Si l’on prend en compte la somme des lois d’exception et des règlements coutumiers qui régissent chacun des espaces que traverse n’importe qui en un jour, il n’est pas une existence, désormais, qui puisse être assurée d’impunité. Les lois, les codes, les décisions de jurisprudence existent qui rendent toute existence punissable ; il suffirait pour cela qu’ils soient appliqués à la lettre.
L’ÉPOQUE QUE NOUS TRAVERSONS est celle de la plus extrême séparation. La normalité dépressive des métropoles, leurs foules solitaires expriment l’impossible utopie d’une société d’atomes.
Il n’y a pas de question morale de la façon dont nous nous procurons nos moyens de vivre et de lutter, mais une question tactique des moyens que nous nous donnons et de l’usage que nous en faisons.
Nous connaissons notre faiblesse : nous sommes nés et nous avons grandi dans des sociétés pacifiées, comme dissoutes. Nous n’avons pas eu l’occasion d’acquérir cette consistance que donnent les moments d’intense confrontation collective. Ni les savoirs qui leur sont liés.
Tiqqun
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Si l’angoisse, c’est le manque du manque, chez le masochiste masculin, il y a le manque du manque du manque. Ce n’est pas une manière de tirer la théorie par les cheveux. Un : le manque, c’est la jouissance phallique. Deux : le manque du manque, c’est l’angoisse ; c'est-à-dire le désir, tant que tu n’as pas joui. Mais la « désangoisse » de la jouissance dure très peu. C’est l’horizon même du jouir qui est l’identité de l’angoisse. Il y a manque du manque, c'est-à-dire un manque de jouissance phallique, y compris chez la femme selon la psychanalyse. L’angoisse, c’est le manque du phallus. Ce qui voudrait dire que l’angoisse de la femme n’est pas solvable.
Et chez Deleuze, il ne voit pas que sa théorie du désir plein, débarrassé de l’angoisse, s’accorde à sa théorie du masochisme. Mais il faut qu’il y ait trois manques pour que l’angoisse disparaisse. La jouissance phallique, c’est le manque primordial pour la psychanalyse, c’est la castration. L’angoisse manque du manque, pourquoi ? Parce que tu ne peux pas éterniser la jouissance. Toutes les histoires de désir sont structurées autour de ça. Par contre, ce que tu peux éterniser, comme le masochiste masculin, c’est la renonciation à la jouissance phallique. Du coup, tu manques du manque du manque si j’ose dire, et tu ne manques plus de rien. C’est le prix à payer pour mériter le fameux désir plein.
Medhi Belhaj Kacem
POUR ETRE PUBLIE DANS LE NUMERO 4, ENVOYEZ VOS PROPOSITIONS AU PLUS TARD LE 10 AVRIL.
- pour les textes : indiquer sous quel nom ils seront signés
- pour les images : donner un titre à la série (des titres comme « photos », « dessins » ou « sans titre » sont tout à fait acceptables)
- pour les musiques et les vidéos : joindre un visuel qui sera inclu dans la revue sous forme d'image clicable pour lancer le fichier audio ou video
pour le cas où la proposition serait acceptée, fournir dans la foulée :
- une adresse e-mail ou un site à communiquer aux lecteurs
- une éventuelle actualité dans le monde réel (parution en librairie, expo, spectacle, etc.) : à noter : cette notule sera copiée collée telle quelle et sans modification de ma part (autre que les éventuelles corrections de base)
toutes les propositions devront être présentées sous forme de fichier joint envoyée à l’adresse konsstrukt@hotmail.com (précisez que c’est pour la revue dans le sujet du mail) :
- au format .doc ou .rtf pour les textes
- à n’importe quel format pour les images, musiques, vidéos
si vous envoyez plusieurs fichiers :
- plutôt que de vous emmerder à les attacher un par un à votre e-mail, pensez à les compresser sous forme d'un fichier .zip ; ça simplifie le travail de tout le monde
si vos fichiers sont trop lourds pour être attachés à un e-mail :
- vous pouvez utiliser un site qui s'appelle yousendit pour envoyer des fichiers très lourds. c'est gratuit et simple d'emploi.
pour toute question :
- n'hésitez pas à écrire à konsstrukt@hotmail.com
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EN BONUS :
UN PEU DE NEWSLETTER POUR LA ROUTE
Salut à tous,
Ce mois-ci, une nouvelle parution et une nouvelle lecture.
Chez Media 1000, dans la collection Les érotiques dirigée par Esparbec, mon nouveau porno, Chaudasse ! Voici la quatrième de couverture :
« Dès son plus jeune âge, Ludivine ne pensait qu’à une chose : s’envoyer en l’air ; filles, garçons, tout lui était bon. On pouvait dire qu’elle avait bien mérité son surnom de « chaudasse ». Mais n’allez pas croire qu’elle était incapable d’amour... Cela se mange à tant de sauces, l’amour... »
6,50 Euros, disponibles dans quelques librairies (dont l’excellente Mauvaise réputation, à Bordeaux), dans toutes les gares et sur le site de l’éditeur :
http://www.lamusardine.com
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Le Festival de la couille aura lieu samedi 3 et dimanche 4 avril à Avignon. J’y serai, bin tiens.
Voici ce qui s’en dit :
« Un festival chez Boris Crack ?
Avec des performeurs photographeurs emmerdeurs poéteurs porneurs musiqueurs théâtreurs philosopheurs sculpteurs resutaurateurs graphisteurs et même des avineurs ?
Oui !
Les samedi 3 et dimanche 4 avril à Avignon.
Renseignements : blackgoudaproductions@gmail.com
Woodstock + gambas au citron + les rustines à l’air = de l’art couillu.
http://www.lebureaudelacouille.blogspot.com »
J’y lirai un extrait de mon prochain roman, un peu remixé pour l’occasion. Ca s’appellera Métaphysique de la viande, je serai accompagné par l’ineffable Gredin tout juste rentré de sa tourné américaine (et c’est lui qui m’avait déjà accompagné à la double basse et à la game boy au Bal des ardents voici quelques mois).
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Et sinon, n’oubliez pas L’angoisse numéro 3, qui vient de paraître, c’est une grosse revue électronique, gratuite, bourrée à la gueule de tout, c’est ici :
http://www.revueangoisse.blogspot.com