Crash (1996, David Cronenberg)

Écrit & Réalisé par David Cronenberg

D’après le roman de J.C. Ballard
Musique d’Howard Shore
Avec James Spader, Holly Hunter, Elias Koteas, Deborah Kara Unger, Rosanna Arquette



À un tournant de sa carrière, David Cronenberg effectue un virage à 180° pour se détourner de ses oeuvres précédentes (glauques, bizarres et gore) et s’ouvrir à Crash, un road-movie déglingué…mais poussif ! Dans ce chapitre, deux rescapés d’un crash mortel, issus chacun de son côté d’un couple très libéral, développent un goût prononcé pour la baise en voiture, la carrosserie pliée et les accidents de la route. Ils font vite la connaissance d’un fou du volant, amateur de bagnoles crashées, et reproducteur d’accidents mortels ayant coûté la vie à des stars hollywoodiennes, à l’occasion. En gros, hormis la séquence du crash de James Dean, on serait tenté de balancer le tout à la casse. À tel point que l’on en vient à se demander pour quelles putains de raisons David Cronenberg s’est embarqué dans cette affaire ?! Le score d’Howard Shore ressemble à une ébauche très moyenne, répétitive, et lassante, de celui qu’il fera pour Les Infiltrés de Martin Scorsese. L’histoire n’avance pas, ne possède strictement aucune intrigue. Les scènes de sexe surviennent en surabondance, devenant redondantes, malvenues, gratuites et franchement barbantes – quand elles ne sont pas pathétiques (le passage où James, le personnage principal, se dépouille pour emmancher une femme aux jambes brisées à l’avant d’une voiture) ou perverses (via ce discours pompeux autour de la senteur de sperme qui règne dans une bagnole, ou ces séances de baise ayant lieu dans des épaves automobiles et tournant à la nécrophilie…). Du sexe, des crashes, du sexe, des crashes, du sexe, des crashes, et du sexe qui crache ! Voilà comment résumer succinctement mais efficacement le déroulement du film de Cronenberg.





Seulement voilà, le plus énervant dans l’histoire, c’est que le réalisateur de Videodrome parvient tout de même à attiser notre curiosité. Non pas en stimulant nos hormones mais en nous faisant un tant soit peu part de son talent. Au niveau de la réalisation, cela se traduit essentiellement par des plans d’insert brillants (ceux sur la ceinture du conducteur reprenant le volant après le crash), des prises de vue si intimistes qu’elles en deviennent gênantes, mais surtout par des scènes de crash et en voiture foutrement réussies, révélant une mise en scène chiadée et de superbes mouvements de caméra. Du côté du scénario, le récit a beau tourner en rond pour finir par se mordre la queue (expression adéquate vu le ton du film...) ; Cronenberg ne se prive pas pour faire du public son complice et son voyeur, ou pour développer un aspect intéressant de l’accident routier : la transformation des crashes et emboutissages de véhicules en expériences sexuelles à part entière. Pour ce qui est des acteurs, maintenant, force est de reconnaître que tous tiennent une performance remarquable, soulignant avec maestria la psychologie torturée de leurs personnages – mêmes s’ils ne se montrent attachants à aucun moment et irritent profondément avec leurs orgies permanentes ! Mais, en fin de compte, l’ennui et le désintérêt remportent la course. Le talent de David Cronenberg ne suffit pas à sauver son œuvre de la collision. Et, de manière générale, Crash ne tient pas assez la route pour faire vrombir le moteur du spectateur. Un conseil : embrayez et passez votre chemin !



Réalisation : 3.5/5
Histoire : 1/5
Acteurs : 3.5/5
Musique : 1/5

Note : 9/20

Probablement mon Cronenberg préféré dans ces oeuvres récentes !
Tu parles de virage a 180° mais en réalité FAUX SEMBLANTS (Dead Ringers) avait déja bien entamé ce virage en 1988 !

