Dans une filmographie d'un cinéaste, on ne peut avoir la perfection! Il arrive qu'un réalisateur offre des perles rares, tout comme des médiocrités sans bon sang. Même si culte et à la filmographie intéressante, William Friedkin (The French Connection, Rules of Engagement) eut une sacrée mauvaise surprise au début des années 90! Voulant renouer à l'horreur véritable à ce moment-là (bien que des films comme Rampage y touchait un peu!), Friedkin accepta de scénarisé et dirigé l'adaptation cinématographique de The Nanny de Dan Greenburg (qui écrivit aussi le scénario!). Le tournage se passe sans problème et le film sorti en salles... c'est là que les ennuies arrivent! Le film ne fit pas un grand succès et la totalité des gens eurent des avis négatifs sur ce long-métrage! Bien souvent, on considère ce film comme la bête noire de Friedkin qui à même fait changer son nom pour Alan Von Smithee sur la version télévisuelle! C'était donc avec des attentes bien basses que j'ai découvert ce film d'horreur du réalisateur de The Exorcist, Bug et Killer Joe.
L'histoire débute avec des parents qui se font enlever leur bébé par la nourrice s'occupent de lui quotidiennement! 3 mois plus tard, nous suivons Phil et sa femme qui viennent de déménager dans une nouvelle maison à Los Angeles pour le nouveau travail de Phil. Il s'avère en même temps que sa femme, Kate, est enceinte de lui. 9 mois plus tard, décident de retourner au travail pour aider Phil financièrement, Kate lui propose d'engager une nourrice, ce qu'il accepte. Bien vite, leur choix se pose sur Camilla, qui semble très à-l'aise avec les enfants et propose ces services immédiatement. Bien vite, la vie de Phil et Kate basculera quand des gens autour d'eux mourront et que Camilla veut le bébé pour un sacrifice ultime pour l'arbre maléfique!
Bien que The Guardian ne soit pas époustouflant (Friedkin n'atteindra jamais la perfection de The Exorcist!), je n'ai senti à aucun moment que le film était minable, mal fait ou avec des défauts si probants que ça! J'ai même été un peu déçu que le film ne soit pas un divertissement de mauvaise qualité! Tout d'abord, le scénario de Friedkin, Stephen Volk et Dan Greenburg est vraiment bien ficelé et au concept sur-intéressant! En fait, The Guardian mélange à la fois le genre du film de femmes folles des années 90 et celui des druides se servent des arbres pour avoir la vie éternelle et faire des sacrifices humains! Le second concept aide The Guardian à avoir une certaine fraîcheur et une originalité qu'il est difficile de ne pas voir.
De par la réalisation de William Friedkin, on sent un effort gagnant pour créer une tension horrifique dans le tapis et un suspense qui décoiffe! Sans avoir réussit à refaire The Exorcist, Friedkin peut être fière de son travail et devait en aucun cas se dissocié de celui-ci! Son film est bourré de petits détails visuels intéressants et d'environnements qui contribuent au côté horrifique du film! C'est surtout le cas avec cette séquence de 15 minutes où un ami du couple principal découvre le secret de Camilla et que les rafales de vents et les sons étranges se multiplient! C'est aussi grâce à ces scènes d'horreur et de meurtres que The Guardian s'élève autant dans mon estime! La passe où trois rednecks se font tuer par un arbre et celle où un homme reçoit la visite de loups dans sa demeure n'ont que des applaudissements!
C'est également sur le côté technique que The Guardian tire son épingle du jeu! De par la musique, Jack Hues contribue beaucoup à l'efficacité des séquences de suspenses que Friedkin tente de mettre en scène! Soit dramatique, soit terrifiante, la musique de Jack Hues est un délice! Bien que pas si intense que ça, la direction photo de John A. Alonzo soutient quelques scènes, surtout celles se passent dans la forêt! C'est plutôt sur le montage que c'est décevant, rendent le film plus banal qu'il aurait dû l'être.
Bien que sa première heure soit très ordinaire par moments, The Guardian se rachète avec son troisième acte qui décoiffe et offre un côté over-the-top qu'on ne croyait pas possible au départ! Femme volante, femme folle essayent de voler un bébé à l’hôpital, percutage en voiture et femme revenante ne sont que quelques exemples! C'est peut-être ce point qui a fait que The Guardian eut ces mauvaises critiques... mais c'est du génie! J'adore les dernières minutes où Phil coupe un arbre et se fait attaqué par celui-ci tel un Ash dans Evil Dead 2 : Dead by Dawn!
Sans être exceptionnel, Jenny Seagrove, Dwier Brown (un sosie de Doug Savant!), Carey Lowell et Brad Hall livrent des performances concrètes qui viennent accentuer l'intérêt que l'on porte au film!
Bien que je puisse comprendre que ceux qui voulaient une oeuvre aussi excentrique que The Exorcist ont été déçus! Par contre, il serait un peu étrange de bouder le plaisir que The Guardian tente d'apporté et l'originalité qui lui colle à la peau! Sans vouloir défendre à 100% William Friedkin, l'homme aura offert un sympathique divertissement jusqu'à sa longue pause où viendra Bug, en 2006. Sincèrement, si Friedkin se sent vraiment honteux sur cette oeuvre, je n'arriverais jamais à le comprendre! Je crois qu'un Rick Rosenthal (The Bird 2 : Land's End) à bien plus de regrets à avoir que ce cher homme responsable de The Exorcist! Mais bon, faut dire que Alan Von Smithee n'est pas un nom si laid que ça...
Note : 3/5