Si j'ai aimé certaines oeuvres décriées comme Texas Chainsaw ou Grabbers, j'attendais toujours LE film de cette années 2013. Il semble bien, sur le tard en ce milieu du mois de décembre, que les honneurs reviendront à Alex Chandon pour son Inbred, tourné en 2011, sortit en 2012 , mais vu qu'aujourd'hui.
Il convient de le dire d'emblée, Inbred est un hommage au cinéma d'horreur des années 60 et 70, très inspiré par des cinéastes tels que Hershell Gordon Lewis et Tobe Hooper, et si l'influence de certaines oeuvres comme Bloodsucking Freaks ou The Wizard Of Gore est tangible, le film emprunte surtout aux classiques que sont 2000 Maniacs et The Texas Chainsaw Massacre.
Inbred pose son ambiance dés le début grâce à la superbe et angoissante musique de Dave Andrews, qui accompagne des paysages éloignés de toute civilisation et que l'on imaginera très vite hostile pour les héros. Après une scène qui donnera la teneur du film, Chandon use volontairement de certains clichés concernant ses différents personnages pour une première demi-heure somme toute assez conventionnelle. Ce développement véhicule différentes idées à caractères sociales comme on le voit de plus en plus dans le cinéma d'horreur britannique. Aussi les deux éducateurs font-ils référence aux familles recomposées et les difficultés pour les parents et les enfants de trouver leur place dans ce nouveau schéma ou dans un tout autre registre, les failles du système éducatif actuel et la facile dérive des jeunes sur le chemin de la délinquance.
Chandon s'engage plus encore concernant les antagonistes de son film, mais intelligemment, ne force le trait dans un premier temps. Le cinéaste imprègne ainsi le spectateur en dévoilant les relatifs troubles de personnages secondaires pour montrer la véritable face de chacun que bien plus tard dans le métrage. Ainsi, il donne le petit groupe de héros en pâture aux consanguins, comme une situation inversée au caractère social sous-entendu alors qu'ils deviennent une attraction pour les freaks dans quelques scènes d'un spectacle s'apparentant aux jeux d'un cirque macabre et déglingué où un style burlesque s'impose en maître de cérémonie pour ce qui seraient des moments d'anthologie si le film pouvait bénéficier d'une bien plus grande exposition.
Dans ce film finalement riche, le réalisateur anglais développe également une thématique sexuelle très appuyées, matérialisée par un aspect grand guignol et l'intromission d'objet à signification phallique tels qu'un canon à purin, des tiges en fer ou une carotte dans la bouche ou les narines des victimes, représentant la vision de la sexualité déviante des consanguins.
Concernant l'aspect plus "pratique" de l'oeuvre, Chandon, fidèle à lui-même, livre un film baignant dans l'humour noir, mais aussi et surtout très gore. Dans la deuxième moitié du film, les victimes s'enchaînent très rapidement, tout autant que les têtes ou les membres explosent pour le plus grand bonheur des amateurs de tripailles. Tronçonneuse, fusil de chasse, machette...tout est bon pour donner un maximum de morts violentes, l'apothéose restant le sort de la dernière victime, mais il vous faudra voir le film pour avoir droit cette "élimination jouissive"!
Chandon pourrait bien obtenir une plus grande notoriété avec ce survival efficace et rythmé, qui devrait s'imposer facilement comme son meilleur film en carrière.
4,5/5.