvient à corriger sa tare génétique. Or, de quoi s’agit-il dans
Le Retour de la Mouche ? Le fils du scientifique transformé en mouche poursuit les travaux de son père, subit la même mutation que celui-ci mais parvient à retrouver sa forme humaine (ça ne vous rappelle rien ?). Les seules différences allant au fait que, dans
La Mouche 2, le fils Brundle possède les gènes hybrides de son père et se voit dans l’obligation d’attirer un autre humain avec lui dans le télépode ; dans
Le Retour de la Mouche, le fils Delambre se transforme en homme-mouche après avoir commis la même erreur que son père (se téléporter alors qu’une mouche rôde dans le télépode) et doit faire le chemin inverse avec la même mouche. Quelles que soient leurs (infimes) différences, les deux métrages ne sont pas sans laisser la même impression de déjà-vu et se révèlent, au bout du compte, hautement dispensables.
Le développement de l’histoire se montre assez lent, privilégiant des discours peu utiles – contrairement à l’œuvre de
Neumann qui se servait du fil conducteur pour stimuler notre réflexion quant au rôle de la science – au détriment de scènes d’action ou oppressantes. À l’instar de
La Mouche Noire, cette suite accuse le poids des années via des effets spéciaux rudimentaires (bien loin des prouesses techniques de
Ray Harryhausen pour son
Earth Vs. The Flying Saucers, réalisé 3 ans plus tôt), des décors très années 50, et des accessoires bougrement datés – tels la tête de mouche ressemblant au masque d’une mascotte de foot, ou les pattes de mouche s’apparentant bien plus à des pinces de crabe… Sans parler du passage où un homme est téléporté avec un cochon d’inde, opération aboutissant à un homme d’inde aux pattes de cobaye, et à un cochon d’inde avec des mains d’homme (dont le rendu trahit honteusement les supercheries techniques).
Aucune amélioration notable pour ce qui est du casting : exit
Vincent Price et
Brett Halsey, la performance des acteurs se résume à une déglutition de textes réalisée à toute vitesse et sans réelle implication. À noter la présence d’une petite troupe de Français dont l’accent à couper au couteau fait sourire à bien des reprises… La réalisation, quant à elle, ne se démarque que par quelques prises de vue intéressantes ainsi qu’un retour au Noir & Blanc fort appréciable. Au final,
Le Retour de la Mouche conserve beaucoup de charme grâce à son aspect kitsch mais n’apporte rien de neuf à l’édifice bâti par
Kurt Neumann l’an passé, si ce n’est une happy-end ôtant toute la trame dramatique de l’œuvre première.
Note : 13/20