La en quelques lignes, il va etre difficile de parler de tout ce qui m'a plus mais l'idée de cette séxualité voire perversion du au traumatisme causé par les Crash m'a énormément plus !
Même si Cronenberg ne se répend pas en images sanglantes et "organiques" comme a ses débuts, il poursuit son oeuvre, nous parlant d'une "mutation" psychologique entrainant un comportement physique (voir charnel) différent....

Pour moi vraiment un grand Cronenberg, qui reste tout de même nettement soft par rapport au roman CRASH de J.G. Ballard !

Il faudrait bien que je revois ce film. La dernière fois que je l'ai vu, j'avais environ 13 ans. À l'époque, j'avais plus ou moins apprécié et, je l'avais trouvé plus que "fucké".

Étrangement, je l'avais apprécié parce que mes amis le trouvaient bizarre. Mais je n'ai aucune d'idée de ce que j'en pense vraiment.

celticxoan a écrit:

Probablement mon Cronenberg préféré dans ces oeuvres récentes !
Tu parles de virage a 180° mais en réalité FAUX SEMBLANTS (Dead Ringers) avait déja bien entamé ce virage en 1988 !

La en quelques lignes, il va etre difficile de parler de tout ce qui m'a plus mais l'idée de cette séxualité voire perversion du au traumatisme causé par les Crash m'a énormément plus !
Même si Cronenberg ne se répend pas en images sanglantes et "organiques" comme a ses débuts, il poursuit son oeuvre, nous parlant d'une "mutation" psychologique entrainant un comportement physique (voir charnel) différent....

Pour moi vraiment un grand Cronenberg, qui reste tout de même nettement soft par rapport au roman CRASH de J.G. Ballard !

J'avoue avoir été sensible à cette psychologie torturée des personnages et à cette transformation du crash en expérience sexuelle. Mais les scènes de cul en surabondance (bien que soft) sont vraiment lassantes et ne font pas plus avancer l'intrigue (d'ailleurs y a-t-il vraiment une intrigue ??).

Pour Faux-Semblants, tu as tout à fait raison mais je ne l'avais pas encore regardé !

ce n est pas mon préfere et ma sensibilitée a ete mise a rude épreuve .
ce concept :vie,sexe,mort m a plutot mise mal a l aise .
il est vrais que dans certain moment tragique de la vie d un humain le sexe est plus un moyen pour rappeller qu on est bien vivant mais la il veut en faire une sorte d outil morbide et non vivant .Prendre du plaisir et mourrir .

J'ai arrêté au bout des homosexuel dans l'auto

NécroMick a écrit:

J'ai arrêté au bout des homosexuel dans l'auto

T'étais trop excité

Mr. Coolman a écrit:

NécroMick a écrit:

J'ai arrêté au bout des homosexuel dans l'auto

T'étais trop excité

...Depuis quelques temps, il semble que certains utilisateurs prennent un malin plaisir à détourner le sujet des topics du forum… Il est donc nécessaire que le règlement soit appliqué plus strictement. À partir de maintenant, tout messages qui s’éloignera du sujet principal sera effacé sans préavis...

Black-Rainbow a écrit:

Mr. Coolman a écrit:

NécroMick a écrit:

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Détourner le sujet ? Tu es comique ce soir petit...

celticxoan a écrit:

Tu parles de virage a 180° mais en réalité FAUX SEMBLANTS (Dead Ringers) avait déja bien entamé ce virage en 1988 !

Véridique! Crash de mon côté m'a plutôt rendu mal à l'aise.On aurait dit que Cronenberg voulait réellement choqué,tout en sortant des sentiers battu(comme d'habitude),sans pour autant faire preuve de sa capacité à nous faire réfléchir.

Un de ses métrages qui m'ont vraiment surpris avec The Naked Lunch...

NécroMick a écrit:

J'ai arrêté au bout des homosexuel dans l'auto

C'est dommage de s'arrêter pour si peu, surtout que Cronenberg en montre beaucoup moins dans cette scène que durant les scènes hétéro.

