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 The Bad Seed (1956, Mervyn LeRoy)

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Picrotal
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MessageSujet: The Bad Seed (1956, Mervyn LeRoy)   The Bad Seed (1956, Mervyn LeRoy) EmptySam 4 Juil - 16:09

The Bad Seed (1956, Mervyn LeRoy) Bb10

J'ai vu ce film voilà déjà un petit temps et j'ai constaté qu'aucun topic ne lui était consacré, ce qui est dommage. The Bad seed (en français, La Mauvaise graine) compte en effet parmi les films précurseurs de l'histoire du cinéma de genre. Mervyn LeRoy a réalisé avec ce film une oeuvre très en avance sur son époque, ce qui ne l'empêche pas de souffrir de quelques « défauts » propre au cinéma des années 50.

Le scénario peut se résumer en quelques mots : une mère découvre que sa petite fille, Rhonda, toute mignonne en apparence, est en réalité une véritable psychopathe qui ne fait aucune différence entre le bien et le mal, et pour qui le meurtre n'est qu'une manière comme une autre d'arriver à ses fins.

Dans le cinéma d'après-guerre, montrer sous un angle aussi noir et pervers le monde de l'enfance avait de quoi choquer le spectateur. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si The Bad seed est à la base une pièce de théâtre. Il n'est pas certain qu'un scénariste hollywoodien aurait simplement émis l'hypothèse d'avoir peut-être l'idée d'un vague projet allant dans ce sens.

Le film semble même quelque peu dépassé par la portée de son argument. Explorant la cruauté de l'enfance, montrant que la moralité ne relève pas de l'inné mais de l'acquis social, il tend à contrer ses propres objectifs en s'attardant plus qu'il n'en faut sur la théorie d'un « gène du crime », ici sous la forme d'un atavisme désastreux. Une théorie aujourd'hui considérée comme grotesque par la plupart des gens sérieux et responsables, et à laquelle semble adhérer le Président de la République Française. C'est dire si elle ne vaut pas grand-chose...

De la même manière, afin de désamorcer le caractère profondément choquant de son oeuvre, Mervyn LeRoy prend soin de moraliser les évènements à travers le dénouement du film, que je ne vous raconterai évidemment pas. Et, pour bien enfoncer le clou, l'actrice jouant le rôle de Rhonda a droit à la fessée dans le générique de clôture !

Mais LeRoy savait pourtant ce qu'il faisait. Le film s'ouvre sur un petit message invitant les spectateurs à ne rien révéler de son oeuvre une fois qu'ils l'auront vue, afin que leurs amis ou connaissances ne sachent pas à quoi s'attendre en allant à leur tour le regarder. Preuve exemplaire que ce réalisateur avait parfaitement conscience du caractère surprenant et dérangeant de son propos.

Le défaut le plus notable du film, outre cette timidité dans le traitement de son sujet, tient probablement dans la performance des acteurs. Le caractère théâtral de The Bad seed perdure à l'écran, mais ce qui fonctionne sur les planches n'a pas le même impact devant une caméra, et les comédiens souvent donnent l'impression de surjouer d'une manière profondément agaçante. Les dialogues n'ont pourtant rien de figé, ils auraient permis sans aucun doute une interprétation plus naturelle. Mais ce « défaut », qui n'en est devenu un qu'avec le temps, n'est pas imputable qu'à ce film. Un grand nombre d'oeuvres de cette époque en souffre...

Pour autant, le caractère incroyablement novateur de The Bad seed ne s'efface pas devant ce petit détail. Nous sommes en présence d'un film qui situe l'horreur au sein du quotidien, et qui crée et fait évoluer un personnage d'enfant cruel, cynique et insensible, sous une apparence de fillette, certes très tête-à-claques, mais inoffensive. Un personnage dont les mensonges et les crimes ne sont motivés par rien d'autre que des peccadilles de petite gamine riche. La disproportion entre le meurtre et ses raisons, ainsi que le caractère manipulateur de Rhonda, demeurent encore aujourd'hui très déstabilisants.

Un film à voir, sans aucun doute. En particulier pour ceux qui s'intéressent à l'histoire du cinéma d'épouvante ou d'horreur, ou même à l'histoire du cinéma tout court. Usant des mêmes recettes que le cinéma américain qui lui est contemporain, The Bad seed impose un scénario et un propos allant à l'encontre de ses valeurs, et cherche bien plus à choquer (sans tomber dans la gratuité) qu'à distraire. Comme Freaks l'avait fait vingt ans plus tôt. Dans ces deux-cas, nous sommes en présence d'oeuvres dont on peut dire, sans hésitation, qu'elles étaient en avance sur leur époque. Et même très en avance...
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