Bien que le cinéma d'horreur soit très vaste et possède multiples concepts inusités dans son catalogue, on dénote malgré tout qu'il est avare en femmes aveugles! Bien qu'il possède dernièrement Julia's Eyes (un Giallo Espagnol) dans sa branche, par-contre il faut remonter ironiquement à la fin des années 60 pour en venir à un concept étroitement lier avec Wait Until Dark. Pour autant, outre ces deux chef-d’œuvres cinématographiques, on oubli très souvent le plus méconnu des trois : Blind Fear. Sorte de "remake" de Wait Until Dark, Blind Fear est tomber dans l'oubli de nos jours et la seule manière de le découvrir au Québec est de faire ces dents une fois de temps en temps sur Cinépop qui le diffuse régulièrement. Il restait à voir si Blind Fear était "un remake" intéressant du film de Terence Young!
Blind Fear suit Erika Breen, une jeune femme aveugle et réceptionniste qui doit accepter la terrible réalité que l'hôtel où elle travaille ferme ces portes. Cette journée s'annonce difficile pour elle, même si Cal et Lasky tentent de la réconforter. Malheureusement pour eux, trois bandits dangereux ont volés un camion plein d'argents et ont tués les deux conducteurs! Demander en renfort, Cal doit vivre une journée très longue en investigation pour retrouver les meurtriers. Ayant peur pour elle, Lasky décider de rester avec Erika pour la nuit dans l'hôtel. Bien rapidement, les bandits prennent en otage l'hôtel, tuent Lasky par la même occasion. Ce que nos bandits ne savent pas, c'est que Larsky n'était pas seul et que Erika est une Kevin McCallister dans l'âme!
Sans être parfait ou inoubliable, Blind Fear est une bonne variation sur le même temps. C'est également un excellent précurseur à You're Next où une femme se donnait à cœur-joie pour rendre les coups à ces ravisseurs! Nous ne sommes pas devant un film aussi musclé que le film de Adam Wingard, mais la recette est suffisamment corsé pour en offrir pour son argent. Bien que la première heure soit un peu inégale et donne plusieurs temps morts un peu insignifiants, elle donne une ambiance vraiment forte qui frappe fort. Que ce soit dans les coups de tonnerre réguliers, la noirceur perçante, Erika qui retient sa respiration ou se cache et les criminels imprévisibles, Blind Fear est vraiment puissant dans ce qu'il tente d'offrir.
Mieux encore, c'est dès que Blind Fear montre une héroïne attirant ces ravisseurs dans des pièges que Blind Fear devient totalement assumé, irrévérencieux et aux revirements inattendus. Tel un Dustin Hoffman dans Straw Dogs (de Sam Peckinpah), Erika doit aller au profond de ces peurs et morales pour mettre hors-d'état de nuire les méchants utilisent elle-même un piège à ours! Sans être violent, Blind Fear donne plusieurs grimaces de douleur! De plus, bien quel'on sache à deux-trois reprises où un événement mènera (la planche de bois), on est sur le bout de nôtre siège! Que ce soit Shelley Hack (Charlie's Angels), Kim Coates ou Heidi von Palleske, les acteurs ont tous des bonnes performances.
Côté technique, nous sommes devant un bon cru. Tout d'abord, Tom Berry (The Amityville Curse) donne une réalisation méticuleuse, très dynamique et qui accentue le suspense sans cesse. La fameuse scène de la planche de bois est puissante que pour les plans diversifiés de Berry. Il donne aussi pour son argent dans la scène d'explosions qui est tellement bien fait qu'on y croit! Mais rien ne serait aussi bon pour Berry sans l'excellente trame sonore de Michael Melvoin qui possède des notes stressantes qui marchent à plusieurs reprises. Je pense à cette scène où l'héroïne se tient derrière un mur et l'un des ravisseurs est de l'autre côté et qu'elle se retient pour respirer!
Pour continuer sur le côté technique, Rodney Gibbons donne une direction photo quand même bonne qui tient la route pendant la première heure avant la coupure brusque de courant! Franco Battista et Yves Langlois donnent un montage respectable qui coupe au bon endroit et offre un film juste assez long pour ne pas être ennuyeux une fois la première heure passée.
Bien que certains septiques verront au départ un suspense d'action bien baveux sur les mitraillettes et les fusillades, après le vol de fourgon le long-métrage change totalement de voie obligeant le spectateur à prendre chaque élément mystérieux pour comprendre où les bandits sont et où ils frapperont. Dès leur intrusion dans l'hôtel, les bandits transforment ce thriller d'action en variation épatante de Straw Dogs et You're Next réunit ensemble!
Sergio Altieri a écrit un scénario vraiment palpitant et aux scènes et concepts vraiment sensationnels, pour autant il garde un revirement final grandiose qui démolir solidement nos théories les plus folles sur les intentions réelles des personnages. Le long-métrage fini d'ailleurs sur une note dramatique qui vient rendre pensif son spectateur sur la destinée qui attend le personnage concerner! Du génie!
Pour ce qui est des défauts, Blind Fear manque cruellement d'intérêt au départ. Ce n'est pas mauvais, mais on dirait qu'au départ le scénario de Altieri ne sait tout simplement pas comment en venir au second acte flamboyant. Également, bien que l'intrigue de Erika et de ces ravisseurs est intensément dans le tapis et palpitante, tout ce qui entoure cela vient démolir un peu les efforts d'ambiance que le film tente de bâtir. Pour finir, bien que le revirement est vraiment inattendu, ce qui mène à celui-ci est un peu long et s'embourbe d'une introduction à celui-ci inutile et long pour rien!
Bien que Blind Fear ne soit pas parfait, Tom Berry et Sergio Altieri ont offert un thriller d'horreur soutenu, au côté technique efficace et aux revirements dantesques. C'est juste dommage qu'il faut attendre un certain temps pour en venir aux bijoux qui en font une si grand réussite. Malgré tout, ce serait bouder son plaisir que de dire que le long-métrage de Tom Berry ne réussit pas à être un bon "remake" de Wait Until Dark et un bon héritage de Staw Dogs de Sam Peckinpah! En attendent une sortie dvd de bonne facture (pourquoi pas Scream Factory ?), il se pourrait que vous soyez l'un des chanceux à pouvoir découvrir la chaîne de Cinépop! Bon cinéma!
Note : 3.5/5
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