Film bénéficiant d'une certaine côte auprès des amateurs de slashers des années 80, Final Exam serait pourtant la définition même du mot paradoxe! En effet, le meilleur côtoie le pire au point que c'en est carrément déroutant!
En premier lieu, il convient de s'attarder sur les points positifs et saluer de fait le travail de Jimmy Huston. Le bougre ne sait pas seulement tenir une caméra, il a des idées et les met magnifiquement en pratique. Final Exam est ainsi une oeuvre techniquement réussie qui fait preuve d'une réalisation aussi maîtrisée qu'inspirée, avec comme meilleure illustration le superbe plan-séquence qui nous conduit de l'intérieur du réfectoire de l'université à la cuisine, puis à l'extérieur du bâtiment alors que nous retrouvons le personnage de Courtney que nous suivions précédemment.
...Ledit personnage de Courtney, brillamment interprété par l'inconnue Cecile Bagdadi qui étonnamment n'aura pas eu de carrière après ce premier rôle, est un autre gros motif de satisfaction. L'actrice dégage ainsi un grand naturel alors que son jeu, fait de nuances et s'appuyant sur une large palette d'émotions, n'est pas vraiment le propre de l'interprétation d'une final girl d'un slasher à petit budget! Bagdadi est de plus très mignonne ce qui la fait rayonner un peu plus à l'écran même si son charme ne sera peut-être pas évident aux yeux de tous puisque la distribution l'entoure de blondasses plus tape-à-l'oeil!
Enfin, au rayon des réjouissances, il faut vraiment s'arrêter sur la musique du métrage. Absolument magnifique, la trame sonore aurait dû appuyer un bien meilleur film alors que le thème principal, entêtant et glauque au possible, aurait pu/dû devenir une référence du genre au même titre, l'exemple n'est pas trop fort, que la musique du Halloween de John Carpenter!
Si Final Exam démontre donc de grosses qualités, les défauts qui peuplent le film sont également de taille et font finalement du métrage une oeuvre de faible envergure. Il est ainsi difficile de donner du crédit aux acteurs, car hormis Bagdadi, tous frôlent l'amateurisme et ne sont absolument pas compétents dans leurs rôles respectifs, en plus d'être desservis par des dialogues très pauvres!
Bien que relativement court, le film compte également des longueurs, avec notamment des séquences totalement hors de propos comme "l'attaque terroriste" ou l'ubuesque monologue du chef de la police.
Mais le gros point faible de ce Final Exam est représenté par son tueur. Ou comment foirer un petit slasher qui avait le potentiel pour faire date avec des mises à mort risibles et un antagoniste à la force surhumaine et à l'étonnante habileté, capable notamment d'attraper au vol une flèche tirée presque à bout portant par un personnage donnant l'impression de savoir manier un arc, mais, dans un combat sans malice, de succomber aux mains d'une final girl d'un mètre soixante et cinquante kilos...
En conclusion, Final Exam est évidemment conseillé aux fans de cinéma d'horreur qui voudraient étendre leur connaissance du Slasher, mais pour ceux qui seraient plus sélectifs avec le sous-genre, Hell Night ou The Prowler me semblent être de bien meilleurs recommandations parmi les oeuvres produites au cours de la grande et féconde année 1981.
2,5/5.