Interprété de manière convaincante par Yutte Stensgaard, le personnage de Carmilla est ici traité de manière très différente par rapport à The Vampire Lovers. Bien qu'elle conserve sa dimension de séductrice, elle passe de la lesbiennne, femme forte faisant plier les hommes et les femmes à sa volonté à la vampire bisexuelle fragile et manipulée. Il se trouve qu'elle est en effet sous l'influence des deux aristocrates Karnstein, ce qui la rend certes moins menaçante mais en même temps plus humaine. Sa relation amoureuse avec Richard Lestrange est une des bonnes trouvailles du film et la scène d'amour qui les voit s'embrasser langoureusement est également très belle. Il est vrai que le film manque de moments forts et que le final, quoique globalement acceptable, est un peu décevant. Un beau combat final aurait été le bienvenu et le personnage de Carmilla méritait un meilleur destin que d'être ainsi "sacrifiée". Mais il faut croire que la vision des scénaristes de la Hammer était à l'époque plutôt étriquée : un vampire, bon ou mauvais, ne peut avoir comme destin que la mort. Ainsi la morale est sauve. Beaucoup de gens sur le Net considèrent Lust for a vampire comme l'un des plus mauvais films de la Hammer. C'est effectivement un film imparfait, le moins bon volet de la trilogie "Karnstein", mais il n'en demeure pas moins une expérience intéressante dans le domaine de la Hammer.