Black-Rainbow a écrit:

Mr. Coolman a écrit:

NécroMick a écrit:

J'ai arrêté au bout des homosexuel dans l'auto

T'étais trop excité

...Depuis quelques temps, il semble que certains utilisateurs prennent un malin plaisir à détourner le sujet des topics du forum… Il est donc nécessaire que le règlement soit appliqué plus strictement. À partir de maintenant, tout messages qui s’éloignera du sujet principal sera effacé sans préavis...

Un membre qui supprime les messages d'un administrateur? enfin bref^^

9/20 .... ayoye

se film là mérite un 4,75/5

Dxman a écrit:

9/20 .... ayoye

se film là mérite un 4,75/5

Je ne pense pas.
Dis-nous en quoi.

Comme tu veux!

le film s'intègre parfaitement et logiquement dans la filmo de Cronenberg : le cinéaste a toujours été obsédé par cette idée d'une chair humaine qui se transforme pour devenir quelque-chose d'autre, chair altérée par des expériences scientifiques, par la technologie ou par l'environnement, ainsi que par les pulsions sexuelles déviantes (quasi cannibales dans "Frissons", sado-masochistes dans "Videodrome")... "Crash" s'avère sans doute plus déroutant que ses précédents films car, pour une fois, Cronenberg ne se réfugie pas derrière un prétexte fantastique ou horrifique

Cronenberg nous conduit à pressentir dans les carcasses désossées par les collisions une image des chairs bien humaines dont les scènes sont parfaitement réalisé

Ensuite, Francis Ford Coppola s'est battue pour que se film gagne la palme d'or au festival de Canne alors qu'il était président du jury mais les autres cons se sont abstenue et Coppola à décidé de lui donner un prix tout a fait spécial pour son originalité et son audace que le festival n'avait jamais décerné auparavant!

La musique est parfaite
Les plan séquences son magnifique
L'ambiance est glauque à souhait
Elias Koteas est Cool

4,75/5

Dxman a écrit:

La musique est parfaite
Les plan séquences son magnifique
L'ambiance est glauque à souhait
Elias Koteas est Cool

J'ai trouvé la musique très lassante.
La réalisation est en effet bien foutue.
J'ai connu des ambiances plus glauques et plus pesantes chez Cronenberg.
Elias Koteas s'en tire bien, c'est vrai mais rien d'exceptionnel non-plus, tout comme le reste des acteurs...

X-Files_Arpanet a écrit:

Dxman a écrit:

La musique est parfaite
Les plan séquences son magnifique
L'ambiance est glauque à souhait
Elias Koteas est Cool

J'ai trouvé la musique très lassante.
La réalisation est en effet bien foutue.
J'ai connu des ambiances plus glauques et plus pesantes chez Cronenberg.
Elias Koteas s'en tire bien, c'est vrai mais rien d'exceptionnel non-plus, tout comme le reste des acteurs...

Je te l'accorde pour James Spader et Holly hunter et demême que sa poufiasse de femme...j'ai jamais été capable de blairé James Spader et pourtant avec se film j'ai quand même réussi à le trouver crédible...mais quoi de mieux que Cronenberg comme metteur en scène?

Dxman a écrit:

mais quoi de mieux que Cronenberg comme metteur en scène?

Et ça, bien que je n'apprécie pas Crash, je ne saurais le nier. Putain, les prises de vue et mouvements de caméra de son oeuvre sont ahurissants !!

J'ai vu le film hier, et franchement, ça m'a marqué. C'est vraiment pessimiste comme sujet (la fin du film nous montre la mort comme étant le but ultime des plaisirs des personnages, tout en nous présentant des personnages en quête de plaisir qui dépasse les frontières de l'imagination, mais sans jamais dépasser le ''possible réel''.) , la réalisation est quasi-parfaite, et certains dialogues sont vraiment chocs. Bref, un film intense qui ne m'a pas laissé indifférent, et qui montre bien une coupure Importante dans la filmographie de cronenberg!

4.5/5! un petit chef-d'oeuvre!