Shutter Island est un bon film. C'est aussi, et pour mon plus grand plaisir, assez différent du style de prédilection de Scorsese, lui l'habitué des films policiers et autres traitant de la mafia. Contrairement à ce que je reproche souvent au cinéaste américain, son Shutter Island, lui, ne fait pas état de deux parties distinctes de différentes qualités. Ici, c'est un film homogène qu'il présente et le fait qu'il soit l'adaptation d'un roman n'y est probablement pas étranger. Le scénario est plutôt bien ficelé, quoique la partie traitant des nazis me semble être de trop, de même que la fin, qui s'éternise inutilement et se perd en explications alors que le tout est finalement assez simple. Cela m'amène une nouvelle fois à penser que les noms prennent le pas sur le contenu (comme en témoignent les critiques que j'ai pu lire sur d'autres sites) et que si en lieu et place de Scorsese on avait eu un bon réalisateur ne justifiant cependant pas d'une telle renommée, mais également, si un acteur moins réputé que Dicaprio (comme il me gonfle à s'énerver et à pousser ses cris de pucelle) avait hérité du rôle principal, on aurait entendu de façon récurrente que ce film n'invente rien, qu'il est prévisible et que le scénario est incohérent. Bref, en deux noms, c'est toute la perception générale qui en serait considérablement changée. Pour ma part, si je n'ai pas été subjugué, je continue néanmoins de penser que Shutter Island reste un film honorable.
3,25/5.