Nick and Norah’s Infinite Playlist (2008,Peter Sollett)

Synopsis: Après un baiser impromptu, un amoureux largué et une jeune inconnue se lancent dans une folle virée nocturne, en quête d’indices dispersés dans la ville devant les conduire au lieu-mystère où le groupe-culte de l'heure a promis de se produire avant l'aube.


Après l’excellent Juno et le très bon Charlie Bartlett, le cinéma pour ados ne se résume plus, qu’à des films, où le sexe, la drogue et la boisson sont les seuls sujets. Nick and Norah’s Infinite Playlist fait désormais partie de la nouvelle vague de films pour ados, dont l’histoire est à la fois drôle et intelligente.


Loin de vouloir révolutionner la comédie pour ados, Peter Sollett prouve seulement, que le rire frais et léger ne se résume pas nécessairement, aux blagues stupides et au ″slapstick″. Le réalisateur de Rasing Victor Vargas nous a concocté, une comédie romantique extrêmement mignonne, ludique et bigarrée. Donc, il y a du bonheur à la tonne, de voir Michael Cera (Juno) et Kat Dennings (Charlie Bartlett) tenter se séduire. Bien entendu, ceux-ci devront passer par diverses gammes d’émotions, avant d’arriver à la finale plutôt prévisible. Aussi, Peter Sollett nous plonge dans un univers à la fois authentique et caricatural, où évoluent les protagonistes et qui est pimenté, par de très intéressants choix de mise en scène. Le scénario écrit par Lorene Scafaria, inspiré du roman de Rachel Cohn et David Levithan, possède l’esprit incisif d’un certain Juno. Il nous fera traversé une nuit surréalistes, à travers Manhattan et autres coins, plus ou moins mal famés, de New York. D’une part, à la recherche du lieu secret où un groupe culte doit donner un concert au cours de la nuit. D’autre part, à la poursuite de Caroline, amie de Norah.


Tout comme dans Juno, la musique a une très grande importance, dans Nick and Norah’s Infinite Playlist. Une trame sonore qui s’avère être riche et très variée. Personnellement, je ne connais pas les groupes de cette trame sonore. Mais, je dois avouer, avoir beaucoup aimé leur musique. Ça va de Vampire Weekend à We Are Scientists, en passant par Band of Horses, les Devendra Banhart et bien d’autres groupes. Il ne faudrait pas, que j’oublie de mentionner la très bonne chanson thème, composée par Mark Mothersbaugh. Bref, en 90 minutes, tous ses groupes camperont l'atmosphère et définiront l'action, par leurs rythmes et leurs mots souvent justes.


Nick and Norah’s Infinite Playlist est peuplé de personnages très crédibles, aux traits de caractère grossis à la loupe parfois, néanmoins taillés dans le réel. Ce film confirme le talent certain de Michael Cera, et révèle celui de la sublime Kat Dennings. La chimie de ce couple est l’atout majeur, de ce film. Ils portent sur leurs épaules cette comédie destinée aux adolescents, qui sont, pour une fois, considérés comme un public pouvant apprécier autre chose que les American Pie de ce monde. Mais, la distribution secondaire, particulièrement enjouée, réussis à quelques moments, à éclipser les deux principaux interprètes. Aaron Yoo, Rafi Gavron et Jonathan B. Wright interprète un trio d’homosexuel très amusant. Alexis Dziena joue les ex-petites amies extrêmement contrôlantes, à la perfection. Et, Ari Graymor joue l’amie du personnage de Kat Dennings, qui a le coude assez léger et qui se retrouvera dans des situations, tous aussi farfelues les unes que les autres.


Finalement, Nick & Norah’s Infinite Playlist vous fera certainement beaucoup penser à Juno, pour son visuel, son atmosphère, la grande présence de la musique et ses personnages, tous aussi très attachants. Mais, ce film a tout de même, son style bien à lui. Une parfaite petite comédie romantique, qui dépasse allègrement la majorité des productions destinées aux adolescents. Hormis, quelques films, sortis dans les dernières années, très peu de récits peuvent se vanter, d'avoir une telle fougue attendrissante.

Note: 4,25/5