Prowl (2011, Patrick Syversen)

Amber, qui souhaite quitter son village pour s'installer en ville, réussit à convaincre ses amis de l'accompagner dans son périple. Sur la route leur véhicule tombe en panne, il sont alors pris en stop par un chauffeur routier qui sous un visage avenant cache un terrible secret...

Trois ans après Manhunt, le réalisateur norvégien Patrick Syversen revient avec Prowl, son nouveau né vampirique. Comme pour son précédent essai, le cinéaste développe son film autour d'un groupe de jeunes prenant la route mais cette fois-ci, il s'attarde bien plus à présenter ses acteurs lors d'une première partie laissant présager d'un drame et non d'un film d'horreur. L'atout principal du film se situe là, sur son scénario prenant à contre-pied le spectateur, alors certes de façon moindre, mais un peu à l'image de From Dusk Till Dawn. L'effet de surprise ne s'arrêtant pas à ce changement de cap, c'est bien d'un film de vampires dont il s'agit et pas d'un survival comme on pourrait là encore s'y attendre.

Et les vampires justement, peuvent rendre grâce à Syversen, leur traitement étant sans concession, brutal et sanguinaire, d'autant que les codes du mythe sont ici bien respectés ce qui n'est pas sans déplaire à une bien triste époque ou d'autres mangent leur salade à la cantine du lycée et supportent la lumière du soleil.

S'il met un certain temps avant de déployer tous ses atouts, l'attente est porteuse de vertus car Prowl ne déçoit pas, bien au contraire, la tension est palpable et l'ambiance suffocante, jusque dans le choix de l'usine désaffectée comme lieu de l'action, instaurant un sentiment de malaise et de piège pour le spectateur qui n'a de choix que de se sentir concerné par l'enfer des protagonistes du film. La dernière partie du métrage nous offre également quelques révélations et revirements particulièrement bien pensés concernant l'actrice principale.

Plus encore que pour d'autres films du sous-genre, le spectateur ne pourra occulter le sous-entendu liant l'oeuvre au SIDA, et entre les jeunes piégés, la notion de famille ou d'amis évoquée, les vampires chassant en meute ou même l'utilisation de pochette de sang, Syversen se veut clair sur le sujet.

La réalisation malheureusement représente le seul relatif point faible de Prowl. Certaines rares scènes filmées à la caméra à l'épaule donnent vite le mal de mer et ne permettent pas de voir grand chose à défaut d'immiscer le spectateur dans l'action. Cependant, le film est une belle réussite et pourrait bien plaire à ceux qui se sont retrouvés dans 30 Days Of Night ou le récent Stake Land.

4,25/5.


Trailer: https://youtu.be/OTPT6XTxuCo

le trailer me tente pas du tout

Le trailer n'est pas très accrocheur car il se focalise sur le groupe de jeunes afin de ne pas trop en montrer. Le visionnement de Prowl conserve par conséquent tout son intérêt.