Mesrine
de Jean-François Richet
[2008]L'Instinct de Mort en salles le 22 octobre 2008L'Ennemi Public n°1 en salles le 19 novembre 2008Des années 60 à Paris au début des années 70 au Canada, le parcours criminel hors norme du futur ennemi public n°1 nommé Jacques Mesrine. Mesrine : 1ère Partie - L'Instinct de Mort 16/20Le nouveau
Mesrine version
Richet surpasse de loin, de très loin le
Mesrine de
André Génovès datant de 1983. Surpasser le précédent film n'était pas si compliqué car ce dernier possédait pas mal de défauts et souffrait surtout d'une narration trop évasive mais cependant il faut reconnaître que
Nicolas Silberg était remarquable dans le rôle titre, l'efficace bande originale nous imprégnait instantanément. En dehors du film de
Génovès nous avons eu droit à un téléfilm en 2006.
L'Instinct de Mort, 1ère patie du film de
Jean-François Richet, nous immerge dès son générique dans la tourmente du célèbre personnage jusqu'au moment où la menace prend fin pour certains et où le mythe commence pour d'autres.
Cette première partie est très bien construite, nous découvrons des passages très sombres du parcours de Jacques Mesrine, de son service en Algérie à ses premiers larcins, ses premiers crimes et sa relation avec ses parents, entre autres. Le personnage magnifiquement interprété par
Vincent Cassel, méconnaissable par moments, ne nous paraît pas spécialement gracieux surtout lors de ses débordements comme une dispute avec sa première compagne, un moment assez fort qui pourrait susciter du mépris à l'égard de ce personnage. Un destin très dur où chaque moment peut être le dernier comme la dernière partie à Montréal au Canada où Mesrine tente de se faire discret dans un premier temps puis se voit contraint de reprendre les armes, Cette dernière partie nous offre de jolis moments de suspense et d'action mais aussi de ténébreuses révélations sur les conditions d'emprisonnement. Le film regorge de moments assez crus et féroces lors de violentes exécutions mais nous avons aussi droit à des petits passages qui cherchent à amuser les spectateurs, ce qui donne au réalisateur la possibilité d'adoucir le contenu de son film, ce qui n'est pas nuisible en soit.
Ses nombreuses qualités ne proviennent pas seulement de sa réalisation mais encore et surtout de ses acteurs, ses seconds rôles solidement interprétés par
Cécile de France tout en sobriété,
Gilles Lellouche en petit caïd,
Gérard Depardieu en gros paria,
Florence Thomassin dans un rôle assez sombre ou encore le Canadien
Roy Dupuis pour la partie se déroulant à Montréal.
Le parcours de Mesrine nous est narré avec brio par un réalisateur en grande forme qui signe la plus belle de ses réalisations et réussit l'exploit de retranscrire avec force ce délicat parcours pour un biopic à la première partie prenante et à la fois déchirante. Comme le premier film de 1983 a acquis un tangible statut culte pour certains qui le comparent à un
Scarface Français malgré ses gros défauts, la version de
Richet lui volera à coup sûr ce statut dit culte. Après le visionnage de
L'Instinct de Mort, nous sommes impatients de découvrir la deuxième partie qui refermera ce biopic avec fracas surtout avec le reste du parcours qui s'annonce bien plus chargé et ténébreux.
Les spectaculaires actions criminelles de Jacques Mesrine que les médias introniseront "Ennemi public n°1" et que toutes les polices de France traqueront sans répit jusqu'à sa mort. Mesrine : 2ème Partie - L'Ennemi Public n°1 15/20Le dernier acte de ce dyptique nous montre un Mesrine révolté, en guerre contre le système.
Vincent Cassel est toujours aussi hanté par le personnage. De nouveaux personnages entrent dans l'arène :
Samuel Le Bihan,
Gérard Lanvin (son jeu très accentué est remarquable) et un
Mathieu Amalric pas vraiment convaincant en comparaison des autres qui nous interprètent ces hommes qui partargeront les derniers instants de l'existence du plus grand ennemi public que la France ait connu.
Le film retrace la suite des écrits de Jacques Mesrine issus du livre
L'Instinct de Mort jusqu'au passage où Mesrine retrouve sa fille lors d'un parloir émouvant. La suite nous montre tout ce que nous n'avons pas pu découvrir ou vivre dans son premier livre.
Le film reprend là où le générique du premier film s'arrêta, au moment de l'ouverture de la bâche bleue, pour nous montrer au final le détail de ce résultat très critiqué d'une chasse à l'homme qui mettra fin de manière assez féroce et lâche aux agissements de cet ennemi craint et adulé.
Jean-François Richet va à l'essentiel avec brio, on pourrait reprocher un manque de tranches de vie car tout semble schématisé de façon assez carrée. On ne s'ennuie pas une seconde par contre les 2 heures de film passent assez vite même. C'est vrai que l'histoire de Jacques Mesrine aurait pu s'étendre sur bien plus de 4 heures de métrage. Celà dit, le travail de Richet est excellent et conclu ce dyptique avec force et sagesse.
Petit reproche sur le choix de certains morceaux pour la bande son, trop de Funk. Un style qui ne colle pas trop avec l'ensemble surtout avec une utilisation aussi fréquente.
L'Ennemi Public n°1 est plus direct que le précédent, pas meilleur pour autant mais nous offre une excellente conclusion !