Même si je suis fan de Dario Argento, je demeure septique comme toute bonne personne qui se respecte! En effet, bien que j'ai eu des attentes élevées pour Deep Red, Suspiria, Tenebre, Phenomena, Opera, Trauma ou Inferno, il n'en reste pas moins que d'autres projets me tentent bien moins. En fait, ironiquement, Dario Argento est le réalisateur dont j'ai vu les projets les plus intéressants en premier pour qu'il me reste que ceux que je me foutais. Ainsi donc, outre The Phantom of The Opera, des œuvres comme la trilogie des animaux, The Card Player et Do You Like Hitchcock ? sont venus à être découvert par moi-même! Pour autant, il y a la catégorie des Argento qui me font peur, celle-ci compte Dracula 3-D, mais également The Phantom of The Opera. Cette adaptation cinématographique du roman Le Fantôme de L'opéra de Gaston Leroux avait le don de m'offrir des frayeurs avec sa réception critique ultra négative! Avait-je raison de craindre ?
Cette adaptation du Fantôme de L'opéra commence avec un enfant dans un berceau abandonné qui est recueilli par les rats! Lesdits rats font en sorte de l'amener dans les sous-sols d'un Opéra de Paris où il y sera élevé. Des années plus tard, en 1877, l'enfant a grandit et est devenu, grâce à des rumeurs incessantes de ces apparitions, le fantôme! En effet, celui-ci s'amuse à sortir de son entre parfois en surveillant les malfrats aux alentours. En effet, le fantôme à fait quelques victimes, dont plusieurs employés en construction qui ce sont approchés trop près de son entre. Un jour, l'opéra accueille une nouvelle chanteuse, Christine Daaé, qui deviendra rapidement la love interest du fantôme! Bien que leur passion soit aussi irréelle qu'éphémère, elle va perduré pendant que le fantôme s'arrange pour provoquer des incidents fâcheux dans l'édifice!
Dans le temps de sa sortie, Phantom of The Opera a été la risée des critiques, mais également des fanatiques de Dario Argento! D'un côté les fanatiques avaient droit à un autre long-métrage changeant de leur coqueluche et, de l'autre, les critiques avaient une adaptation très peu fidèle du roman de Gaston Leroux. Même si je ne suis aucunement d'accord avec l'acharnement des critiques, je peux comprendre leur point de vue. D'un côté, Dario Argento est probablement le plus courageux des cinéastes puisqu'il tente de mettre en évidence un "fantôme" beau gosse et avec aucune cicatrice et un masque manquant! Pour autant, je trouve que les changements drastiques que fait preuve le maître de l'horreur Italien ont leur avantage pour offrir du renouveau et un peu de surprise!
D'un autre côté, Phantom of The Opera fait clairement parti des longs-métrages qui figurant dand la seconde partie de la carrière du cinéaste. En effet, tout comme il l'avait fait pour Trauma et The Stendhal Syndrome, cette adaptation de Gaston Leroux est plutôt ordinaire visuellement et technique, préfèrent mettre l'emphase sur le scénario! Personnellement, je ne suis vraiment pas contre le procédé, l'oeuvre de Gaston Leroux est très intéressante en soit avec cette histoire romantique triste sur le monstre qui découvre l'amour (qui rappelle beaucoup The Beauty and The Beast). D'ailleurs, même si j'ai grandement apprécié les versions de Brian De Palma (Phantom of The Paradise) et Dwight H. Little (The Phantom of the Opera (1989)), je dirais qu'aucune de ces deux versions ne m'à paru aussi puissante sur le plan romantique et amoureux! Bien qu'un peu nonchalante, la relation entre le fantôme et Christine est réellement bien illustrée et crédible.
Autrement, j'apprécie grandement la marque de Dario Argento sur cette version! Bien que beaucoup moins puissant que l'excellent Opera, Phantom of The Opera possède un atout aussi intéressant en ce qui concerne les séquences de chansons sur les stages, tout comme la grande présence d'animaux dangereux. En fait, même si les rats n'ont pas la puissance des corbeaux emblématiques et effrayants de Opera, ils ont une présence tout aussi fascinante et étrange à la fois! Le fait que Dario Argento aille utiliser des rats dangereux dans Inferno auparavant rajoute un élément à son identité. On sent également les marques du réalisateur avec l'école de danse qui rappel grandement Suspiria.
Par exemple, on ne tentera pas de trop chercher d'éléments relatifs à la filmographie du réalisateur, Phantom of The Opera est clairement l'oeuvre qui possède le moins sa marque. Même si Trauma et The Stendhal Syndrome sont clairement le début d'un nouveau style chez Argento, on sentait malgré tout le côté bestial, les thématiques étranges et la structure narrative over-the-top bien présents dans les deux films cités, mais Phantom of The Opera ne possède pas cette marque bien définie! En fait, cette adaptation est tournée bien normalement et avec une structure en trois actes banale. Malgré tout, on demeure diverti par les changements de Argento et sa manière d'offrir une certaine différence au-travers de tout cela. Puis, même si les changements sont pris comme une risée, on n'arrive jamais à un truc aussi minable qu'une mante religieuse dans Dracula 3-D!
Pour autant, la plus grande qualité de Phantom of The Opera se situe au-travers de deux éléments. Tout d'abord, les décors antiques et les sous-sols de l'opéra sont très beaux et possèdent un côté ancien qui ajoute une ambiance sombre et lugubre dans les endroits voulus. J'apprécie tout particulièrement les fameux sous-sols qui possèdent plusieurs cavernes et de multiples portes et murs qui rend l'endroit presque labyrinthique! Autrement, la fameuse salle d'opéra n'arrive pas à la cheville de celle dans Opera, mais elle apporte énormément de crédibilité au fait que l'histoire se passe à Paris! L'autre grosse qualité sont les effets gores qui sont vraiment excellents. J'apprécie tout particulièrement la décapitation et la séquence où le fantôme arrache la langue à une victime qui cri!
Côté technique, c'est potable! Comme dit plus haut, le côté technique est un peu fade, malgré tout la direction photo de Ronnie Taylor est poétique et donne quelques couleurs intéressantes. Le montage de Anna Rosa Napoli est certes dans la norme, mais demeure quand même professionnel. Par exemple, l'une des choses que j'adore le plus dans cette adaptation demeure la musique de Ennio Morricone (The Thing The Bird with The Crystal Plumage, The Cat O'Nine Tails, White Dog) offre une trame sonore dramatique et orchestrale très puissante et qui, sans cesse, donne des frissons dans le dos! Bien que j'ai toujours plus apprécié le groupe The Goblins comme compositeur des longs-métrages Argento, Morricone reste intéressant.
Côté acteur, c'est ordinaire outre les deux principaux! Julian Sands (After Darkness, Gothic, Warlock 1 & 2, Boxing Helena, Husband and Lovers) est dans cette adaptation excellent dans le rôle du fantôme. Ayant eu une réputation de beau gosse pendant longtemps au début de sa carrière, il n'est pas étonnant qu'il est été choisit et sans cicatrice ou masque! Asia Argento (Trauma, The Stendhal Syndrome, Mother of Tears, Dracula 3-D) est excellente et joue à la perfection un personnage troublé et doivent prendre des décisions difficiles!
Pour ce qui est des défauts, je dirais que la structure scénaristique est étrange! Bien que le scénario écrit par Dario Argento et Gérard Brach (Repulsion, The Tenant, The Fearless Vampire Killers) possède une histoire intéressante et bien écrite au premier plan (le fantôme et Christine), il n'en demeure pas moins que quelques lacunes sont visibles autrement! Tout d'abord, l'humour que préconise l'oeuvre est très lourde et marche très mal, c'est surtout le cas de la concurrente de Christine qui est corpulente et de deux ouvriers Hellbilly désadaptés! Sinon, je trouve sincèrement que l'oeuvre de Argento à une misère énorme à savoir sur quel pied danser et vise trop de styles.
Il est clair que lors de sa sortie cinéma et même dvd, Phantom of The Opera était clairement le pire Argento! Par exemple, depuis ce temps, de l'eau à couler sous les ponts et des œuvres bien pires sont sorties depuis. Sans vouloir que les gens fasse la paix avec ce long-métrage, je crois sincèrement que vous devriez lui offrir une nouvelle chance et prendre Phantom of Te Opera comme un simple long-métrage et non une oeuvre de Argento ou même une adaptation du livre de Gaston Leroux. Puis, si le fait que le fantôme ne porte pas de masques semble être un sacrilège énorme... pensez à la mante religieuse de Dracula 3-D, ça devrait faire passer la pilule!
Note : 3.5/5
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